Un été sans presse à Ars-en-Ré
Début juillet la boutique Octopus a stoppé la distribution des titres de presse au sein de sa boutique. En cause : un conflit avec le dépôt de presse de La Rochelle.
 
                                                            En cause : un conflit avec le dépôt de presse de La Rochelle. Après de longs mois de travaux destinés à rénover l’ancienne presse d’Ars, Juliette Mesnial et son compagnon Jonathan Ripoche avaient finalement ouvert leur nouvelle boutique Octopus le 1er mai. « Quand nous avons décidé d’acheter le local qui abritait la presse d’Ars pour y déménager notre boutique Octopus, il était très clair dès le départ que nous ne proposerions que quelques titres de presse, loin de ce que faisait Pascale Gaudin », explique Juliette Mesnial. « Et quand nous avons signé notre contrat avec le dépôt de presse de La Rochelle et la Commission du Réseau de la Diffusion de la Presse, nous avions bien précisé que nous ne disposions que de cinq mètres de linéaire pour cela ».
Néanmoins, dès le mois de juin, le couple a commencé à recevoir d’importantes quantités de magazines. « C’étaient des quantités astronomiques, à savoir huit cents à mille titres par jour ! On s’est retrouvés débordés, dans l’incapacité totale de tous les stocker. Notre réserve fait 7 m2 ! En plus, il faut renvoyer tous les invendus. En mai et juin, 80 % des magazines a dû repartir au dépôt. Je passais toutes mes journées à gérer ces stocks au lieu de m’occuper de ma boutique. » Juliette Mesnial dit s’être alors retrouvée face à un mur. « Au dépôt de La Rochelle, on m’a dit que je n’avais pas le choix. Que tous les éditeurs veulent être présents sur Arsen- Ré. Voyant la haute saison arriver, je leur ai dit que je ne voulais plus aucun magazine, mais que je voulais continuer à recevoir la presse quotidienne et la presse régionale. Conséquence : ils ont tout arrêté, notre compte a été suspendu ! Notre dossier est repassé devant la commission nationale le 9 juillet, et ils ont décidé de reporter leur décision au mois de septembre. »
Solution temporaire
Juliette Mesnial remet en cause tout le système de diffusion de la presse. « En France, les éditeurs sont subventionnés pour tirer et imprimer des magazines. Plus ils impriment, plus ils sont subventionnés. Peu importe que leurs magazines soient achetés. Même la destruction des invendus est subventionnée ! En plus, chaque titre qui arrive dans un point de vente est automatiquement facturé, et ils ne nous sont remboursés qu’une fois qu’ils ont fini leur vie de validité en presse, ce qui peut aller sur plusieurs mois. Ce surplus de magazine qui m’était imposé et qui était ingérable logistiquement m’a en plus pris toute ma trésorerie ! »
« C’est moi la victime dans cette histoire », conclut Juliette Mesnial, « et ce n’est pas moi qui n’ai pas respecté le contrat. Ce n’est pas moi qui prive le village de journaux et de magazines, c’est le système de la presse. Et moi je ne peux pas cautionner un tel système, qui en plus menaçait de faire couler mon entreprise. »
Lors du conseil municipal du 16 juillet, la maire d’Ars-en-Ré Daniel Pétiniaud- Gros a constaté l’arrêt de l’activité presse par la boutique Octopus. « Nous prévoyons de mettre tout en oeuvre pour trouver une solution », a-t-elle annoncé le 17 juillet pour répondre aux mécontentements qui s’élèvent dans la commune. « Nous sommes prêts à prêter gratuitement pendant un an au moins un local de la mairie pour quelqu’un qui ferait la presse, à côté d’une autre activité bien sûr. » Elle a également expliqué qu’au moment de la fermeture d’Ars Presse, la mairie avait pensé à préempter la boutique afin d’assurer le maintien de cette activité essentielle à la vie du village. « Mais comme c’était le projet d’Octopus, nous ne l’avons pas fait. Finalement ils ont arrêté il y a quinze jours. Nous sommes mis devant le fait accompli. » Une solution temporaire a été mise en place par le bureau de tabac qui propose à la vente la presse locale et régionale jusqu’au mois de septembre. Espérons que d’ici là, la tempête entre le dépôt de presse de La Rochelle et Octopus se sera calmée.
Lire aussi
- 
                    
     Économie ÉconomieL’Ile de Ré, terre d’énergie solaire?Le développement du solaire sur l’île de Ré n’est pas si simple, même si la volonté politique s’est affirmée ces dernières années. 
- 
                    
     Économie ÉconomieLa Mouette qui lisait, lieu de culture
- 
                    
     Économie ÉconomieFier d’Ars : un projet d’algoculture crée des remousPorté par la société Algorythme, implantée à Ars-en-Ré depuis 2016, le projet de culture d’algues, à terre et en mer, a été dévoilé à l’occasion d’une enquête publique que personne n’avait vu venir. Explications.! 

Vos réactions
Il y a quatre ou cinq ans, la librairie-papéterie-presse de Saint-Martin décide d’abandonner la presse (et la papéterie) et de faire « salon de thé ». Que voulez-vous, la presse, c’est du boulot (mais ça draine énormément de gens qui, très souvent, repartent avec autre chose que leur quotidien !). Après cette décision calamiteuse, l’établissement n’a pas tenu trois ans. C’est maintenant un magasin de frusques. La honte. Heureusement, à Saint-Martin, un homme courageux a repris la presse, tout près de l’église. L’honneur est sauf !
Ce qui se passe à Ars est lamentable. L’établissement nouvellement ouvert vend quelques best-sellers (après avoir sabordé le rayon de livres de poche) , de la papéterie hors de prix et des petits trucs sans intérêt à l’image du clocher d’Ars, à des prix ahurissants !
Ils n’ont pas envie de travailler ? Ma foi, c’est leur affaire, mais il appartient à la mairie d’Ars de reprendre très vite l’espace communal devant la boutique, consacré au « salon de thé » qui a pris la place de la presse !
Espérons qu’il se trouvera un professionnel sérieux et courageux pour reprendre la presse, quoitidiens et magazines. Il y a cent cinquante ans, on pouvait acheter le journal à Ars !
Et quant à « Octopus », leur mauvaise action ne leur rapportera certainement pas grand-chose, il y a assez de « salons de thé » et de marchands de bimbeloterie rétaise à prix d’or. Personne n’a besoin d’eux !