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« Fleur de sel », un festival engagé qui a de l’avenir
La 1ère édition du festival Fleur de sel s’est tenue le dimanche 17 septembre aux Portes-en Ré. Un évènement festif et pédagogique, initié par le Département, qui a réussi son pari : mettre en valeur ce patrimoine séculaire rétais et lui donner de la visibilité.
Animations ludiques, conférences pédagogiques ou encore dégustation de recettes originales élaborées par des chefs-cuisiniers. Le Département et les sauniers de l’île de Ré, en partenariat avec l’Ecomusée du marais salant de Loix et la Communauté de Communes, n’ont pas lésiné sur les animations pour faire de l’évènement, dès sa première édition, un futur incontournable de la filière. Et le public est venu nombreux, heureux d’en apprendre davantage sur cette activité indissociable de l’île de Ré, mais aussi désireux de soutenir les professionnels. À midi, 1300 visiteurs avaient déjà été comptabilisés.
Cet évènement, initié par le Département, n’aurait pu avoir lieu sans l’implication à la fois de la Coopérative des sauniers de l’île de Ré, mais aussi de l’Association des producteurs de sel de l’île de Ré. C’est donc la totalité des sauniers rétais qui était représentée, qu’ils soient coopérateurs ou indépendants, et une bonne partie d’entre eux a participé à la fête en ce 17 septembre, soit en tenant des stands de présentation, soit par des visites commentées des marais salants. Les sauniers de l’île d’Oléron étaient également présents, puisque ce festival entend défendre la saliculture départementale dans son ensemble, même si l’île de Ré est bien la locomotive du secteur, avec aujourd’hui plus de cent producteurs et coopérateurs.
Un sel en quête de notoriété
« Le sel de l’île de Ré doit encore développer sa notoriété », estime Hugues Leprince, le président de la Coopérative des sauniers de l’île de Ré. « On est peu connu en dehors de la région, contrairement à Guérande par exemple qui a bien développé sa marque. En ce sens, ce festival est une très bonne chose, il va nous nous donner une visibilité. Et c’est une belle réussite, il y a vraiment beaucoup de monde, autant aux conférences que sur les stands ! ».
Les enjeux à mieux se faire connaître du grand public, pour les sauniers, sont nombreux. Notamment lors des luttes qu’ils mènent au niveau national. Luttes dont Louis Merlin, saunier à Saint-Clément et président de l’Association des producteurs de sel de l’île de Ré, est l’un des meneurs. Il s’est notamment battu aux cotés des représentants de Guérande et Noirmoutier contre le projet européen de création d’un label bio qui aurait noyé les pratiques traditionnelles du sel avec celles beaucoup plus décriées de la saliculture industrielle, telle qu’elle est pratiquée dans le sud de la France, et qui produit à grand renfort de chimie et de procédés énergivores. « Il faut bien comprendre la spécificité de notre produit et le travail qu’on fait », explique Louis Merlin. « C’est un produit ancestral issu de marais traditionnels. Les producteurs industriels copient les codes des petits producteurs, mais leurs méthodes et leurs produits n’ont rien à voir avec les nôtres. Alors oui, le traditionnel a un coût, mais ça se justifie aux vues de ses multiples spécificités, qui sont aussi des avantages. »
Défendre la saliculture traditionnelle
La conseillère départementale Véronique Richez-Lerouge, qui pilote ce festival, entend bien défendre ce patrimoine départemental. « Les avantages de cette saliculture, telle qu’elle est pratiquée ici sur l’île de Ré mais également sur le reste du département, à savoir sur l’île d’Oléron et dans les marais de la Seudre, sont très nombreux », explique-t-elle. « C’est un atout écologique, car ces marais favorisent la biodiversité et sont de véritables éponges face à la montée des eaux. C’est un atout économique, car ce sont des emplois locaux non-délocalisables. Et c’est aussi un atout gastronomique. C’est un produit aux multiples vertus car il est riche en oligo-éléments, en calcium et en magnésium, totalement naturel, sans additif et non raffiné, en opposition au sel de table produit par la saliculture industrielle. » Des chefs-cuisiniers étaient d’ailleurs de la partie lors de cette première édition, avec des recettes créées pour le festival et mettant en valeur le sel de l’île de Ré. Adrien Fornica, le chef de la Baleine bleue à Saint- Martin, a par exemple présenté au public ses oeufs confits au sel de l’île de Ré. « C’est un sel qui a du goût », confirme le chef. « Un goût fin, et une belle texture », qu’il a plaisir à utiliser dans son restaurant. De nombreux produits locaux confectionnés avec le sel de l’île de Ré ou se mariant à merveille avec lui ont également été présentés lors du festival. Ce qui est sûr, c’est que le sel d’île de Ré fait bien l’unanimité.
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