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Le Pont de Ré, versus sécurité
Plus de quarante morts, de nombreux blessés… L’effondrement du Pont Morandi à Gênes et ses images semblant sortir d’un film catastrophe ont provoqué une onde de choc. Est-ce qu’une telle chose pourrait arriver en France et ici même, sur le Pont de Ré ?
La nature humaine est ainsi faite. On ne se pose guère de questions jusqu’au jour où… Un tel drame survient. Passé l’élan de compassion spontané envers les victimes et leurs familles, arrivent très vite les questions : comment est-ce possible ? Et tout de suite après : est-ce que cela pourrait nous arriver à nous ? Brutalement mis face à certaines réalités, il nous faut des réponses. Et pour cela, c’est bien sûr vers les pouvoirs publics que nous nous tournons. Rencontre factuelle avec le Président de la CdC et 1er Vice-Président du Département, Lionel Quillet.
Un jeune trentenaire
C’est la première chose qui vient à l’esprit : le Pont de Ré vient de fêter ses trente ans quand le Pont de Gênes en accuse le double. Mine de rien, c’est important. D’autre part, alors que d’après de nombreux spécialistes en la matière, le pont de Gênes présentait « des aspects problématiques » et « des doutes structurels » dès l’origine, celui de Ré a été construit par un virtuose en la personne de Michel Virlojeux, ingénieur concepteur de renom à qui l’on doit notamment, et entre autres ouvrages importants, le Viaduc de Millau. Enfin, contrairement au Pont de Ré, le viaduc Morandi était « suspendu », et « cela fait une grande différence », explique Lionel Quillet, « du moins c’est ce que l’on m’a expliqué », continue-t-il, notamment concernant les aléas dus à l’augmentation du trafic au fil des ans.
De gros budgets et une obligation d’entretien
Reste que tous les ouvrages de ce type doivent bien sûr bénéficier d’une politique d’entretien et de suivi, soit des investissements sonnants et trébuchants. Sur ce sujet, les budgets du Département sont significatifs (voir encadré) « et en hausse » explique Lionel Quillet, ajoutant que cinq ingénieurs et dix techniciens spécialisés veillent sur les ouvrages du Département, en plus des équipes départementales. Les moyens financiers et en hommes sont donc réels.
Enfin, au-delà des contrôles obligatoires qui ont lieu tous les cinq ans, des visites régulières sont effectuées, assurant une présence sur le terrain pour une meilleure prévention.
Bref, le Pont de Ré est « sous contrôle » selon les propres termes de Lionel Quillet qui précise néanmoins en toute clarté que le seul problème à surveiller de près est celui de la corrosion saline. Un facteur spécifique qui exige une grande vigilance.
Pont d’Oléron, chantier en vue
Il a fêté ses cinquante ans en 2016. Le Pont d’Oléron est donc de la même génération que le Pont de Gênes. « C’est lui qui nécessite le plus d’entretien et même des travaux » affirme Lionel Quillet, annonçant dans la foulée qu’un budget de 22 millions sera d’ailleurs dédié au plus ancien pont du département dès 2019.
Si, selon le diagnostic effectué sur l’ensemble de l’hexagone, l’état de certains ponts et viaducs semble inquiétant, ceux de notre département sont sous bonne garde et n’ont pas lieu de susciter des inquiétudes, comme d’ailleurs, et toujours selon les résultats du diagnostic national, l’ensemble des ouvrages de la façade Atlantique.
Pauline Leriche Rouard
Les infrastructures du Département
• 6 100 kilomètres de routes
• 1 400 ouvrages dont 7 grands
Les ponts : Oléron, la Seudre, Saint-Aignan et Ré
Les viaducs : Estuaire de la Charente à Rochefort, le viaduc de la Boutonne à Saint-Jean d’Angely et celui de Jonzac
• Valeur de construction neuve de l’ensemble : 10 milliards 900 millions d’euros
• Budget d’entretien courant : 57 millions d’euros, hors travaux spécifiques
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