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Maison Centrale : le destinataire de l’arme identifié ?
Dans la nuit du dimanche 30 juin dernier, une arme de poing de type 7,62 mm, avec chargeur et munitions, a été découverte dans un colis sur le chemin de ronde de la Maison Centrale de Saint-Martin de Ré. Un drame a certainement été évité. Pour cette fois-ci.
On le sait, la Maison Centrale de Saint-Martin de Ré accueille des détenus en très longue peine, dans ses deux quartiers de « La Citadelle » et de « La Caserne ». Cette dernière héberge des profils particulièrement dangereux. Elle fait l’objet régulièrement, et de façon croissante, de projections depuis l’extérieur, de stupéfiants et de téléphones portables, notamment. La découverte de cette arme par le rondier qui se rendait au mirador vers 22h40 ce dimanche 30 juin, après sa faction en détention, a fait monter d’un cran la tension auprès des personnels de l’administration pénitentiaire et des syndicats, déjà très affectés après le guet-apens du fourgon pénitentiaire survenu dans l’Eure le 14 mai dernier et le décès de deux de leurs collègues. Début juillet, sur quatorze brigadiers chefs sur l’organigramme à la Maison Centrale martinaise, il n’en restait que quatre en poste, les autres étant en arrêt maladie, d’après nos informations.
Pour éviter un drame
FO Justice MC de Saint-Martin de Ré s’interroge ouvertement : « Que comptai(en)t faire le (ou les) destinataire( s) ? Une prise d’otage ? Une évasion ? Un acte terroriste ? » Le bureau local de l’UFAP souligne que « cette situation empire bizarrement depuis l’arrivée de certains profils très défavorablement connus et condamnés pour trafic et stupéfiants à grande échelle. » Le 6 juin dernier, le bureau local de l’UFAP UNSA Justice dénonçait déjà la situation : « Le quartier Caserne est gangrené par une quinzaine de détenus qui gèrent un trafic faisant régner la terreur dans la détention… Ces meneurs sont bien connus depuis des mois. »
Les syndicats demandent une fouille de grande ampleur du quartier Caserne et le transfert d’une dizaine de détenus « avant qu’un drame n’arrive. L’été risque d’être chaud et dramatique si la situation n’évolue pas. », comme l’écrit l’UFAP. De son côté, FO Justice demande une réfection urgente des miradors et de leur ergonomie, le développement des filins anti-projections et des moyens techniques anti-drones… ainsi qu’une vidéosurveillance digne de ce nom. Ce que réclame aussi l’UFAP.
Faisant suite à la découverte de l’arme de poing le 30 juin dernier, l’enquête judiciaire ouverte par le Parquet de La Rochelle est en cours et « la « mule » qui devait réceptionner l’arme ainsi que le destinataire auraient été identifiés selon le stade actuel des investigations », nous informe l’un de nos interlocuteurs.
Des mesures nationales
A la suite du drame de l’Eure et des mesures de sécurité réclamées, les choses semblent aussi avancer. La dernière réunion en date du 13 juin 2024 concernant le premier comité de suivi a acté de nombreux points avec pour priorité : assurer la sécurité du personnel pénitentiaire, livrer de nouveaux véhicules plus puissants et plus modernes que le parc automobile actuel, doter les équipes lors de certains transferts de nouveaux armements lourds pour répondre à une attaque à l’arme de guerre comme le drame du 14 mai 2024, fournir des matériels de défense supplémentaires, caméras, pistolet à impulsions électriques (PIE)…. La reclassification des niveaux d’escortes de certains détenus selon leur profil est aussi sur la table, ainsi que le développement des brouilleurs de téléphones portables nouvelle génération et brouilleurs anti-drones. Sont aussi prévus le développement des visioconférences dans le cadre judiciaire, celui de la télémédecine, afin de permettre de limiter certaines extractions non essentielles. Et aussi des mesures plus spécifiques aux établissements concernant le développement d’équipes cynophiles.
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