Dans les coulisses d’Intermarché Saint-Martin, avec son directeur, Sébastien Decharne
Chef d’orchestre opérationnel d’Intermarché Saint-Martin de Ré, aux côtés de Séverine Desmereau et Emilie Touvron, Sébastien Decharne est sur le pont du matin au soir afin de mettre de l’huile dans les rouages de cette grande machine commerciale, pour in fine toujours satisfaire les clients.

Il a indéniablement la fibre du commerce chevillée au corps, un tempérament calme et un sens certain des relations humaines. Autant de qualités indispensables pour gérer au quotidien et avec philosophie l’ensemble des sujets qui lui incombent.
Une carrière formatrice
Arrivé en novembre 2019, Sébastien a eu le temps de connaître l’ancien magasin alors en travaux et était là pour l’inauguration du nouveau concept, en pleine période Covid, en juin 2020. Formé à bonne école puisqu’il a géré pendant sept ans son propre magasin à Esnandes, où il a appris le métier, il a ensuite travaillé six ans au magasin Intermarché de Lafond à La Rochelle avant de rejoindre Intermarché Île de Ré d’abord comme chef de secteur sec, puis directeur adjoint pendant deux ans, avant de finir par accepter le défi de remplir la fonction de directeur du magasin, après une période de réticence.
Au four et au moulin…
Simple et modeste, Sébastien l’est assurément, c’est sans doute ce qui lui a permis de parfaitement s’intégrer à l’ambiance familiale du magasin, qui est sa marque de fabrique. Séverine et Emilie ont, en effet, pris la suite de leurs parents, Dany et Maryse Desmereau, ayant créé le magasin et implanté l’enseigne des Mousquetaires sur l’île de Ré. Aujourd’hui, le trio qu’il forme avec les deux soeurs dirigeantes est rôdé et fonctionne en parfaite harmonie, ce qui se ressent dans l’ambiance générale du magasin.
« Il n’y a pas deux journées qui se ressemblent »
Mais de quoi est faite une journée type de Monsieur le Directeur ? « Il n’y a pas deux journées qui se ressemblent, mon rôle est d’accompagner les équipes, de pallier les difficultés qui surviennent, de contrôler, d’écouter, de trouver des solutions, je suis très polyvalent… »
Ainsi la veille de notre rencontre Sébastien a-t-il rejoint dès 6h du matin et jusqu’à 10h l’équipe boulangerie, pour aider à la fabrication du pain, le collaborateur dédié à cette tâche ce jour-là étant malade et le boulanger en chef en repos : « J’ai accompagné les saisonniers qui ont fabriqué euxmêmes le pain, et malgré son jour de repos le boulanger est venu nous prêter main forte, ils sont tous tellement extraordinaires ! », se réjouit-il. Un autre jour, il composera des brochettes, aidera à la poissonnerie ou encore à la boucherie… « Il faut toujours pallier des absences, on a cependant la chance d’avoir des effectifs quasiment au complet cette saison, avec 50 permanents et 70 saisonniers et des personnes solides à toutes les fonctions administratives aussi, que ce soit en comptabilité, gestion des fichiers, ressources humaines, formation…. Mais la surcharge de travail en plein été met à rude épreuve nos organismes, aux plan physique et psychologique. Je me dois de m’assurer que tout le monde aille bien, être à l’écoute des équipes, recevoir dans mon bureau ceux qui rencontrent des difficultés personnelles ou professionnelles… »
« J’aime les gens pour de vrai »
Les relations humaines au coeur du métier
Les relations humaines avec les équipes sont fondamentales, Sébastien apprécie cette partie importante de sa fonction : « J’aime les gens pour de vrai, les collaborateurs, les clients… Je ne me force pas et je m’assure naturellement que tout le monde aille bien… ». Sébastien salue aussi le travail effectué par Angèle Decharne – sa fille de 25 ans – qui a pris toute sa mesure dans sa fonction d’assistante des ressources humaines et notamment du recrutement. « Cette génération Z est sans tabou, sans filtre, elle sait aller aux qualités et compétences directement sans s’arrêter aux apparences, là où ma génération pourrait facilement se mettre des barrières… »
Sa bonne connaissance de tous les métiers, qu’il a lui-même pratiqués lorsqu’il gérait son magasin, puis au fil de son évolution professionnelle, constitue évidemment un atout précieux : « Je connais chaque métier, je l’ai fait, je sais ses atouts et sa pénibilité ». Sébastien analyse et comprend vite, aime chercher et trouver (souvent) des solutions. « Rien n’est insurmontable, il faut parfois prendre de la hauteur, savoir – c’est essentiel – se remettre en question en permanence et ne pas vouloir tout faire, tout seul, il faut être capable de faire confiance et déléguer. Si je ne trouve pas de solution, si je ne sais pas faire, je le dis à Séverine ou Emilie. Et je me dis toujours que quoi qu’il arrive, la journée se terminera ! »
Au-delà de l’huile à toujours remettre dans tels ou tels rouages, en quelque sorte son rôle d’accompagnateur, la fonction de Sébastien Decharne comporte bien d’autres facettes.
« Le commerce coule dans mes veines »

Qualité et gestion des alertes
« La qualité dans les rayons, le remplissage des linéaires sont mes autres chevaux de bataille. Si un rayon est en partie vide, s’il est mal présenté, si les fruits et légumes ne sont pas frais, le client ne sera pas content et ira voir ailleurs. Le contrôle du bon approvisionnement ne se fait pas via les commandes mais par les rayons, s’il nous manque des références c’est qu’il y a un souci de volume. »
Evidemment, même si chaque responsable de rayon gère ses commandes en autonomie, le directeur du magasin a un oeil sur celles-ci. Il gère aussi directement celles de certains rayons. Et suit de près « l’outil promo » permettant de contrôler les commandes dans le cadre des 56 prospectus contractuels chaque année.
« La qualité est aussi essentielle. Tout comme la gestion des alertes ». Kesako ? « Les fournisseurs font régulièrement des retraits/rappels de produits, la base centrale Intermarché nous les signale en temps réel et on a tous des bandeaux défilants sur nos ordinateurs. On alerte aussitôt les responsables de rayons, qui les enlèvent immédiatement et les stockent à un endroit bien spécifique dans les réserves, afin que l’on puisse avoir un suivi précis. »
Si Sébastien Decharne a un large panneau d’écrans vidéo dans son bureau, ce n’est pas tant parce qu’il a l’oeil rivé H24 sur les écrans… mais bien comme moyens de contrôle et éléments de preuve concernant ce que l’on appelle joliment dans le jargon du métier « la démarque inconnue », autrement dit, de façon plus simple le vol. « Les vols portent sur tout, parfois des produits très improbables dont on ne voit vraiment pas l’intérêt de les voler. Nos agents de sécurité interpellent les personnes concernées, qui si elles n’obtempèrent pas sont convoquées dans mon bureau. Le préfet de Charente-Maritime a pris il y a quelques mois un arrêté, qualifiant tout vol de délit passible d’une amende de 30 € à 200 € à régler sur le champ, la gendarmerie vient sur place. »
« Je me remets toujours en question »
Autre rôle important du directeur, il fait le point régulièrement sur les problématiques des plannings de travail, essayant de composer avec les contraintes de chacun. Il suit et pilote la réalisation des objectifs de chaque rayon, les ventes de l’année passée étant la référence de base. Si des points négatifs apparaissent, alors il échange avec le responsable du rayon concerné pour voir par où cela a pêché, se remettre en cause et proposer des pistes d’amélioration.
Un travail d’équilibriste
Ce travail d’équilibriste est chaque jour remis sur l’ouvrage, et chaque jour le directeur est fidèle au poste : « J’aime pallier les problèmes, trouver des solutions, rien n’est insurmontable ». Certes, mais cela nécessite tout de même une sacrée organisation et une souplesse et réactivité avérées.
Y-a-t-il des différences sensibles dans sa fonction entre la haute saison et la basse saison ? « Non le fond du métier est le même, la satisfaction client est centrale. Et on a tout de même 17 500 clients potentiels à contenter en hiver ! Mais sur l’île de Ré et dans les zones touristiques en général c’est un métier où bien sûr on travaille sur la saisonnalité, il faut une grosse méthodologie pour préparer la saison, avoir un coup d’avance, organiser les animations, théâtraliser le magasin, on travaille à cela avec les fournisseurs. »
Sébastien Decharne échange aussi régulièrement avec son homologue Jean-Christophe Denis, directeur du magasin Intermarché de La Flotte. « On fait le point sur nos activités respectives, ce qui fonctionne, nos difficultés, on se donne mutuellement des conseils et on échange sur nos bonnes idées ! »
Justement, que se disent-ils en ce moment sur cette saison 2025 ? « Cet été est très dynamique, il y a eu beaucoup de monde dès juin et en ce mois de juillet, le volume est là, même si indéniablement le panier moyen baisse, les clients font attention. » Dequoi mettre du baume au coeur des deux directeurs qui ne ménagent pas leur peine.

« Un été très dynamique en termes d’activité »
Pilier essentiel de la bonne marche du magasin, chef d’orchestre opérationnel, Sébastien Decharne forme un trio d’exception avec les deux dirigeantes Intermarché Saint-Martin de Ré, dans une ambiance familiale. Celle-ci se ressent dans le magasin.
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