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Une vie passionnante sous les feux de la rampe
Dominique Poulain, née Bonnevay, vit au coeur du village de Loix dans une maison claire et gaie qui lui ressemble. Dans ses yeux brillent les étoiles de sa vie passée, qu’elle nous a volontiers contée.
Dominique connaît l’île depuis son enfance. Lorsqu’elle était en vacances chez sa grandmère à Laleu, elle prenait le bac avec ses cousines pour se rendre dans l’île où sa tante avait acheté un terrain. Et c’est tout naturellement, qu’elle a acheté une maison à Loix il y a trente ans lorsqu’il s’est agi de se trouver un havre de repos. Aujourd’hui, elle y passe le temps à s’occuper de ses plantes et à peindre, car elle s’est découvert une passion pour la peinture il y a quelques années et prend des cours à Loix pour améliorer ses prestations. Les cousines étaient toujours ensemble et chantaient en permanence.
C’était leur passe-temps favori quand elles retrouvaient leurs cousines, Francine et Martine, chez leur grand-mère commune. La famille remarquera la première la qualité inhabituelle de leurs chants pour des enfants qui n’avaient jamais appris la musique. Le plus remarquable était leur timbre de voix identique. La tante de Dominique, passant un jour de 1966 devant la maison de disques Decca, entra et leur obtint un rendez-vous pour faire des essais qui s’avérèrent concluants.
Un apprentissage exceptionnel sous la houlette de Claude François
Elles enregistrent avec Decca mais seraient probablement tombées dans l’oubli si la société Flèche, maison de disques appartenant à Claude François, n’avait recherché des choristes pour faire le pendant, en chant, des Clodettes. Elles sont recrutées et le quatuor prend alors le nom de Les Fléchettes ! Leurs parents sont un peu inquiets de la tournure que prennent les événements. Catherine a tout juste 16 ans lorsque Claude François les choisit, en 1968, pour l’accompagner dans ses tournées. Elles finissent par accepter. L’exigence de Claude en fera des professionnelles accomplies et réputées. Elles resteront avec lui une petite dizaine d’années, durant lesquelles Dominique épousera, en 1970, Michel Poulain, directeur artistique de la star qui leur prêtera le moulin de Dannemois, sa résidence, pour leur réception.
Plus tard, elles décideront de s’éloigner, ne souhaitant pas rester enfermées leur vie durant dans un même style musical, d’autant qu’elles n’étaient guère rémunérées par Paul Lederman, manager de la vedette !
Elles continueront cependant à chanter de temps à autre avec Claude. Son décès mettra un terme brutal à une aventure qui leur avait beaucoup apporté. C’est en larmes qu’elles terminèrent l’Ave Maria de Schubert que la famille leur avait demandé d’interpréter dans l’église d’Auteuil, le 15 mars 1978, lors de son enterrement. Ce sont elles qui chantèrent à nouveau pour le quarantième anniversaire de sa mort.
Choristes de l’Eurovision
Leur vie professionnelle prendra une nouvelle direction. Au tout début des années 70, leur groupe, qui se situait dans le mouvement des girls groups originaire des Etats-Unis, apportait un son nouveau qui interpellait les professionnels. Elles participeront en tant que choristes au concours de l’Eurovision de Marie Myriam avec sa chanson L’oiseau et l’enfant qui remporta le concours en 1977. C’est d’ailleurs la dernière fois qu’une française gagna l’Eurovision !
Elles seront sollicitées à plusieurs reprises pour accompagner des artistes à celui-ci, mais le fait d’avoir participé plusieurs fois à l’Eurovision n’aura aucun impact sur leurs carrières parce qu’elles n’avaient ni le goût, ni le tempérament de chanter seules.
Elles se sentent choristes de studio et aucune des quatre n’a jamais eu la vocation d’être soliste et encore moins de devenir une vedette. Cependant leur groupe du fait de sa qualité vocale aura une carrière comme peu d’autres à l’époque.
Après avoir quitté Claude François, Dominique et sa soeur feront la première partie d’un Olympia avec Gilbert Montagné. Repérées par les professionnels présents le téléphone se mettra à sonner pour ne plus s’arrêter ! Elles accompagneront pratiquement toutes les vedettes des années 70/80, soit au Palais des Sports, soit à l’Olympia : Nana Mouskouri, Jean-Jacques Goldman, Enrico Macias, Ireen Sheer, Sylvie Vartan… Dominique fera un duo avec Joe Dassin, Le Jardin du Luxembourg et ira à Bercy avec Dorothée.
Dominique doit sa notoriété actuelle aux mongas
Au milieu de cette vie passionnante, mais trépidante, elle trouvera le moyen de chanter en costume à la Comédie Française dans une pièce de Molière plusieurs années de suite. Une expérience qui lui avait particulièrement plu. Elle a également assuré le doublage de voix chantées dans les films de Disney et ses doublages des génériques des différents Candy lui ont apporté une notoriété telle qu’elle est aujourd’hui marraine des conventions Peri Geek Asia qui ont lieu à Marsac sur l’Isle en Dordogne et l’invitée de nombreux salons mongas ! Elle en est heureuse car ces manifestations animent sa vie de retraitée et maintiennent le lien avec une profession dont elle dit : « Ce n’était que du bonheur ».
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