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René-Josué Valin : un exemple d’intégration réussie
Jurisconsulte de réputation internationale, spécialisé en droit maritime et connu en particulier pour son commentaire de la « Grande ordonnance maritime », René-Josué Valin avait un grand-père flamand du nom de Van Lendt.
Nous sommes à l’époque sous le règne de Louis XIV et les Hollandais exercent une véritable domination commerciale sur l’Europe. Saint-Martin est un port important de la côte atlantique et les jeunes Rétais issus de familles de négociants aisés vont parfaire leur connaissance du métier et apprendre la langue en Hollande. Nombreux sont les marchands hollandais installés dans l’île. Certains feront souche. C’est ainsi que le grand-père Van Lendt, ayant quitté les Provinces-Unies (Hollande) pour des raison religieuses, il était catholique et fuyait les persécutions, s’installera de manière définitive dans l’île de Ré où « des spéculations heureuses lui procurèrent une honorable aisance (1) ».
Jacques Boucard raconte comment, dès la génération suivante, son fils fera évoluer le patronyme Van Lendt en Valein, Vaslan, puis en Valin, si bien que le petit-fils, qui naîtra en 1695 et deviendra avocat à La Rochelle, sera connu sous le nom de René-Josué Valin à la consonance bien charentaise.
René-Josué Valin étudiera à Poitiers, chez les jésuites. Il passera sa licence en droit à l’université de la même ville et prêtera son serment d’avocat au présidial de La Rochelle, le 11 juillet 1715, à tout juste 20 ans. Avocat puis procureur de l’Amirauté, il écrit trois traités importants : Nouveau commentaire sur la coutume de La Rochelle et du Pays d’Aunis (1756) qui demeure l’ouvrage le plus complet sur les coutumes de La Rochelle, Nouveau commentaire sur l’ordre de la marine (1760) et le Traité des prises qui se font sur mer (1763).
Le Nouveau commentaire sur l’ordre de la marine qui est en fait un commentaire sur l’Ordonnance de la marine d’août 1681 de Louis XIV est l’oeuvre majeure de Valin et comprend des décisions de justice, des règlements et des ordonnances. Il fut également vice-président de l’Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle. À sa mort en 1765, il laissa derrière lui le souvenir d’un homme érudit et d’un savant à la grande probité. M. Gillet-Lepelletier, qui fit l’éloge de René-Josué Valin à la séance de rentrée des conférences des avocats stagiaires près de la cour royale de Poitiers en 1843, écrivait : « L’intolérance religieuse qui fit perdre à la France tant d’hommes utiles, lui donna l’un de ses plus grands jurisconsultes ».
Catherine Bréjat
(1) Éloge de M. Gillet-Pelletier
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