- Portraits
- Portrait
Louis Vendel, éditeur et auteur du réel
Il a l’air si jeune qu’on le croirait tout juste sorti des études. Pourtant Louis Vendel a déjà pas mal de choses à son actif…

Et (au moins) deux cordes à son arc littéraire : Lettre Zola, aventure originale riche de sens et un premier roman, « Solal ou la chute des corps », publié en 2024. Rencontre avec un auteur éditeur amoureux des Lettres.
Entre Paris et l’Ile de Ré
Incontournable de sa vie professionnelle, la capitale le retient la moitié de l’année. Mais l’autre, c’est ici qu’il la passe, sur l’Île de Ré où il a passé nombre de vacances dans la maison familiale de Saint-Clément. Il y travaille bien sûr, au calme et dans un environnement que l’on sait propice à la création, mais s’adonne aussi à sa passion du football au Football Club Réthais (FCR). Ses études ? Elles ont commencé par une école de commerce mais « vraiment ce n’était pas fait pour moi », souligne Louis dans un sourire. Une erreur de cap rapidement rectifiée et formatrice, puisqu’en créant le journal de son école, Louis a mis le pied à l’étrier pour partir dans une autre direction.
Lettre Zola, un inédit dans la boîte aux lettres
Il fallait y penser ! Pour dix euros mensuels, Louis Vendel et Manor Askenazi (son associé et ami d’enfance) nous proposent de recevoir chaque mois un récit de cinquante pages, écrit par des auteurs (plutôt jeunes) « ayant publié au moins un roman salué par la critique », souligne Louis. Belle initiative à l’heure où la lecture tend à se réduire comme peau de chagrin, souvent remplacée par une consommation d’écrans en tous genres. Intéressante sur le fond, Lettre Zola l’est aussi sur la forme, à la fois enveloppe livre et vice et versa, de surcroît avec qualité. Bref, ça donne envie.
Genre hybride
Lettre Zola, recueil de nouvelles ? Oui et non. Oui car ce sont des textes courts mais non car elle est dédiée à la littérature du réel, dite de « non-fiction ». Apparue il y a plusieurs décennies aux Etats-Unis, celle-ci mêle avec bonheur narration et fait réel. « Une sorte de reportage narratif », explique Louis, citant De sangfroid de Truman Capote pour illustrer son propos. Un genre particulier remportant de plus en plus de succès et auquel les auteurs contribuant à Lettre Zola doivent se plier, tout en étant libres de leurs idées de sujets. Ce qui n’est pas toujours si facile pour un romancier pur jus même si, nous le savons tous, la réalité dépasse souvent la fiction. Aussi, Louis envisage-t-il aujourd’hui de simplifier la ligne éditoriale en restant sur des histoires vraies, dans lesquelles pourraient entrer, par exemple, des personnages fictifs. Histoire d’élargir le champ des possibles et d’ouvrir également à des auteurs plus âgés.
Et accueil prometteur
« Notre démarche a été très bien reçue par les médias », se réjouit Louis Vendel, y ajoutant plus de deux mille abonnés à ce jour. Bien sûr, ce n’est pas suffisant pour conforter le modèle induisant des coûts élevés de fabrication et le recours à des prestataires externes (graphiste, etc.). En revanche aucune contrainte côté diffusion, tout se passant en ligne et par abonnement, Louis soulignant qu’à contrario de ce que l’on pourrait penser, son lectorat n’est pas si urbain puisque représentant seulement 15% des abonnés. En même temps, Lettre Zola arrivant à domicile, voilà une belle opportunité pour les lecteurs de la ruralité, n’ayant pas toujours librairie ou bibliothèque à disposition.
Editeur innovant, Louis Vendel est auteur lui-même d’un récit réel, racontant dans « Solal ou la chute des corps », le parcours d’un ami atteint de bipolarité (Lire chronique page 30). Et bonne nouvelle, il sera présent au Salon du Livre du Bois- Plage en août prochain. Une rencontre qui s’annonce passionnante pour lui comme pour nous !
Lettre Zola : www.lettrezola.fr
Lire aussi
-
Portraits
Louis et Claudette Gaucher : une vie dédiée au village !
Louis et Claudette Gaucher ont été pendant une trentaine d’années l’âme de l’école de la Noue. En tant qu’instituteurs, ils ont vu se succéder dans leurs salles de classe des dizaines d’enfants au cours de leur carrière. Mais bien plus que ça, le couple a aussi été moteur dans la vie associative du village et dans l’ouverture de ses habitants au monde extérieur, notamment avec son implication dans l’Amicale laïque des Chardons Bleus. Portrait d’une vie au coeur de la Noue.
-
Portraits
« De l’école aux Chardons Bleus à la Noue »
Le Club des jeunes aînés de Sainte-Marie, présidé par Pierrette Wallerand organise une animation chaque dernier lundi du mois, d’octobre à fin juin.
-
Portraits
Charles Alizier, dernier pêcheur de homards sur Ré
Avec son petit bateau « Jason IV », Charles Alizier est un des deux derniers pêcheurs professionnels de l’île de Ré. Nous avons embarqué à bord pour une journée de pêche au homard, au départ du port d’Ars-en-Ré. Reportage.
Je souhaite réagir à cet article