La Verdinière, une belle aventure à pérenniser
Créée il y a 25 ans par Alain Renaldini, président, et Philippe Appert, trésorier, l’association rétaise est un modèle de réussite en matière d’accompagnement social, avec des finances saines et une structure solide. Elle cherche des successeurs bénévoles pour que l’aventure continue, en faisant face à de nouveaux défis.

En réalité, le duo a repris une association qui existait à Sainte-Marie de Ré depuis 1997, avec deux salariés et un petit local mis à disposition par la mairie. Créée et présidée par Mme le Quemeur, celle-ci assurait le nettoyage de plages et l’animation du centre de loisirs, dans le cadre duquel avait été créé Le Club Nature, qui fonctionnait à La Cabane de Montamer. C’est là que se rencontrent Alain et Philippe, dont les fils fréquentent le Club. Au bout de quelques mois, celui-ci périclite et la présidente entend déposer le bilan.
Une vocation sociale et verte
En 2000, Alain et Philippe reprennent l’association mais arrêtent le Club nature, qui se prête mal à une activité d’insertion sociale. Ils gardent le coeur de métier qu’est le nettoyage des plages et embauchent un directeur, Olivier Ruty, Rochelais qui oeuvrait déjà dans le domaine social.
La Verdinière se diversifie avec l’entretien des espaces boisés, la mise en valeur des espaces verts et se professionnalise petit à petit. Les équipes suivent des formations qualifiantes, d’abord au CIPECMA entre 2000 et 2005, puis en interne ensuite. La vocation de La Verdinière est de remettre au travail et dans une certaine discipline de vie des personnes au chômage, ayant des problèmes de santé, ou encore ayant subi un accident de la vie. CCAS et France Emploi les oriente vers La Verdinière, qui les salarie via des emplois aidés. Une autre population concerne les migrants issus de pays en guerre. Un cycle d’insertion complet leur est proposé, une accompagnatrice échange avec chacun sur un projet de vie, sa faisabilité et les formations à mettre en place.
Une trentaine d’emplois et du patrimoine
De deux collaborateurs, l’association passe à cinq, puis dix… et emploie aujourd’hui près de trente salariés chaque année, dont cinq encadrants en CDI. A raison d’une trentaine d’emplois par an, sur vingt ans, ce sont près de six cents personnes qui ont été accompagnées, plutôt âgées, dont environ 30 % de femmes et 40 % d’habitants de l’île de Ré. Des personnes le plus souvent fières de travailler pour la Verdinière, plutôt âgées.
Pour accompagner son développement, La Verdinière intègre en 2005 de nouveaux locaux à Sainte-Marie, rue du 11 Novembre, puis en 2010 fait construire ses propres locaux dans la zone artisanale de Rivedoux- Plage, grâce à une subvention de la Région et au soutien de sa banque. Bâtiment R+1 qu’elle occupe toujours aujourd’hui, avec salle de formation, bureaux, cuisine, vestiaires et sanitaires ainsi qu’un hangar contigu de 600 m2 où elle stocke le matériel.
Au fil des années, l’association développe ses compétences, avec l’utilisation de machines sur lesquelles sont formés les salariés, mais aussi du travail de taille de pierre et petit second oeuvre de bâtiment : menuiserie, petite maçonnerie, électricité… ainsi que l’entretien de maisons et jardins, avec une dimension paysagère.
Les ressources de La Verdinière proviennent des heures de travail vendues, des aides reçues pour les emplois, de subventions de la Communauté de Communes de l’île de Ré, du Département de Charente-Maritime, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Etat. L’association est régulièrement contrôlée par la DIRRECTE, qui vérifie qu’il s’agit bien de travail social.
La CdC de l’île de Ré propose aussi à La Verdinière d’être l’association support pour le stockage et la location – via un site dédié – de matériel événementiel pour les associations et les collectivités locales de l’île, qui souvent n’ont pas un matériel compatible entre elles. L’Intercommunalité aide La Verdinière à investir dans ce matériel (scène, tivolis, sono, etc.), qu’elle stocke dans un autre local de 400 m2 non loin de son siège. L’association forme ses salariés au montage et installation de ce matériel, autant de nouveaux métiers qualifiés ainsi proposés.
Vers une entreprise d’insertion ?
Cela ne s’est pas fait en un jour, mais aujourd’hui La Verdinière peut se targuer de travailler dans le cadre de conventions avec les dix communes de l’île de Ré, ainsi qu’avec la mairie de Lagord et le port de Commerce de La Rochelle, dans le cadre d’un appel d’offres (3 AO successifs remportés), pour lequel elle entretient les espaces verts et terre-plein. « Dans le cadre des appels d’offres, certaines communes regardent certes le prix mais aussi la dimension sociale, quand ce critère est présent nous n’hésitons pas à postuler. », précise Alain Renaldini.
Pourquoi sortir de l’île ? AI 17 intervient sur l’île de Ré, La Verdinière estime donc légitime de traverser à son tour le pont, dans l’autre sens.
Sa structure est aujourd’hui très saine, avec environ 1,6 M€ par an de produits pour 1,4 M€ de charges et un patrimoine immobilier et matériel. Toutefois, ses créateurs bénévoles ont pris (un peu) de l’âge et souhaitent passer la main à une nouvelle équipe bénévole.
L’un des enjeux à relever sera d’étudier la faisabilité de la création d’une entreprise d’insertion, projet qu’Alain Renaldini et Philippe Appert, tout comme Christine Rougeron, secrétaire bénévole de La Verdinière, souhaitent voir porter par leurs successeurs. En effet, à la suite d’un audit, ils ont appris qu’une structure répondant à des marchés publics est soumise à la TVA. Si elle souhaite se développer, La Verdinière doit donc envisager la création d’une entreprise d’insertion pour sa partie d’activités déployée dans le cadre d’appels d’offres.
D’autres marchés pourraient aussi être développés, comme les services aux particuliers dans le cadre de la gestion des déchets verts, petit entretien de maisons et de jardins, etc., sans faire concurrence aux entreprises du secteur. « C’est un joli débouché possible. »
« On recherche des volontaires pour rejoindre le Conseil d’administration : président(e), trésorier(e), secrétaire, motivés par le travail social, avec un outil de travail qui fonctionne bien. Des gens plus jeunes que nous ! Le profil idéal du nouveau président bien l’île de Ré, et qui a la fibre sociale, âgé de 40-45 ans ! La mariée est belle, nous sommes très fiers du chemin parcouru, d’avoir permis à toutes ces personnes en difficulté de s’en sortir et d’avoir construit un outil de travail performant au service de la réinsertion professionnelle et sociale. » conclut Alain Renaldini.
La Verdinière
ZA du Fond du marais
185 rue de Varennes
17940 Rivedoux-Plage
Alain Renaldini : 06 86 70 44 53
arenaldini@aol.com


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