Le Député sortant, Olivier Falorni, repart en campagne
Au lendemain matin de la soirée électorale des Européennes et de l’annonce surprise par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée Nationale, Olivier Falorni s’est dit tout à la fois « attristé » et « combatif » et a annoncé qu’il se représentait, « sans hésiter ».
Ré à la Hune : Quelle a été votre première réaction quant aux résultats de ces élections européennes ?
Olivier Falorni : Hier soir (dimanche 9 juin), j’étais doublement attristé. Voir que le RN est aussi haut dans notre pays et en Charente-Maritime est extrêmement préoccupant. Attristé aussi par la dissolution de l’Assemblée Nationale, qui met un coup d’arrêt brutal au texte de loi sur la fin de vie, que je portais depuis très longtemps et pour lequel nous avions fait la moitié du chemin, avec 1500 amendements déjà passés.
Vous attendiez-vous à cette dissolution ?
Pas du tout. Je m’attendais à une dissolution dans les mois qui viennent, à la rentrée, il n’était plus possible de continuer à gouverner à coups de 49-3 jusqu’en 2027. Là, la campagne va être très courte et on va être dans la continuité immédiate des élections européennes, avec la très forte poussée du RN. J’espère que nous n’allons pas aboutir à une majorité du RN à l’Assemblée Nationale, je ne connais pas les intentions tactiques du président de la République, mais il s’agit d’une prise de risque considérable que d’engager une dissolution à ce moment-là de notre histoire. Il s’agit d’un cas de figure inédit. Concernant le texte de loi sur la fin de vie, s’il y a une nouvelle majorité RN, cela signera son arrêt, la plupart des RN étant contre ce texte.
Que vous inspirent les résultats de votre circonscription ?
Le RN progresse partout, même si la 1ère circonscription de Charente-Maritime résiste. Quant à l’île de Ré, elle a encore démontré qu’elle résiste aux extrêmes. Je veux être un député qui résiste, il faut que le territoire refuse de tomber dans les extrêmes, de droite et de gauche. Je ne souhaite pas que mon pays tombe dans un duel Mélenchon/Le Pen. Ce serait très grave, le chaos.
Comment lisez-vous ce raz-de-marée de l’extrême droite ?
Il est lié à plusieurs raisons qui se coagulent, la première étant le rejet de la vie politique en France, comme en Europe, qui n’a jamais été aussi fort depuis trente ans. Phénomène lié aussi à l’insécurité, en France, en Europe et dans le Monde, le sentiment que l’Europe n’est pas assez protectrice, qu’en France il y a un manque d’autorité au niveau de l’Etat. Emmanuel Macron n’est pas le seul responsable, tout le monde l’est, à son niveau. On voit bien que dans d’autres nations de l’Europe, les phénomènes sont similaires. Je souhaite que la France ne soit pas dirigée par le RN, cela suppose de porter des messages clairs.
Quels messages et principes souhaitez-vous incarner dans cette campagne des législatives qui va être très courte ?
Ma campagne sera basée sur trois principes : solidarité, fermeté et responsabilité.
Il faut que la solidarité fonctionne au niveau social et civique dans notre pays. Pour cela, il faut des services publics solides essentiels en matière de santé, d’éducation, de sécurité, il faut protéger les Français.
Concernant la fermeté, en matière de sécurité publique et dans les écoles, le mot d’autorité ne me fait pas peur. Responsabilité aussi, car aujourd’hui la situation est grave. Si je suis candidat, c’est bien pour porter un message profondément républicain, laïc, progressiste, qui refuse les extrêmes, quels qu’ils soient.
Vous aviez rallié le groupe MoDem et Indépendants de l’Assemblée Nationale. Vous présentez-vous sous une étiquette ?
Je souhaite pouvoir incarner ce que j’estime nécessaire pour notre Pays, un bloc central, républicain, laïque, progressiste, ce qui suppose une alliance beaucoup plus large depuis les sociaux-démocrates – ce que je suis – jusqu’aux Gaullistes, pour faire front face au RN et à LFI. Je souhaite porter mes valeurs dans cette recomposition politique. Les étiquettes doivent s’effacer face aux enjeux infiniment supérieurs que ceux des boutiques politiques, notamment l’enjeu de ce que sera la France demain.
Olivier Falorni organise une réunion publique mercredi 26 juin, à 18h30, salle Vauban à Saint-Martin de Ré
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