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Ile de Ré Photo, le monde à 360°
Des photos et autant de regards se sont posés au Bois-Plage jusqu’au 12 juillet. Le Festival Ile de Ré Photo vous attend et vous ne le regretterez pas.
A l’entrée de l’exposition, un bénévole vous tend un petit papier. Vous devrez y inscrire le nom de votre photographe préféré et vos coordonnées pour tenter de gagner un livre d’images par tirage au sort. Facile vous dites-vous, imaginant trouver d’emblée l’élu. Méfiez-vous, ce festival est plein de surprises, et le choix s’avère bien plus difficile que prévu.
Un Festival « étonnant »
Et à plus d’un titre. C’est ainsi que le définit Richard Merlet, Président de l’association Ile de Ré Photo Club, fondatrice de l’évènement. « Nous en sommes à la 8ème édition, c’est étonnant », se réjouit-il, rappelant que l’équipe « repart chaque année d’une page blanche ». Un petit miracle en perpétuel renouvellement pour un festival sans thème. Là encore c’est inhabituel, cette volonté de « liberté absolue », hors cadre. Diversité des sujets, des styles, des techniques, richesse des regards… la photo en majuscules et dans tous ses états. « Quelle belle idée que le sans thème ! » souligne un peu plus tard Danièle Pétiniaud-Gros, vice-présidente de la CdC de l’île de Ré, représentant Lionel Quillet absent de l’île.
Eric Bouvet, la vérité de la guerre
Il est l’invité d’honneur et… absent. Étonnant décidément, mais voilà Eric Bouvet est en mission en montagne. Pourquoi nous ne le saurons pas mais nous avons le privilège de le voir par écran de smartphone interposé car il tenait à saluer public et élus.
Alors bien sûr les images de ce photographe de guerre plusieurs fois primé ne sont pas simples à aborder, loin de là. Sur fond noir et légendées, des clichés présentés lors d’une exposition en hommage à ses quarante années de carrière – et surtout, il faut lire les légendes, nous dit Eric Bouvet – sur fond blanc, l’Ukraine l’année dernière. La réalité crue des guerres, l’absurde, la destruction. Impossible de nier l’évidence de la souffrance et du chaos.
Détourner les yeux ? Plus facile bien sûr mais « Les photographes de guerre sont très dérangeants, pour les Etats, les forces armées, les milices. S’ils n’étaient pas là, il n’y aurait pas de témoignages objectifs », souligne Richard Merlet.
Multitude de regards
Ils sont sans concession comme celui de Paul-Antoine Pichard photographiant des enfants du bout du monde vivant dans les ordures, ou de Jean-Luc Gélin, penché sur les cadavres d’animaux écrasés sur les routes, mais aussi émerveillés, fascinés parfois par les beautés du monde, immortalisant la lumière d’un sourire, les couleurs d’un papillon ou de la nuit urbaine, les lignes d’un paysage, la grâce, l’insolite, l’à-peine visible, de curieuses images enfermées dans des bocaux de verre, des danseurs de tango, un hymne au dieu du vin, des paysages impassiblement sereins, des galaxies lointaines, une libellule posée sur une feuille, des toits de tuiles, les portraits saisissants d’espèces menacées…
De Manhattan à l’Inde en passant par Essaouira et nos rivages, les images nous transportent, nous embarquent, dans un flot d’émotions mêlées.
Plus de sept cent photographies sont ici rassemblées, « une chance » pour la conseillère départementale Véronique Richez-Lerouge. Des photos rimant avec « partage », pour le Maire du Bois-Plage Gérard Juin tandis que Patrice Raffarin y voit le « bien-être de l’esprit ». Pour quelqu’un croyant en la valeur des mots, ce n’est pas facile à reconnaître mais c’est pourtant vrai : parfois une image en dit plus et mieux car nous mettant face à l’essentiel. De manière implacable ou enchantée.
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