Le logement sur l’île de Ré, une priorité absolue
C’est l’un des dossiers qui ne quitte jamais le bureau des élus. Sur un territoire où le déséquilibre entre offre et demande conduit à un prix élevé du foncier, le problème du logement, mal endémique français, ne nous épargne pas.
L’Ile de Ré vit au rythme de la saisonnalité. Si l’activité touristique est fondamentale pour son économie, la part prise par les résidences secondaires et les logements dit « saisonniers » complique le potentiel de vie permanente. En cause, la difficulté – notamment pour les jeunes adultes, célibataires ou familles – à se loger. Au-delà des mauvaises conditions de logement (qui sont déjà un problème), le départ contraint d’une partie de la population représente un véritable danger pour le maintien des écoles, des services, de l’emploi et du commerce. Bref, lutter contre le problème du logement, c’est lutter contre la désertification du territoire.
A Saint-Martin : une pose de première pierre longtemps attendue
Le 12 décembre dernier a été posée la première pierre symbolisant le démarrage du programme de logements à loyer modérés qui verront le jour extra-muros, sur le terrain de l’ancienne maison de retraite. Et ce jour, là, Patrice Déchelette était tout simplement heureux.
Un projet d’envergure
Il a pris corps en 2008, année marquée par le transfert de la compétence logement à la CdC pour les projets comptant plus de 10 logements (ramenée à 20 logements en 2009). Le projet de l’ancienne maison de retraite comprend 63 logements sur une parcelle de 10 454 m², une vraie chance pour Saint-Martin qui se bat aujourd’hui pour sauver ses classes de maternelle et primaire. Priorité donc aux jeunes familles avec enfants ! Le programme sera livré au 1er semestre 2018 et Patrice Déchelette ne dissimule pas sa joie de voir se concrétiser ce qu’il a toujours considéré comme sa « mission ». Un résultat qui est aussi celui d’une longue bataille.
Une histoire mouvementée
Oui, les obstacles n’ont pas manqué avant cette journée ensoleillée de décembre. Pour Lionel Quillet, la boucle est enfin bouclée : 2008 – 2016, il aura fallu huit ans pour mener à terme ce projet emblématique. Car si la question de la compétence logement était une étape nécessaire, elle ne fut pas suffisante. Le terrain appartenant à l’hôpital, encore fallait-il pouvoir l’obtenir. Lorsqu’il est mis en vente en 2009/2010, il suscite des convoitises et certains sont prêts à le payer très cher – 6,5 millions d’euros, une somme dont ne dispose évidemment pas la commune qui transfère son droit de préemption à la CdC. A l’issue d’une longue et difficile négociation, celle-ci acquiert enfin le terrain en 2011 (à une voix près), pour la somme de 4,5 millions d’euros. Le temps est enfin venu de lancer les préalables (permis de démolir puis de construire, concours d’architectes) et de faire aussi avec les mauvaises surprises comme le désamiantage à la démolition.
Le programme de logements de l’avenue des Corsaires est inscrit dans le développement durable. Il respecte les règles de l’habitat rétais, se montre soucieux de l’environnement mais aussi des charges des futurs occupants comme l’illustre le système de chaufferie à bois collective qui a été privilégié. Ce nouveau petit « quartier » martinais n’a plus qu’à sortir de terre !
Et ailleurs sur l’Ile…
Des chantiers en cours ou des projets sur le tapis, tous les villages en ont. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir de notre territoire et de ses habitants sera assuré.
La Flotte, une politique au long cours
Le charismatique maire de La Flotte en est fier : son premier programme de logements sociaux, il l’a lancé dans les années 1980. Ce visionnaire avait anticipé les problèmes à venir. Il n’empêche : M. Gendre n’a pas baissé sa garde depuis. Son dernier projet démarre à l’heure où s’écrivent ces lignes. La Maladrerie rassemblera 65 logements dont 19 en accession à la propriété). Là encore, les choses n’ont pas été simples. Le terrain était sous ZAD (Zone à Aménagement Différé), et en raison d’une nouvelle loi, son terme arrivait au 6 juin 2016. Il a donc fallu acheter les terrains suite à la perte du droit de préemption. La commune assumera le financement du projet notamment grâce à un prêt de 2 millions d’euros à un taux très bas, accordé par la Caisse des Dépôts et Consignation. Ajoutons à cela quelques soucis avec des recours de riverains autour desquels M. Gendre a sagement préféré cédé un peu de terrain en réduisant quelque peu le nombre de logements prévus, plutôt que de partir dans des procédures compliquées. Le projet de La Maladrerie sera livré dans un an et viendra renforcer un capital logement non négligeable sur une commune résolument tournée vers l’avenir !
Le Bois-Plage, un point cardinal
Si le thème du logement nourrit depuis des années la réflexion de la commune, l’intercommunalité lui a donné un coup d’accélérateur salutaire, une situation dont se félicite Jean-Pierre Gaillard. Son agenda est donc riche de plusieurs projets. Commençons par le « Hameau de Rochefort », dont les 40 logements seront livrés début 2018, après l’acquisition faite en 2012 d’un terrain de 1,7 hectares en vue de réaliser un programme de logements locatifs aidés par l’Etat. Au Bois comme ailleurs, il s’agit de loger les personnes qui travaillent sur l’Ile, en priorité les jeunes familles avec enfants, mais aussi les mal logés et ils ne sont pas rares. Autre initiative en cours de réalisation, en centre bourg cette fois. Composé de 7 logements locatifs dont un en rez-de-chaussée pour personne à mobilité réduite, ce programme communal contribuera à la vitalité du village. Un dernier projet s’avère prometteur : celui de l’ouverture à la constructibilité de la zone de la Poizière, un hectare qui comprendrait 40 logements répartis pour moitié entre logements locatifs et accession à la propriété. M. Gaillard envisage également très sérieusement la création d’une structure d’accueil dédiée aux Séniors, un projet qui pourrait être mi-public mi-privé, sachant que sur ce sujet, les études de faisabilité sont à mener. La commune du Bois-Plage n’est pas à court d’idées !
Rivedoux, une inauguration en vue
Le printemps verra la livraison des 11 logements du programme communal situé sur « Les Breuils ». Pour Patrice Raffarin, le déroulement de cette opération s’est fait sans encombre, notamment en matière de recours au tiers. Sur le quartier du Château, le projet d’aménagement remonte à 1997. Mais là encore, sa concrétisation exigeait que la compétence logement relève de la Communauté de Communes. Il est prévu sur le site un vaste ensemble comprenant à la fois un programme de 35 logements mené par la CdC, des espaces consacrés au sport orchestré par la commune et l’exploitation de l’ex-camping des Tamaris en espaces naturels et de stationnements. Pour entrer en phase de réalisation, l’acquisition de terrain de camping était nécessaire et s’est trouvé finalisée tout récemment le 22 décembre dernier. 2017 sera l’année du choix du bailleur social et des architectes.
Tous les signaux étant au vert, ce projet devrait voir le jour à la fin 2018. Pour conclure, M. Raffarin rappelle les objectifs affichés, 50 logement (objectifs Scott précisons- le). Alors que la commune n’en dispose actuellement que de 4, les 11 logements à venir augmentées des 35 prévus conduiront à les tenir. Soucieux du lien social sur sa commune, M. Raffarin souligne l’importance de la demande. Elle concerne majoritairement des rivedousais subissant des conditions de logement par trop vétustes.
En matière d’évolution du logement, le transfert de compétence à la CdC a été un fait majeur, donnant une bouffée d’oxygène vital à l’ensemble des villages rétais. Car il faudrait aussi citer Ars ou le programme inauguré l’année dernière à Loix. Il paraît aussi utile de faire changer les mentalités : le logement à loyers maîtrisé n’est pas source de problème, il est la solution. Parfois les recours au tiers neutralisent et retardent des réalisations dont les enjeux sont importants. Et sur l’Ile de Ré, le soleil doit pouvoir briller pour tout le monde…
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