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- Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré
Les surveillants pénitentiaires dénoncent le laxisme sécuritaire
Les surveillants de l’établissement pénitentiaire de Saint-Martin, à l’instar de leurs collègues de la Région et de toute la France, dénoncent leurs conditions de travail et réclament un retour à l’autorité, mise à mal par « une idéologie laxiste de la Garde des Sceaux ».
A l’occasion du Conseil syndical inter-régional de Fo Pénitentiaire qui s’est réuni au camping des Maraises à Saint-Martin de Ré les 14 et 15 octobre, regroupant des agents de l’administration pénitentiaire des 20 établissements de la région Poitou-Charentes- Limousin-Aquitaine, les représentants FO régionaux et locaux se sont exprimés auprès de James Vergnaud, secrétaire général adjoint de la SNP FO, et des médias. Ceci à la veille de la manifestation d’unité syndicale qui s’est déroulée le 22 octobre à Paris, première pierre d’un mouvement qui devrait s’inscrire dans la durée à défaut de réponse rapide.
Des conditions de travail très difficiles et un sous-effectif chronique
Les représentants des surveillants dénoncent le manque d’effectifs, de dialogue social, de sécurité et la violence qui s’installe. Ils réclament un retour à l’autorité.
Côté effectifs, si l’établissement de Saint-Martin n’est pas surchargé avec 400 détenus pour 420 places, les effectifs de travail sont d’après les représentants de FO notoirement insuffisants avec 208 personnes et le non remplacement des départs, soit une baisse de 30 personnes ces dernières années, ce qui génère une surcharge de travail et des heures supplémentaires, dans un métier où le ressourcement personnel et familial est pourtant encore plus indispensable qu’ailleurs. En outre, les extractions pénitentiaires, auparavant encadrées par les gendarmes, le seront désormais par les surveillants à partir de ce mois de novembre 2015, ce qui va générer une surcharge de travail lourde. Ce manque d’effectif limite aussi les évolutions professionnelles.
Ce sous-effectif est général en France, avec 30 000 surveillants pour 72 000 détenus, là où l’Italie pour un nombre de détenus similaire emploie 70 000 surveillants…
« Un retour à l’autorité est indispensable »
Les surveillants dénoncent également la loi permissive du 24 novembre 2009 et notamment son article 57, qui les oblige désormais de justifier les fouilles au corps, là où elles étaient auparavant systématiques. « La Ministre, Christiane Taubira, a demandé qu’il y en ait le moins possible. Au nom de la dignité humaine, l’insécurité grandit. Les caïds ou mulets s’en donnent à coeur joie. Les téléphones portables qui constituent un véritable fléau en prison et les substances illicites sont désormais légion, quand ce ne sont pas des armes blanches ou explosifs, qui permettent des évasions violentes comme ce fut le cas à Fresnes… ». Pour les gros centres pénitentiaires les surveillants demandent aussi que soient créés en interne des centres de radiologie, afin de limiter les risques liés aux extractions.
Ils regrettent aussi la fermeture de nombre de miradors en 2012/2013, remplacés par la vidéo-surveillance, qui se révèle moins efficiente. « Dans ce métier exigeant, où les relations sont de plus en plus conflictuelles et la violence quotidienne, la souffrance, la peur, voire l’humiliation usent bon nombre de surveillants et surveillantes (l’établissement de Saint-Martin compte 25 % de surveillantes), d’autant que les dépôts de plaintes restent souvent sans suite ou, quand des sanctions sont prononcées, elles ne sont pas dissuasives ».
Les surveillants confirment aussi que les « casinos » de l’établissement martinais sont des no man’s land, avec 7 ou 8 détenus extrêmistes qui ont créé des caïdats et endoctrinent d’autres détenus qui, le plus souvent par peur des représailles, se conforment aux pratiques religieuses radicalisées. Ils réclament depuis des années que ces bâtiments soient rasés et que soit construite à la place une salle polyvalente d’activités, maîtrisée. « L’iman vient une à deux fois par semaine, les caïds poussent les détenus à ne pas le rencontrer, le prosélytisme s’est installé en prison » concluent-ils.
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