Une association pour défendre le Fier d’Ars

« Si aujourd’hui nous abandonnons l’entretien des levées, il n’y aura plus de marais dans quarante ans », annonce Laurent Bommart, le président de cette association née cet hiver aux Portes-en-Ré. « C’est une question de volonté », renchérit ce Portingalais. « Beaucoup de choses se décident dans les ministères à Paris, sans jamais écouter les gens qui vivent sur place. Avec cette association, nous voulons faire entendre notre point de vue et sensibiliser les habitants aux conséquences d’une telle décision. »

L’association « Sauvons nos levées et nos marais rétais classés » s’élève notamment contre ce qui est appelé « le projet d’abandon programmé de l’entretien de la levée du Fier ». Située au sein de la réserve de Lilleau des Niges, longtemps qualifiée d’orpheline puis reconnue par l’État en juillet 2023, cette digue construite au 17e siècle ne sera pas entretenue dans le cadre du PAPI 2*. Or, l’abandon de cette digue « provoquera la maritimisation d’environ 85 hectares sur la commune des Portes et la disparition des marais » selon Laurent Bommard. « Les marais perdront leur fonction de chasse d’eau et le Fier s’ensablera. De nombreux professionnels, sauniers et ostréiculteurs, perdront leurs activités. La piste cyclable reliant Les Portes à Ars disparaîtra lors des grandes marées » détaille-t-il.

L’association s’inquiète également pour l’avenir de la totalité du Fier d’Ars, car si les travaux PAPI 2 doivent débuter en 2027 aux Portes, ceux concernant Arsen- Ré ne sont pas encore programmés et le devenir d’une large zone entre la zone artisanale et le Martray reste très incertain. « Les habitants ont, depuis le 15e siècle, créé un réseau complexe de marais et de levées classés qui ont permis à des générations de vivre de leur travail et d’être protégés des assauts de la mer », explique l’association dans un communiqué. « Avec peu de moyens, mais avec une volonté farouche, les habitants qui se sont succédé ont su entretenir ce patrimoine exceptionnel dont nous sommes dépositaires, à charge pour nous de le transmettre aux générations futures. » Aurélie Bérard * PAPI : Programme d’actions de prévention des inondations.