Champions Cup : impossible n’est pas rochelais !

Pour la deuxième année consécutive, le Stade Rochelais est champion d’Europe, sous les yeux ébahis de dizaines de milliers de fervents supporters.

Sur le Vieux-Port de La Rochelle ils étaient près de 40 000 à être venus soutenir leur équipe préférée, alors que 3 000 autres remplissaient sobrement de jaune et de noir les gradins de l’Aviva Stadium et ses 51 000 places totalement vouées à l’équipe du Leinster à Dublin où se déroulait l’historique « combat ». Et il fut âpre ! Dès les dix premières minutes l’équipe rochelaise encaissait trois essais, une première mi-temps qui laissait supposer la supériorité des Irlandais, mais « à joueurs vaillants rien d’impossible ! » hurlait Jean- Michel, un supporter des Jaune et Noir depuis que son père, 91 ans présent lui aussi sur le port rochelais, l’emmenait à Deflandre les voir jouer alors qu’il ne savait pas encore marcher.

C’est toute une ville, tout un « peuple Jaune et Noir » qui a poussé derrière des joueurs qui eux n’ont rien lâché. L’équipe de Ronan O’Gara est montée en puissance et a su maintenir les espoirs des supporters amassés devant les deux écrans géants sur le Vieux-Port de La Rochelle et les centaines d’autres partout dans la ville et bien au-delà.

Titanesque

Ce fut un match incroyable et intense en émotions, durant ces 80 minutes de jeu. Comme une marée montante et menaçante, l’équipe rochelaise buvait la tasse servie par les impassibles joueurs du Leinster. Mais les Maritimes savent nager et faire monter le suspense à son comble jusqu’à la dernière minute, comme ce fut le cas l’année dernière à Marseille lorsqu’ils ont remporté ce premier titre européen. Ce samedi 20 mai 2023 sera une autre date historique pour le Stade Rochelais. Ce fut un moment presque insupportable d’attendre ce coup de sifflet libérateur à la 77e minute de jeu, alors que les Rochelais menaient tout juste 27 à 26. La population amassée tout autour du Vieux-Port et dans les bars, avait les yeux happés par les écrans quand le signal libérateur s’est enfin fait entendre. Cris de joie, hurlements libérateurs, sauts dans le vieux port où la mer était étale, feux d’artifices et instruments de musique sont venus balayer comme un ouragan soudain ce stress qu’ils avaient maintenu figé jusqu’alors. Une seconde étoile qui s’affiche dans le ciel rochelais, « un moment historique et inoubliable » déclareront les supporters. « On est fiers de notre équipe et d’être Rochelais ! », criait à l’unanimité un groupe d’une vingtaine de jeunes bariolés de jaune et de noir sur le visage. Des traces indélébiles. « Il n’y a pas de tradition folklorique à La Rochelle, mais ce qui nous unit et nous rassemble, c’est le rugby, ce sont les Jaune et Noir. »