AMIGO : 20 ans dédié au port du Goisil
Assemblée Générale particulière pour l’Association couardaise des Amis du Goisil, qui fête cette année ses vingt ans.
Le Président Bruno Camuset souhaitait la présence des trois membres fondateurs mais Gabriel Quentel (président) et Gérard Cuvelier (secrétaire) n’ont pu se joindre à l’assistance. En revanche, le premier trésorier est un visage connu : invité à prendre la parole, Guy Mallet improvise, évoquant tout haut « de merveilleux souvenirs à une époque où le lieu était aussi le rendez-vous des véliplanchistes que nous étions alors ». « On a essayé de construire quelque chose de pérenne » se souvient-il. Objectif atteint.
Rétrospective
Si les estivants pourraient croire le petit port du Goisil inscrit dans le paysage de toute éternité, ce n’est pas le cas. Le bassin a été créé par la municipalité en 1991 sur une zone de marais, et le chenal actuel n’était alors que celui des pêcheurs couardais. Après avoir été aménagés et à la création de l’AMIGO en 2004, ils offraient cent dix-huit emplacements. Aujourd’hui totalement envasé, le bassin est inutilisable et il reste moins de cinquante places dans le chenal. Au fil du temps la nature reprend ses droits et impose aux hommes de s’adapter. Pas simple…
Problème de moyens
La bonne volonté ne manque pas et du côté de l’association comme de la municipalité, chacun peut se féliciter d’une relation fondée sur le dialogue, la porte de Patrick Rayton n’étant jamais fermée et l’AMIGO* s’impliquant dans l’entretien du site et sa préservation. Le problème ce sont les finances. Inscrit de manière réglementaire dans un budget annexe, le port de Goisil ne peut vivre que des ressources provenant des anneaux. Ceux-ci s’étant réduits comme peau de chagrin, « on est toujours sur la corde raide, avec des choix à faire », souligne Patrick Rayton, rappelant qu’en 2023, « 10K€ (soit la quasi-totalité de la marge) a été consommée dans la réfection des pontons ».
Ajoutons à cela la question de la ZMEL* envisagée côté sud, qui devra elle aussi être inscrite au même budget annexe et « la réalité peut-être encore pire », précise le Maire regrettant d’avoir « toujours un peu le mauvais rôle, celui de devoir dire non ».
La solution dans un projet plus vaste ?
Il est évoqué depuis longtemps et soulève d’autres questions : « Le bassin de mouillage le garde-t-on ou pas ? », évoque Patrick Rayton précisant que tout sera considéré dans l’étude lancée en début d’année et dont le cahier des charges a été soumis aux instances publiques, DREAL*, DDTM* et ABF*. De ce côté-là non plus rien n’est simple. En effet, « si la DDTM est plus à l’écoute, la DREAL a été très claire sur ce qu’elle attend et semble peu constructive », explique-t-il, évoquant les restrictions sur le terrain de foot, alors que le village veut développer les structures sportives. Autre exemple, la suppression souhaitée des tamaris pour « garantir la visibilité sur les marais ». Étrange quand on sait qu’il s’agit d’une espèce locale, esthétique et formant une haie contre le vent. Une rigueur pointilleuse qui semble excessive et prouve le poids d’une « grosse pression règlementaire », pour un élu reconnaissant que « tout est toujours plus compliqué et coûteux ».
Une autre piste serait d’obtenir le statut de port pour le Goisil mais « la taille est critique », souligne le maire. Serait-il possible de solliciter le Département pour une remise en état ? Autant de questions pour l’heure sans réponse. Ce qui est certain, c’est que seul un projet engageant la globalité du site du Goisil pourrait permettre de solliciter le budget général de la Commune au titre de l’investissement.
A première vue, on pourrait considérer tout cela sous l’angle d’un entresoi concernant a minima des plaisanciers et au plus large, une seule commune. Pourtant, par sa beauté authentique, le site du Goisil et ce petit port si singulier, font partie du patrimoine immatériel du territoire. Tout le monde semble d’accord sur ce point, aussi mérite-t-il sans doute les moyens nécessaires à sa survie…
*AMIGO – Les Amis du Goisil – CNM : Cercle Nautique Martinais – ZMEL : Zone de Mouillage d’Equipements Légers – DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, l’Aménagement et le Logement – DDTM : Direction Départementale des Territoires de la Mer – ABF : Architecte des Bâtiments de France.
Lire aussi
-
Environnement & PatrimoineDes jeunes phoques le long du littoral atlantique
-
Environnement & PatrimoineProjets Éoliens Oléron 1 et 2 : confirmation des menaces sur nos porte-monnaies, nos emplois locaux, nos espaces naturels marins !
Chères et chers élu(e)s, adhérents de NEMO, citoyennes et citoyens de Charente-Maritime, l’annonce de l’absence de candidats industriels pour l’appel d’o"fres AO7 et l’abandon de l’appel d’o"fres AO9 a été apprécié de vous toutes et tous. Il est conforme à nos prévisions. Nous l’avions annoncé dans la Lettre de NEMO N° 13!: trop profond, trop loin, trop cher, pas assez de vent, trop de risques juridiques, trop d’inconnues!: les industriels de l’économie réelle, libérale, ont refusé d’y aller … A juste titre.
-
Environnement & PatrimoineSaint-Martin : une double plantation d’arbres

Je souhaite réagir à cet article