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Nicolas Baudin, l’oublié

À tout seigneur, tout honneur. Nous débuterons cette fresque historique avec Nicolas Baudin, capitaine de vaisseau de la marine française qui ouvrit l’ère des grandes campagnes maritimes du XIXe siècle.
Né dans une famille de négociants, le 17 février 1754 à Saint-Martin de Ré, Nicolas Baudin s’engage à 21 ans dans la marine française. Il effectuera un certain nombre de voyages parcourant le monde, jusqu’au jour où le comte d’Hector lui retire le commandement de la frégate Apollon au profit de l’un de ses protégés, noble, lui, à la différence de Baudin. Cette première humiliation l’amènera à naviguer et commercer pour lui-même.
À l’occasion d’une remise en état de la Joséphine au cap de Bonne Espérance, Nicolas Baudin fait, en 1788, une rencontre marquante : Franz Boos, botaniste autrichien, affrètera son navire pour ramener ses collections en Europe. Grâce à lui, le navigateur s’intéresse à la botanique et met au point des techniques de transport innovantes sauvegardant la vie des plantes et des animaux collectés durant ses expéditions.
Dans les années qui suivent, Baudin cherche à retrouver, sans succès, le rang qu’il estime être le sien dans la marine française. En 1796, le Museum national d’Histoire Naturelle soutient son voyage à la Trinité. Deux ans plus tard, il est de retour avec une fabuleuse cargaison de plantes, d’animaux et de fossiles. C’est un véritable triomphe. Encensé par la presse et le monde scientifique, Baudin est réintégré en tant que capitaine de vaisseau dans la marine française.
Le voyage en terres australes
Avec l’avènement du Consulat, prenant la juste mesure de Bonaparte, Baudin propose une mission, vers les terres australes. Le Premier consul apprécie l’intérêt stratégique du projet et demande à notre capitaine d’explorer les côtes sudouest et nord-ouest de la Nouvelle- Hollande (Australie) encore peu connues et surtout n’appartenant pas à l’Empire Britannique. Baudin part du Havre le 19 octobre 1800 avec deux vaisseaux : le Géographe qu’il dirige et le Naturaliste. Il a soigneusement sélectionnés les scientifiques devant l’accompagner, mais le pouvoir lui impose ses favoris. Il est furieux. Le voyage s’effectue dans une ambiance délétère et, dès l’escale de l’île Maurice, dix scientifiques désertent, de même que certains officiers considérant que Baudin, réintégré depuis deux ans seulement dans la marine française, n’appartenait pas au « sérail » ! L’Australie est atteinte le 24 mai 1801. Suit alors une année d’exploration de la côte avec relevés permettant l’établissement de cartes, rencontres d’Aborigènes et collectes de collections qui rentreront en France en 1802 à bord du Naturaliste. Baudin restera une année de plus dans la région continuant son voyage. Malade, il décèdera, le 16 septembre 1803, à l’île Maurice sur le chemin du retour. Le Géographe poursuivra sa route débarquant à Lorient, en 1804, en complément des premières caisses, d’incroyables collections. Le bilan de la mission était extraordinaire sur le plan scientifique. Quant à la cartographie, c’est la plus précise jamais réalisée. En revanche le succès n’est pas au rendez-vous. Les déserteurs n’ont pas hésité à charger Baudin pour se couvrir. Le botaniste Péron et l’officier cartographe Henri de Freyssinet s’attribuent ses mérites, le principal intéressé n’étant pas là pour rétablir la vérité.
Nicolas Baudin « pourtant réhabilité par Dumont d’Urville sombre dans l’oubli et est aujourd’hui plus connu des Australiens (…) que des Français, voire des Rétais(1) ».
Catherine Bréjat
(1) Histoire de l’île de Ré de Mickaël Augeron, Jacques Boucard et Pascal Even – Ed Le Croît Vif -GER.
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