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- Exposition - Musée Ernest Cognacq
Ha ! La mode belle époque… Corps-sage ?

Le musée Ernest Cognacq présente « Au chic rhétais » : attention : tenue correcte exigée !
La bottine à talon, boutonnée, lacée ou les souliers à talon décolletés, en faveur à la ville sous le second empire sont-ils parvenus à défier les pavés de Saint-Martin ? Vous le saurez en visitant la nouvelle exposition temporaire du Musée dédiée à la mode.
Ce sont treize silhouettes qui on été présentées lors du vernissage vendredi 31 mars, attestant qu’il existait bien une société bourgeoise insulaire soucieuse de son apparence et désireuse d’affirmer son niveau social.

Dans un décor façon grands magasins parisiens, on admire des toilettes élégantes et raffinées provenant toutes de vieilles familles rhétaises. À l’époque ce sont les « Bon Marché » et autre « Samaritaine » (dont Ernest Cognacq qui offrit à sa commune natale ce qui est aujourd’hui le fonds du Musée était le fondateur) qui signent l’avènement du prêt à porter et dictent les codes de la mode féminine. Des tenues haute couture diffusées ou copiées jusqu’en province. Les femmes s’inspirent également des nombreux périodiques : La Mode illustrée, Le Moniteur de la mode, Le Petit Echo de la mode pour y trouver des patrons et faire confectionner leurs propres modèles, parfaitement ajustés.
L’île de Ré des années 1900 n’échappe pas à ce processus d’imitation comme en témoignent les fournisseurs de tissus nobles et les couturières cités dans l’exposition. Sur l’île, le côté pratique du vêtement prime sur l’esthétique, l’appartenance sociale des individus se révèle plutôt dans les habits de travail, les costumes bourgeois étant réservés aux dimanches ou aux grandes occasions. Ainsi, si les pièces collectées lors de l’inventaire mené par Julia Dumoulin-Rulié la Directrice, sont d’une grande sophistication ; des vêtements plus modestes, liés au quotidien sont aussi présents. On y découvre que la rétaise se veut digne : les jeunes huîtrières portant le corset sous leur blouse…
Un travail de réfection très minutieux
Les années 1900 sont associées à une silhouette très caractéristique : La tournure, ou faux-cul, est une pièce de lingerie destinée à accentuer, comme son nom l’indique, la chute des reins qui combinée au corset (élément incontournable de la garde-robe féminine), façonne littéralement le corps de la femme, lui donnant la silhouette d’un « S » de sensualité sage…

Missionnée spécialement de Nantes où elle a son atelier de restauration textile, Marie-Flore Levoir a eu à coeur de faire revivre les vêtements d’une époque prolifique qui a vu naître la mode. Il a fallu tout d’abord créer des formes aux mannequins aujourd’hui standardisés pour mettre en valeur la fameuse silhouette en « S ». Des pièces délicates usées par le temps tels des cache-corsets, ont nécessité le plus grand soin pour être nettoyées, rapiécées. Les repasser eut été un sacrilège, aussi Marie-Flore a t-elle dû utiliser des buvards humidifiés, des plaques de verre et des épingles bien tendues pour redonner du soyeux à ces pièces de tissus, témoins d’une intimité coquette. Culotte des champs (très utile pour entrer dans l’eau, lors de la pêche à l’écluse ou du ramassage du varech) chemise de lin, bonnets de travail n’ont pas été négligés. À peine une soixantaine de personnes en France sont capables d’effectuer un travail aussi appliqué !
D’autres spécialistes ont également été convoqués notamment en métal, s’agissant des armatures et crochets. C’est donc une exposition qui sous des airs de futilité (bienvenue d’ailleurs) se révèle d’une qualité exceptionnelle qu’on pourra voir jusqu’au 31 décembre 2017.
Plein tarif : 4€, réduit : 2,50€
Tel : 05 46 09 21 22
Av. Victor Bouthillier à Saint-Martin
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