Dominique Bussereau remet à Lionel Quillet sa Légion d’Honneur
On le sait, Lionel Quillet a été nommé pour ses 37 ans de services à l’Atelier éponyme, au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur, promotion du 14 juillet 2024, par le Ministère de la Culture, sur proposition de Dominique Bussereau.
Comme annoncé l’été dernier, la décoration lui a été remise par l’ancien ministre et président d’honneur du Département de la Charente-Maritime, lors d’une cérémonie organisée à l’Atelier-Librairie Quillet, le 12 octobre, en présence de près de deux cent cinquante personnalités et amis.
Le député La Rochelle-Île de Ré Olivier Falorni et la toute nouvelle députée de Paris Joséphine Missoffe, le préfet Brice Blondel, et le secrétaire général de la préfecture Emmanuel Cayron, la présidente du Département Sylvie Marcilly, le DASEN, Mahdi Tamène, le conseiller régional Jean-Philippe Plez et la plupart des maires de l’île de Ré, ainsi que des élus municipaux, et nombre d’acteurs du territoire et d’amis ont assisté samedi 12 octobre en fin d’après-midi à ce grand moment pour le chef d’entreprise rétais.
Dominique Bussereau a surtout insisté sur son épopée de chef d’entreprise, brossant toutefois en quelques grandes dates son parcours politique.
Une passion dès l’adolescence
Si le grand-père de Lionel Quillet quitte l’île de Ré en 1911 pour s’installer en Algérie, la famille garde une maison à Loix. En mars 1962, elle revient à l’île de Ré, puis après trois ans à nouveau en Algérie, à Oran, où naîtra Lionel en 1963, ce sera l’installation à Bar-le- Duc, dans La Meuse…
Le petit Quillet se consacre à sa passion des livres anciens dès 14 ans, âge de sa première brocante, en parallèle d’études menées sans grande conviction, avant de créer en 1987 son entreprise individuelle, en restaurant à son domicile des affiches anciennes et en vendant des livres anciens dans les salons et brocantes.
En 1988-1989, avec l’ouverture du pont de l’île de Ré, il s’installe dans la maison familiale à Loix et ouvre sa première librairie, dans la cour de l’ancien cinéma de Saint-Martin de Ré. Après la naissance d’Olivier, son fils aîné en 1987, et son mariage avec Véronique Rouchon, la maman, en 1990, rencontrée à l’époque de son service militaire, le développement de l’entreprise sera régulier et considérable, ponctué d’extensions et déménagements successifs, ainsi que de l’obtention régulière de prix de la dynamique artisanale, titre de Maître artisan en métier d’art puis en 2008 la consécration apportée par l’obtention du prestigieux label « Entreprise du patrimoine vivant ».
En 2007, naît son fils cadet Nicolas, dont Lionel épousera la maman, Frédérique Boijoux, en 2009, rencontrée quelques années auparavant, à la mairie de Loix.
Des hauts et des bas dans la vie de l’entreprise
Certes, le développement de l’entreprise suit une trajectoire ascendante, il est néanmoins aussi ébranlé par des situations de trésorerie très tendues, sans oublier Xynthia qui submerge l’ancien atelier où étaient entreposées toutes les réserves. La passion de Lionel Quillet pour le patrimoine vivant le fera tenir bon, malgré les périodes de doutes. 2014 sera un cap important, puisqu’avec ses 1700 m2, l’Atelier Quillet devient le plus important en France. 2019 et 2021 constitueront des tournants décisifs, avec l’aménagement et l’agrandissement de la librairie, détenant un fonds de trente mille livres et vingt mille BD, l’aménagement d’une salle d’exposition d’affiches, lieu d’accueil d’évènement et création d’un « café littéraire ». 2021 est aussi l’année où son fils Olivier le rejoint dans l’entreprise et où il se marie avec Julie Lefort, rencontrée au Département de Charente-Maritime.
Un autodidacte qui sait (bien) s’entourer
Si en 2024, l’entreprise Quillet peut s’enorgueillir de 37 ans de métier, 1700 m2 de locaux, quarante salariés CDI et d’être l’une des deux seules entreprises restantes en France de cette taille, rassemblant les quatre métiers de corps d’ouvrage, reliure, dorure et restauration de documents et l’une des dernières grandes librairies anciennes en province, elle le doit aussi beaucoup à deux collaboratrices essentielles : Nadine Jaunet, directrice générale, aux côtés de Lionel Quillet depuis 29 ans et Alexandrine Abreu, directrice administrative et financière depuis 17 ans, ainsi qu’à toute l’équipe.
En effet, si Lionel Quillet a été distingué au titre de son activité professionnelle, Dominique Bussereau a aussi rappelé son fort engagement politique depuis trente années, qui suppose donc qu’il soit très bien entouré au niveau de son entreprise.
« Il est grand, pas méchant, a un sacré caractère, mène une très grande carrière professionnelle et d’élu de territoire », a conclu Dominique Bussereau, après avoir raconté l’anecdote, lors de sa visite à Loix, au lendemain de Xynthia, des turbots (de l’élevage de poisson de Loix) qui nageaient dans la maison de Lionel Quillet, inondée.
Après avoir reçu la médaille de la légion d’Honneur des mains de son ancien président au Département, Lionel Quillet a évoqué son père, parti bien trop tôt, sa mère, qui lui a inculqué la bienveillance et l’esprit de réussite, l’histoire de son atelier, avec ses hauts et ses bas, ainsi que sa venue en politique. Puis il a fait une incursion dans un registre plus intime, remerciant tour à tour ses deux fils et ses trois épouses successives, chacune ayant contribué à sa réussite professionnelle et politique.
Il a aussi salué « la stature d’homme d’Etat, la vision de long terme, la capacité à hiérarchiser les enjeux et la bienveillance » de son mentor en politique, Dominique Bussereau : « Un homme rare en politique ». « Avant de me proposer la première vice-présidence du Département à ses côtés, il m’a posé trois questions quant à mon envie de travailler, mon goût à faire face aux problèmes et ma capacité à nager ! ». Il a appelé l’auditoire à ovationner le président honoraire du Département, avant de profiter du buffet.
Quelques biens de prestige sur lesquels l’Atelier Quillet est intervenu
– Restauration d’un manuscrit de l’Appel du 18 juin du Général de Gaulle, Musée de l’Ordre de la Libération, 2004
– Constitution corse de Pascal Paoli, Archives départementales de Corse du Sud, 2006
– Confection d’un étui pour le conditionnement de la copie de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, remis au capitaine de l’Hermione pour le voyage à Boston, 2015
– Restauration des premiers relevés de la grotte de Lascaux, réalisés sur calque par l’Abbé Glory, de 1954 à 1962, Médiathèque du Patrimoine et de l’Architecture de Paris, 2015
– L’entreprise travaille pour plus de soixante-dix archives départementales, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de Rachida Dati.
Interrogé par Ré à la Hune à l’issue de la cérémonie, Olivier Falorni a dit son « admiration devant ce self made man, parti d’une passion, qu’il a transformée en réussite. Ce n’est pas évident de faire de sa passion son métier, tout en faisant vivre un territoire, je ne peux que lui adresser mon coup de chapeau, pour avoir fait le choix de la passion, avoir trouvé la fortune du coeur, avec sa famille près de lui, des salariés en confiance. Tout ceci en menant la carrière politique qu’on lui connaît, avec certes parfois des échecs, dont on apprend aussi beaucoup. »
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