Ré-Clé-Ré, persévérance et pragmatisme
« Cheville ouvrière de l’Île de Ré » (selon les propos de Lionel Quillet), Ré-Clé-Ré a tenu son Assemblée Générale le 28 mars.

« Trente ans cette année ! », annonce d’emblée le Président Christian Bourgne. Et bien sûr, l’évènement sera fêté comme il se doit en mai prochain. Mais pour l’heure, il s’agit de présentation des rapports d’usage. Succès, inquiétudes, objectifs… la famille Ré-Clé-Ré fait le point devant une assistance attentive.
Développement prometteur
Il était annoncé pour 2024, objectif affiché autant pour compenser les difficultés financières rencontrées au sortir de la crise sanitaire que s’émanciper, autant que faire se peut, de la dépendance régionale. Aussi l’équipe Ré-Clé-Ré a-t-elle pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des acteurs du territoire, collectivités et entreprises. Reçu dans sept conseils municipaux avec Aude Juin-Le Reun, Christian Bourgne a constaté que « beaucoup d’élus ont découvert la structure et surtout la diversité des formations », soulignet- il, se réjouissant de la signature de nouvelles conventions. Côté entreprises, « le retour est plus lent mais nous avons de très bons contacts », précise-t-il avant d’évoquer une « communication plus performante », favorisant sans aucun doute les bons retours sur le territoire.
Recherche permanente de l’excellence
En conclusion de son rapport moral, c’est ainsi que le Président de Ré-Clé-Ré qualifie l’esprit animant l’équipe de l’association qu’il ne manque pas de remercier, évoquant une véritable « osmose entre salariés et bénévoles ». Reconnaissance également pour le « soutien de fidèles partenaires », Lion’s Club, communes, CdC, Département et Région, cette dernière « pesant lourd », un peu trop d’ailleurs, comme nous le constaterons bientôt.
Sur tous les fronts
Place à un rapport d’activités 2024 toujours très dense. « Les personnes ne pensent pas forcément que nous pratiquons tout », souligne Aude Juin- Le-Reun, rappelant les quatre axes de l’association. Formation tout d’abord autour du numérique, de la remise à niveau, de l’anglais et du FLE*, avec des sessions « individualisées au maximum » même lorsque tenues en petits groupes, mais aussi du « sur-mesure », poursuit la directrice de l’association, évoquant Ré Dynamique Femmes avec France Travail, pour les femmes en recherche d’emploi depuis plus de six mois, le Parcours Jeunes avec la Mission Locale « et des problématiques de plus en plus visibles depuis le Covid », l’espagnol comme opportunité d’ouverture sur les langues ou encore le code de la route à l’attention des détenus participant au chantier Icycle, un travail mené avec la SPIP*.
Second axe, la Vie Locale avec l’activité Ecrivain public numérique, l’atelier hebdomadaire Bien-Etre et Mouvement (rencontrant un beau succès), Autour des Mots avec les résidents du CDAIR*, le Pôle Ressources à destination des associations, la commission Handicap, d’autres actions locales menées en partenariat comme le Café itinérant des Familles, les Mousquetaires du Numérique, la Commission Mobilité avec Les Restos du Coeur et le Secours Catholique, et bien sûr le collectif Ré-Unissons.
Au chapitre Accompagnement, action collective d’insertion sociale avec un atelier tous les quinze jours, ateliers d’écriture mais aussi validation des acquis par l’expérience. Enfin, n’oublions pas la Jeunesse, mobilisant « beaucoup d’intervenant bénévoles », souligne Aude évoquant aide aux leçons, accompagnement scolaire des collégiens ou encore préparation au Brevet.
Résultat financier positif mais…
La stratégie de développement initiée en 2024 prend tout son sens au chapitre finances. En effet, même si Ré-Clé-Ré poursuit son redressement financier en clôturant l’année avec un résultat positif après deux années dans le rouge, la vigilance est de mise. « Les indicateurs restent corrects, les ratios satisfaisants mais la trésorerie est en déclin », souligne la trésorière Annick Gimat. Ajoutons-y une grande incertitude venant de la Région, et ce à double titre.
D’une part, un désengagement se fait sentir. En effet, après 125 K€ en 2023, la production vendue s’élève à 100 K€ en 2024, et s’annonce encore à la baisse sur 2025 avec seulement 89 K€. Ajoutons à cela des retards de paiement et surtout une curieuse politique de contrôle de l’action menée, la Région étant là aussi en retard… de quelques années. En effet, Ré-Clé-Ré a seulement reçu le résultat du contrôle de l’année 2021, qui plus est négatif. « Il y a un prorata à respecter entre heures administratives et de formation », explique Christian Bourgne, ajoutant aussitôt que « c’est impossible pour notre petite structure ». « Une lettre argumentée a été envoyée mais nous n’avons aucun contact, la communication se faisant uniquement par mail », regrette le président de Ré-Clé-Ré. Bref, l’association doit de l’argent à la Région, sans compter que le résultat des années suivantes reste à venir.
Le développement de la formation continue auprès des acteurs du territoire se révèle donc non seulement utile mais aussi essentielle, même si Ré-Clé-Ré peut compter sur le soutien indéfectible des pouvoirs publics, ne tarissant pas d’éloges par la voix de leurs élus.
« Toute une équipe au service du territoire depuis trente ans, c’est incroyable !», s’enthousiasme Patrice Raffarin se réjouissant que le Département soit aussi en soutien tout comme la conseillère départementale Véronique Richez-Lerouge, soulignant les atouts d’une « communauté à 360° ». Saluant une « présentation très professionnelle », Lionel Quillet reconnaît une « situation un peu compliquée avec la Région » mais rappelle aussi l’objectif du déménagement de la structure (un projet gardé) et les 48K€ de subvention accordée à Ré-Clé-Ré lors du dernier Conseil communautaire, « à l’unanimité », précise-t-il. On n’en doutait pas… et ajoutons-y le chèque de deux mille euros remis in situ par le Lion’s Club !
*FLE : Français-Langues Etrangères / SPIP : Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation- / CDAIR : Centre Départemental d’Accueil de l’Ile de Ré.
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