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Le CDAIR en colère
« Foyers oubliés, on veut les mêmes salaires », « Ségur, imposture », « Les amputés du Ségur »… autant d’invectives affichées et scandées par le personnel du Centre départemental d’accueil de l’île de Ré (CDAIR) lors d’un mouvement de grève, le 15 mars dernier. Une injustice sociale également dénoncée par le député Olivier Falorni, qui suit de près le dossier
Ils bénéficient du statut de fonctionnaire hospitalier, mais pas du même salaire. Le personnel des foyers autonomes comme le CDAIR sont en effet exclus de la revalorisation salariale issue du Ségur de la santé de juillet dernier (lire notre encadré). Si l’ensemble des personnels du secteur sanitaire ont vu leur salaire augmenter de 183 euros nets par mois, à travers un complément de traitement indiciaire (CTI), ceux du secteur social et médico-social ne sont à ce jour pas tous concernés. Les représentants syndicaux CGT et le personnel du CDAIR ont donc manifesté leur colère devant l’établissement de Saint-Martin. « Nous sommes sur un problème de statut au sein de la fonction publique hospitalière. Le Ségur de la santé a totalement oublié les centres autonomes comme le nôtre », commente Gérald Lhotelais, le directeur du CDAIR. « Ajoutée aux difficultés de logements sur l’île de Ré, cette injustice représente un vrai souci pour le recrutement de futurs agents », ajoute-t-il.
« Un Ségur pour tous »
« Nous sommes les oubliés du Ségur. A statut égal, nous voulons un salaire égal. Nous revendiquons un Ségur pour tous », résume Nathalie Dupuy, aide médico-psychologique au CDAIR. « Le Ségur de la santé a oublié les centres autonomes comme le CDAIR. Je salue votre travail, votre implication et l’esprit d’équipe dont vous faites preuve et qui est fondamentale, nous l’avons bien constaté pendant cette crise du COVID. Je vous félicite pour ce que vous faites et je suis avec vous. Je suis sûre qu’Olivier Falorni saura représenter l’île de Ré et qu’une solution sera trouvée », soulève quant à elle Gisèle Vergnon, la maire de Sainte-Marie et directrice du Conseil d’Administration du CDAIR, en s’adressant au personnel en grève.
Une injustice sociale
Le député, qui tenait à être présent aux côtés du personnel du CDAIR ce 15 mars, a exprimé tout son soutien et rappelé son implication sur ce dossier. « Le sens de ma venue se résume en deux mots : gratitude et justice, notamment en termes de revalorisation salariale », assure Olivier Falorni. Ce dernier a en effet adressé plusieurs courriers à Olivier Véran, Ministre de la Solidarité et de la Santé, pour lui faire part de « l’incohérence et de l’injustice de revaloriser le salaire des uns et pas celui des autres ». Le Ministre lui a répondu que « cela sera pris en compte ». Olivier Falorni a en effet, à plusieurs reprises, interpellé Olivier Véran sur le sujet. « Dans sa dernière réponse à mes courriers, Monsieur le Ministre m’a assuré qu’une mission était actuellement menée et qu’elle devrait rendre ses conclusions en juillet prochain. Au 1er juin, cette revalorisation de 183 euros sera effective mais pour seulement 25% des agents du secteur social et médico-social, je souhaite que l’on puisse franchir un dernier cap, celui que tous les salariés du secteur en bénéficient. Je ferais tout pour que vous puissiez obtenir cette avancée fondamentale », conclut le député lors de sa prise de parole publique. Interrogé par Ré à la Hune, il précise ses propos : « C’est une question de justice sociale, qui doit être réglée. Le Ségur de la santé a permis une revalorisation légitime des salaires des agents de l’hôpital public et des EHPAD. Néanmoins, j’ai sollicité Olivier Véran dès le mois de novembre sur la question du secteur social et médico-social, qui mérite tout autant cette revalorisation sociale ».
« Combattre les inégalités de santé »
Le Ségur de la santé est une consultation des acteurs du système de soins français qui s’est déroulée entre mai et juillet 2020. L’origine du nom est l’adresse du ministère de la Santé, avenue de Ségur à Paris. Après la signature des accords du Ségur de la santé, qui consacrent 8,2 milliards d’euros à la revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD et à l’attractivité de l’hôpital public, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a présenté les conclusions du Ségur de la santé, le 21 juillet 2020 :
– 19 milliards d’euros d’investissement dans le système de santé pour améliorer la prise en charge des patients et le quotidien des soignants.
– 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les métiers des établissements de santé et des EHPAD, et reconnaître l’engagement des soignants au service de la santé des Français.
– 15 000 recrutements à l’hôpital public.
– Accélérer la sortie du «tout T2A» (tarification à l’acte) et privilégier la qualité des soins.
– Financer l’ouverture ou la réouverture de 4000 lits « à la demande ».
– Mettre fin au mercenariat de l’intérim médical à l’hôpital public.
– Redonner toute sa place au service hospitalier au sein des établissements de santé.
– Former plus de soignants dans les filières paramédicales pour mieux prendre en charge les patients.
– Faciliter l’accès aux soins non-programmés et à l’exercice coordonné.
– Développer fortement la télésanté en s’appuyant sur les acquis de la crise pour mieux soigner les Français.
– Donner aux territoires les principaux leviers de l’investissement en santé dans l’intérêt de leurs habitants.
– Combattre les inégalités de santé.
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