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Où en est le projet éolien marin ?
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Plus de quatre mois après la forte mobilisation des opposants qui avait rassemblé, le 27 juillet dernier, à Saint-Clément des Baleines, près de deux cents personnes, faisons le point sur l’avancée de ce projet de l’Etat.
Un nouveau débat public
Le débat public de la façade atlantique sur l’éolien marin a débuté le 20 novembre 2023 et se déroulera jusqu’au 26 avril 2024, pour une consultation de Révision des Documents Stratégiques de Façades qui détermineront la puissance pour la décennie à venir.
Que doit on en attendre ? Rien évidemment tant les dés sont pipés par l’État sous l’impulsion d’un gouvernement qui est «sourd d’une oreille et n’entend pas de l’autre» et qui n’a toujours pas satisfait à ses obligations de planifier les activités nouvelles en mer telle que la Directive Européenne Planification lui impose depuis maintenant 2014. Comme il n’a d’ailleurs rien fourni sur les incidences écologiques de ces zones éoliennes destructrices des zones Natura 2000, avec leurs enjeux colossaux sur les écosystèmes marins et leurs biodiversités associées.
Les conséquences socio-économiques et environnementales ne sont donc toujours pas documentées par l’État qui interroge à nouveau le public sur le bien-fondé de ces zones industrielles sans en connaitre les conséquences. Comprenne qui pourra !
Une forte impulsion du Chef de l’Etat aux Assises de la mer de Nantes du 3 décembre
Alors que tous les indicateurs économiques sont au rouge sur l’éolien terrestre comme marin (voir les articles nombreux dans Les Echos, Le Monde, Le Figaro, etc.), en Europe comme aux États Unis et que de nombreux industriels allemands, suédois, américains, espagnols, danois rassemblant les industriels de la filière éolienne refusent de nouveaux projets tant les aléas économiques (approvisionnements en matières premières, surcoûts des transports, de l’énergie nécessaire, la France dont la supposée filière industrielle de l’éolien reste un rêve théorique et trompeur veut se lancer dans ce contexte très défavorable sans même s’inquiéter des renoncements des industriels étrangers qui ont un vingtaine d’années d’expérience ! Comprenne qui pourra !
Quant aux pêcheurs dont les meilleures zones de pêche vont être sacrifiées, ils auront 700 millions d’euros d’indemnisation sur les recettes futures des zones éoliennes industrielles qui seront opérationnelles en 2030-2032, voire plus tard encore…
Quant à ceux qui s’intéressent aux destructions des écosystèmes et de leurs biodiversités, l’État va développer des zones industrielles éoliennes durables. Qui peut croire cela ?
Le chef de l’État a surtout ce dimanche ouvert un peu plus le porte-monnaie de la France, promettant allègrement de verser dans 8 à 10 ans des millions et des millions alors même qu’il ne sera plus là pour répondre de ses décisions. Il a aussi souhaité la création d’une filière industrielle éolienne française pour ne pas être obligé d’acheter très cher les fabrications des industriels étrangers. A contre-courant complet du contexte économique et industriel ! En prenant de surcroît les risques sociaux des emplois créés… Tout cela repose sur du vent, c’est le cas de le dire ! Qui peut y croire s’il a un tant soit peu de connaissances économiques et industrielles ?
Et les zones industrielles d’Oléron et de Ré ?
La mobilisation et la détermination des opposants reste très forte et rassemble toujours pêcheurs, élus, associations. Le temps des contentieux est engagé, il laisse entrevoir de vraies perspectives de succès, tant les dossiers de l’État présentent de « trous dans la raquette » !
L’annonce de l’État de l’effectivité opérationnelle du premier parc d’Oléron est repoussée à 2032 au plus tôt. Alors que l’Agglomération de La Rochelle réduit à la baisse ses installations d’éoliennes terrestres devant les oppositions majoritaires des Communes et doute même qu’il y en aura, alors que les filières d’éoliennes industrielles établies renoncent à leurs projets, alors que le photovoltaïque présente des attraits réels, alors que la France par son directeur d’EDF, Luc Rémond, ambitionne le 15 novembre 2023 de pousser la production nucléaire annuelle à 400 térawattheures en 2030 par la mise en service de l’EPR de Flamanville 3 au premier semestre 2024 et à la montée en puissance des réacteurs nucléaires dans les avenirs…. Au fait qui a nommé Luc Rémond à la tête d’EDF le 23 novembre 2022 ? Le Président Macron lui-même. Comprenne qui pourra !
Les promesses de financements, d’indemnisations, d’investissements éoliens n’engagent que ceux qui les écoutent et y croient ! Ils seront de moins en moins nombreux au fil des mois qui viennent…
* Organisée par NEMO, avec la participation de Lionel Quillet, président de la CdC de l’Île de Ré, Christophe Sueur, maire de Saint- Pierre d’Oléron, vice-président de la CdC de l’île d’Oléron et responsable des ports et travaux portuaires de la Charente-Maritime
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