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André Chaigne : « Ici l’île de Ré, un Réthais parle aux Réthais »

Dans un article du journal du Pont en 1988, aux éditions Aunis-Médias, le conseiller général honoraire André Chaigne signait un article retentissant. En relisant ce numéro historique, dans cette période importante pour l’île de Ré, la plume d’André Chaigne reste d’une actualité politique évidente. Figure emblématique et estimée de l’île de Ré, André Chaigne fut un homme d’avant-garde et un visionnaire.
Un territoire des îles

« Les problèmes qui se poseront demain à toutes nos îles du Ponant auraient été plus faciles à résoudre si elles avaient été groupées au sein d’un territoire des îles, avec un Conseil général des îles et un Préfet des îles, chargés de veiller à la bonne application du statut spécifique des îles. Toutes doivent se faire désirer, plutôt que de se donner et pour ce faire, on aurait pu mettre en place une taxe spéciale à l’entrée de nos îles, destinée au financement de leur embellissement et de leur conservation. Ainsi les spectateurs auraient payé en lieu et place des acteurs ».
Des projets plein la tête
André Chaigne aimait les gens. Conscient de l’intérêt touristique des îles et de la manne fiscale induite partagée entre départements, régions et communes, il remarquait aussi que les charges qui découlent de ces activités étaient supportées par les entreprises insulaires et les collectivités locales. Il était convaincu de l’intérêt d’un épi de la plage et du port en eau profonde à Chauveau, qu’il avait proposé en 1970. Il pensait aussi qu’il fallait encourager la plantation à grande échelle d’amandiers, espèce bien adaptée à notre sol et à notre climat, résistant aux fortes gelées. La beauté de cet arbre et de ses fleurs, le bois de chauffage fourni par l’élagage et enfin la récolte des amandes avec des débouchés assurés sur le marché des fruits secs (la France importe 80 % de ce produit) le séduisaient.
Avec des sauniers adaptés à cette production, il prônait aussi le développement de l’utilisation des marais en pisciculture, en particulier pour la production d’anguilles et parlait d’interdire la pêche des pibales.
Il voyait aussi la production d’asperges et de tomates profitant de l’ensoleillement du micro-climat rétais, et de belles arrière-saisons. Et pour en augmenter la rentabilité, favoriser le maintien des jeunes hommes et femmes dans notre île, il pensait mettre en place une usine de conserverie.
« Tout cela, ajouté aux anguilles fumées ou cuisinées à la méthode de nos grand-mères feraient la joie de nos visiteurs » disait-il.
Vision de Ré Sans parler de l’exploitation du bri tiré du creusement des marais, à transformer en briques ou en tuiles, il estimait que bien d’autres activités pourraient apporter du travail sur l’île, « afin que les jeunes ne partent plus courir les chimères d’une vie qu’ils croient meilleure ».
Agriculteur, amoureux de sa terre, André Chaigne regrettait le recul des terres cultivées. Il admirait l’île de Jersey « car elle n’avait pas un pouce de terre en friche », et montrait en exemple les mesures prises par les élus de Jersey : « La terre outil de travail, ne paie pas de droit de succession. Pas d’élargissement des routes, pas de chômeurs. Au contraire, aux époques saisonnières, l’île embauche des travailleurs venus de Saint-Malo et du Portugal. »
Un peuple fort construit son destin Et il rajoutait avec conviction : « Mais vous savez, cette île de Jersey est administrée par ses habitants. Les décisions de tous ordres sont prises sur place, pas ailleurs.
Alors notre île de Ré, quoi faire ? Pleurer car il serait trop tard ? NON ! Ne laissez pas aux étrangers à notre île le faire. Un peuple fort construit son destin.
Appliquez ma devise : ”Combattre et vaincre.” »
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