Zem accouche enfin de Michaël Paul Zemour

Rétais depuis 2007, Michaël Paul Zemour, dit Zem, artiste franco-américain, prépare la sortie de son 5e album dont il vient de tester certains titres en concert à Périgny le 1er février. Histoire d’une résurrection.
Michaël doit en avoir assez d’entendre les médias gloser sur l’histoire de sa famille et de ses erreurs de jeunesse, mais il est difficile de comprendre l’homme qu’il est devenu sans savoir d’où il vient et par où il est passé.
Fils d’Edgar Zemour, l’un des cinq frères seigneurs de la pègre dans le Paris des années 1960 à 1975, il émigre en Floride avec le reste de la famille, deux de ses oncles ayant été tués victimes d’un règlement de comptes. Edgar est abattu à son tour à Miami, en 1983. D’une grande sensibilité, l’enfant, alors âgé d’une douzaine d’années se passionne déjà pour la musique. Après le choc du décès de son père, il vit une véritable descente aux enfers dont il dresse un tableau hallucinant dans son autobiographie Dream or die (1). À la suite de cambriolages, il sera emprisonné, cinq ans durant, dans un pénitencier perdu des Everglades où pour survivre, il apprend à se faire respecter et donc à combattre.
Tous ces combats : en prison, contre la drogue, contre lui-même ont forgé l’homme qu’il est aujourd’hui. Sportif aguerri, il façonne son âme de la même manière qu’il a sculpté son corps grâce à la boxe. Tels les pèlerins de « La Conférence des oiseaux (2) », Michaël est parti sur le chemin de la recherche de son moi profond, traversant de nombreuses et difficiles étapes, mais n’abandonnant jamais. Et si les vieux démons refont parfois surface, il est désormais armé pour les faire fuir. Puisant sa force dans ce qu’il ne veut plus jamais revivre et dans la musique, il écrit : « La musique, le seul domaine où j’étais dans mon droit, pouvait me sauver. Ailleurs, j’étais coupable de tout, mais la musique, elle, était sacrée et elle me voulait (2) ».
La liberté, fil conducteur de son 5e album
Après le poignant Heavy Duty Burdens en 2004, viendront Freedom Machine au rock festif, Private Sessions plus éclectique et Watch your step. Son 5e EP, Moonlight, paraîtra à la rentrée sous son vrai nom de Michaël Paul Zemour et Ready Machine, prévu pour 2019, est déjà sur les rails. Si le répertoire de ses premiers albums peut être qualifié de pop rock et même pour un titre comme Oh My My de rock rageur, sa musique s’est apaisée au fil des années et la liberté est le fil conducteur de Moonlight. Cinq titres : Every reason, Into the water, All my love, My life et Moonlight composent ce dernier album qui se nourrit de sa vie actuelle et de l’environnement sociétal. Auteur-compositeur et interprète, il s’accompagne à la guitare. Sa voix sensuelle, qui peut devenir lancinante, livre ici un album très personnel, tissé d’émotions avec une influence sweetfolk et pop alternatif. Conforté par l’accueil réservé aux titres testés lors du concert de Périgny, Michaël sait que cet EP d’une maturité plus sereine et signé de son vrai nom sera un succès.
Catherine Bréjat
(1) Dream or die, Éditions JC Lattès, 2007.
(2) La Conférence des oiseaux, recueil de poèmes publié par Farid Al-Din Attar (1177). Trente oiseaux partent à la recherche de leur roi Simurgh et passent par des étapes qui leur permettent
d’atteindre la vraie nature de Dieu. À la fin de leur quête, ils découvrent leur moi profond.
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