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- Conférence d'Eric Chaumillon
L’évolution du trait de côte du littoral de l’île de Ré. Comprendre le niveau de la mer

Invité de la toute jeune association boitaise « Dunes Attitudes », à l’occasion des Journées du Patrimoine qui, cette année, s’ouvraient au patrimoine naturel, Eric Chaumillon, professeur de Géologie marine à l’Université de La Rochelle, a proposé à un public très nombreux, la même conférence qu’il avait tenu le 12 février dernier devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.
Afin de démontrer pourquoi les littoraux posent problème, Eric Chaumillon a rappelé quelques données chiffrées : 45% de la population mondiale se concentre sur une bande côtière de 140 kilomètres (elle sera de l’ordre de 10 milliards d’êtres humains d’ici 2050 contre 7 milliards en 2014), ce qui explique parfois un nombre de victimes important à l’occasion de submersions (Katrina, 2005, 1 500 morts, Nargis, 2008, 130 000 morts, Xynthia, 2010, 47 morts) et des activités anthropiques (portuaire, tourisme, pêche, aquaculture, etc.) globalement en conflit avec les littoraux car influant su la dynamique du trait de côte.
Transgression marine annoncée
Par l’augmentation de ses rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, l’homme s’avère être le paramètre dominant du réchauffement depuis le milieu du XXe siècle. Il en résultera d’ici la fin du siècle en cours une augmentation de température de + 1.5° C par rapport à la période 1850/1900, avec pour conséquence une élévation du niveau marin.
Si depuis 6 500 ans cette élévation était en moyenne de 1 mm/ an, celle-ci s’est fortement accélérée depuis le début du XXe siècle pour être de l’ordre de 3.2 mm/an depuis 1993. Les prévisions d’élévations pour 2081/2100 par rapport à 1986/2005 étant de +0,26 à +0,98 mètre.
Dans l’île de Ré, nos zones de polders (les marais salants) ne peuvent en aucun cas s’adapter à cette élévation du fait qu’ils sont privés des apports sédimentaires marins. Sur les plages, une élévation d’1 cm entraine un recul horizontal de celles-ci d’1 mètre, soit en 2100, un recul calculé entre 25 et 100 mètres.
En France, depuis que le climat se réchauffe, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes n’est pas prouvée. Toutefois, lors des tempêtes récentes (1999, 2000), les surcotes ont pu atteindre 1.6 à 2.4 mètres, entrainant érosions et évolutions importantes et durables des côtes. Reste que les vagues, faisant intervenir plusieurs processus (direction, déferlement, courants de retour sur le fond, etc.), sont le paramètre majeur du transport sédimentaire sur les côtes, qu’elles engraissent ou qu’elles érodent.
Quelles stratégies d’adaptation choisir ?
– Laisser faire – Repli : cas des barrières larges (plages et dunes) et des marais comme frein à l’élévation des ondes et à leur propagation vers les terres.
– Renforcement : protections en dur (digues, enrochements, etc.) ou protections douces (rechargement de plage, récifs amovibles en sable).
– Redimensionnement : mise en place de zones submersibles afin de protéger des zones à forts enjeux. Dans chaque cas de figure, les coûts sont importants. Environ 5 milliards d’euros pour les plans « Delta » aux Pays-Bas et « Mose » à Venise ; 385 millions d’euros pour le « Plan Digues » en Charente-Maritime. Ce qui est certain, c’est que le niveau de la mer, le recul des côtes et la population littorale vont continuer d’augmenter ; la fréquence des évènements extrêmes et les probabilités de submersion devraient croître. « Il faut donc poursuivre les observations et les études globales et locales à long terme pour mieux gérer les littoraux » conclut Eric Chaumillon.
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