MaPrimeRenov’ sous les feux de la rampe
Sur fond de couac des pouvoirs publics, la refonte du dispositif MaPrimeRenov’ est en cours.

Début juin tombait la nouvelle de la bouche du ministre des finances, Eric Lombard : suspension de MaPrimeRenov’, dispositif public initié en 2020 pour accompagner les Français dans la rénovation de leur logement. Les réactions sont vives : fédérations et professionnels du secteur crient au sabordage d’une filière et tous les autres au sabordage d’une transition écologique non négociable. Voilà les pouvoirs publics obligés de se justifier et de revoir un peu leur copie. Explications.
MaPrimeRenov’, victime de son succès
Selon le ministère du logement, 2,5 millions de ménages ont à ce jour bénéficié de MaPrimeRenov’ pour un budget global de 11 milliards d’euros. Après des débuts un peu poussifs, et une crise des prix de l’énergie plus tard, le dispositif a convaincu les Français et le pourcentage de demandes concernant les rénovations d’ampleur (évidemment plus efficaces que les seuls mono-gestes), a triplé sur le premier trimestre 2025 (versus 2024). C’est là que les problèmes commencent pour l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH), en charge de la gestion des dossiers.
Engorgement administratif
Si la complexité du dispositif et la durée de traitement des dossiers a toujours été un sujet depuis la mise en place du dispositif, cela ne peut que s’aggraver avec l’accroissement de la demande. Toujours selon le ministère du logement et sur la même période de comparaison, trentehuit mille dossiers ont été instruits cette année contre onze mille l’année dernière. Alors en toute logique, le délai moyen de traitement est passé de soixantedix jours à plus de cent jours. Il y a surchauffe à l’ANAH à laquelle se sont ajoutées des contraintes budgétaires dues à une adoption tardive de la loi de Finances 2025 pour le contexte politique que l’on sait.
La question de la fraude
C’est plutôt lamentable mais c’est ainsi : la fraude aux deniers publics n’est pas une nouveauté et ne concerne pas seulement MaPrimeRenov’. Mais sur fond de crise budgétaire et de déficits publics exponentiels, le laxisme n’est plus de mise. Doit-on s’en plaindre ? Evidemment non. Le ministère du logement évoque plus de quinze mille dossiers suspects depuis le début de l’année, présentant des prestations de travaux faiblement qualitatives ou des coûts anormalement élevés. Bref, les escrocs ont vu dans le dispositif en vogue de quoi faire du profit sur le dos des contribuables que nous sommes. Par exemple, 230 M€ de fraude ont été évités en 2024, émanant de quarantequatre mille dossiers jugés frauduleux après examen approfondi.
Rétropédalage stratégique
Face au tollé provoqué par la suspension globale du dispositif et à l’inquiétude légitime des professionnels du secteur, le ministère du logement a concédé une suspension restreinte aux rénovations d’ampleur, évidemment les plus lourdes en matière de financement public, mesure effective à la date du 23 juin. Tous les dossiers déposés avant cette date seront donc traités et honorés, les autres candidats devant attendre le 15 septembre et la réouverture des guichets de l’ANAH pour transmettre leurs demandes. Les initiatives dites mono-gestes restent d’actualité, notamment le volet MaPrimeRenov’ Décarbonation, accompagnant les ménages souhaitant sortir des énergies fossiles pour chauffage et eau chaude sanitaire via pompes à chaleur, chaudière biomasse ou système solaire combinés.
Suspension et après ?
Le 17 juin, le ministère du logement a réuni acteurs du secteur Logement, députés et associations des collectivités territoriales en vue de définir des objectifs. Pour les pouvoirs publics, il s’agit désormais de revoir le cadre général du dispositif pour mieux absorber une demande croissante, bien sûr lutter plus efficacement contre la fraude, mais aussi ajuster les paramètres pour une meilleure gestion financière. Une seconde réunion de concertation est prévue mi-juillet et peut-être (sans doute ?) faut-il s’attendre à certaines modifications dans les conditions d’attribution des aides.
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