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- Bilan Label Oyat - La Java des Baleines
La Java des Baleines espère continuer l’aventure
L’activité de Label Oyat en 2024 a été composée de trois activités essentielles : La Java des Baleines du 11 juin au 7 septembre, le Wipe Out Surf Festival les 3, 4 et 5 mai, et le Printemps des Baleines le 25 mai. Après sept années de déficit, le bilan est devenu (enfin) positif, ce qui permet d’envisager de poursuivre l’aventure.
« Notre projet connaît un tel succès, avec une fréquentation impressionnante, qu’il est devenu viable et s’équilibre grâce aussi au soutien de la CdC, de la mairie, du Département et du Fonds de développement de la vie associative. Nous espérons pouvoir ouvrir en 2025 sur la commune de Saint-Clément des Baleines, ce qui n’est jamais acquis. », explique prudemment Jonathan Odet, tributaire de l’autorisation préfectorale, que Lina Besnier, maire de Saint- Clément, doit solliciter chaque année.
Une fréquentation et une billetterie en hausse
En quelques chiffres, La Java estime que cinquante-cinq mille visiteurs ont fréquenté le site et/ou le chapiteau durant les soixante-douze jours d’ouverture durant lesquels ont été donnés cinquante-cinq concerts, dont onze destinés au jeune public. Huit mille six cents entrées ont été vendues en billetterie sur trente-deux spectacles et concerts payants. Dix festivals ont émaillé la saison, parmi lesquels le « festival classique itinérant », « La Java des dauphins », « Flower Power » ou encore « Queer Codes »… qui dynamisent le lieu, menés chacun en autonomie par leurs initiateurs. Par ailleurs, huit partenariats avec des structures et associations locales ont permis de diversifier l’offre : Citons l’incontournable Donin (cinq spectacles pour enfants), Ophidie Circus (quatre cabarets de cirque), Jazz au Phare (concert d’ouverture du festival), Contempo’Ré danse (festival de danse « Voyage en corps ») ou encore Ré Nature Environnement (festival « La Java des Dauphins & Co »)…
Pour sa deuxième édition, le Wipe Out Surf Festival a fédéré un grand nombre d’acteurs locaux du surf et du développement durable, il a toutefois été déficitaire du fait de la météo très pluvieuse.
Concernant les fêtes de village à Saint- Clément, Le Printemps des Baleines (samedi 25 mai) a connu un beau succès, l’Automne des Baleines se déroulera le 7 décembre prochain.
Une forte implication humaine
Au plan humain, l’association compte une vingtaine de membres actifs qui s’investissent toute l’année pour organiser la saison, et en été pour participer au bon déroulement des spectacles. S’y ajoute l’équipe salariée, qui fonctionne à l’image d’une « compagnie de spectacle », très soudée. L’implication de bénévoles est essentielle au fonctionnement d’ensemble.
Côté public, se mêlent sur les trois mois d’ouverture du chapiteau de La Java habitants permanents, secondaires et touristes, venant de toute l’île et de toutes générations. « Depuis trois ans, nous remarquons un tourisme dédié de plus en plus important… avec des spectateurs qui choisissent leurs vacances dans le nord de l’île car l’offre est complète entre la nature, le patrimoine, les commerces de proximité et l’offre culturelle Java. Sans oublier ceux qui viennent spécifiquement pour tel ou tel festival. », explique Jonathan, qui estime à quatre cent cinquante le nombre de nuitées découlant de ce tourisme dédié mais aussi de l’hébergement des artistes, bénévoles et partenaires.
Toutefois, le responsable estime que les moyens financiers sont en inadéquation avec le succès rencontré, le bilan plus que positif reposant sur un engagement très conséquent des salariés et des bénévoles. « Nous avons tous partagé le constat que nous ne pouvions continuer l’aventure qu’avec de meilleures conditions de travail. Un soutien financier plus important nous permettrait d’équilibrer nos budgets, de consolider notre fonctionnement, de valoriser le travail de nos équipes et artistes. De mieux loger les artistes, aussi… Il nous permettrait aussi de prendre des risques de programmation plus importants et d’impliquer encore davantage les locaux, toute l’année, dans un processus permanent de recherche/création. » La Java souhaite aussi continuer ses efforts pour limiter les nuisances sonores.
Un résultat bénéficiaire pour la première fois
« Pour la première fois depuis sept ans, nous allons vers un résultat bénéficiaire, expliqué par la hausse de fréquentation notamment en billetterie, la hausse de la subvention de la Communauté de Communes (15 K€ en 2024), l’ouverture quasi permanente de la crêperie, une gestion globale plus rigoureuse et la baisse du coût de la masse salariale. » Ce dernier point ayant les conséquences négatives évoquées plus haut.
« Ce résultat bénéficiaire nous a fait prendre la décision de continuer le dispositif Java. Lors du Conseil d’administration du 30 septembre, il a été décidé d’investir dans un parc matériel propre à l’association, avec notamment des systèmes de rangement, du matériel son pour être complètement aux normes demandées par la préfecture, un véhicule. Mais aussi de proposer un loyer décent à la société qui nous loue le matériel afin d’assurer une maintenance correcte. Et de conserver un fonds de sécurité 2025 pour de meilleures conditions de travail avec un risque de déficit mesuré. », conclue Jonathan Odet.
Les premières étapes seront l’obtention par la municipalité de l’autorisation préfectorale et celle d’un soutien financier soutenu.
JUGEMENT
Déboutée, l’APSSC envisage de faire appel Dans sa décision du 8 octobre 2024, le Tribunal administratif de Poitiers a rejeté la requête de l’Association pour la protection des sites de Saint-Clément des Baleines (APSSC), qui souhaitait faire annuler la décision par laquelle le maire de Saint-Clément des Baleines a autorisé l’installation de La Java des Baleines sur le domaine public communal, sur le site dit du Moulin Rouge, au titre de l’année 2022.
L’APSSC soutenait notamment que l’installation saisonnière de La Java n’est pas dispensée d’une autorisation d’urbanisme et du respect de Plan local d’urbanisme (PLU) et du Plan de prévention des risques naturels (PPRN). L’association estimait aussi qu’il n’était pas démontré que l’intégralité des installations était raccordée au réseau public d’assainissement et que la décision municipale aurait été irrégulière en l’absence d’avis émis par la Commission de sécurité. Un riverain, voisin immédiat du terrain du Moulin Rouge, qui dénonce notamment les désagréments sonores, est venu appuyer la requête de l’APSSC, son intervention a été jugée recevable.
Le caractère temporaire dispenserait « de toute formalité d’urbanisme »
Pour rejeter la requête de l’APSSC, le Tribunal s’appuie notamment sur un décret en Conseil d’Etat qui précise les constructions et aménagements qui par dérogation au Code de l’urbanisme sont dispensés de toute formalité d’urbanisme en raison notamment de la « faible durée de leur maintien en place ou de leur caractère temporaire compte tenu de l’usage auxquels ils sont destinés ». Ainsi sont concernées les constructions implantées pour une durée n’excédant pas trois mois, ce qui est le cas de La Java des Baleines.
Le Tribunal rappelle en second lieu que les dispositions d’un PLU ne sont pas opposables à une demande visant à solliciter une autorisation d’occupation du domaine public sans modification de « l’état des immeubles », en l’occurrence du site.
Le troisième argument déroulé par le jugement concerne le PPRN : le Tribunal estime que « les installations liées à des animations touristiques sont autorisées dans la zone rouge où se trouve situé le site du Moulin Rouge », arguant qu’il ne ressort d’aucune pièce du dossier une quelconque méconnaissance ou nonrespect des conditions du règlement du PPRN.
Enfin, le tribunal estime que la requête de l’APSSC porte sur l’autorisation d’occupation du domaine public mais ne concerne pas l’autorisation d’un établissement recevant du public, ce qui lèverait de facto ses arguments sur la Commission de sécurité et le raccordement au réseau d’assainissement.
La Java des Baleines se dit “soulagée”
Marie-Christine Hiva, présidente de l’APSSC, a réagi en ces termes auprès de Ré à la Hune : « Nous n’avons jamais critiqué l’activité de La Java des Baleines mais seulement l’implantation de ses installations au Moulin Rouge. Nous avons proposé son implantation ailleurs, par exemple de l’autre côté de la RD, sur des terres en jachère, près des serres.
L’agriculteur propriétaire de ces terres était d’accord. La municipalité n’a pas donné suite et a même pris un arrêté pour interdire les mariages et évènements aux serres. » Concernant la décision de justice, la présidente estime que « le Tribunal ne répond sur le fond à aucun de nos arguments. Le Conseil d’Administration étudie actuellement avec Maître Pielberg, défenseur de l’APSSC, la possibilité d’une saisie du jugement en Cour d’Appel de Bordeaux. »
De son côté, La Java des Baleines se dit « soulagée » et reste prudente (lire notre article ci-dessus). Le maire de Saint-Clément des Baleines, en première ligne quand il s’agit chaque année de solliciter l’autorisation de l’installation de La Java des Baleines pour trois mois auprès de la préfecture de Charente-Maritime, ne souhaitait pas, pour sa part, communiquer autour de cette décision de justice, dont Ré à la Hune a été informée par ailleurs.
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