Nature

Photoreportage Naturaliste

Une vie de Chenille

@ Mathieu Latour - Sphinx livournien
Publié le 24/08/2020

Brun des pélargoniums – @ Mathieu Latour

 

Dernièrement nous vous présentions les papillons. Cette semaine nous partons à la rencontre des chenilles. Beaucoup de personnes l’oublient, mais la chenille et le papillon ne font qu’un. Il s’agit bien d’un seul et même animal mais à un stade de vie très différent. La chenille est la larve du papillon (stade qui vient juste après celui de l’oeuf). Le corps, divisé en treize segments, porte parfois des tubercules et des touffes de poils ; certaines chenilles sont même entièrement recouvertes de poils, d’autres n’en n’ont pas du tout. Elles sont dites chenilles «glabres». La grande majorité est aussi équipée de pieds semblable à des ventouses facilitant l’escalade des obstacles.

Bombyx du trèfle – @ Mathieu Latour

C’est une période extrêmement importante dans la vie de l’insecte puisque la chenille va passer l’essentiel de son temps à emmagasiner de l’énergie en se nourrissant de feuilles. Cet insecte dévore en effet d’incroyables quantités de nourriture. La plupart des chenilles se nourrissent de végétaux, surtout de plantes à fleurs, mais certaines s’attaquent aux mousses, aux fougères et même aux champignons. Certaines espèces ne se nourrissent que d’une seule espèce végétale ; on appelle celles-ci les plantes hôtes. En général les oeufs sont pondus sur ces mêmes plantes pour faciliter la croissance des chenilles une fois nées. On pourrait croire que les chenilles sont sans défense mais en réalité, elles savent mieux se défendre que les papillons.

Pyrale du buis en plein repas – @ Mathieu Latour

Plusieurs espèces ont des couleurs imitant la végétation pour se camoufler. D’autres émettent une odeur désagréable contre leurs ennemis. Mais les championnes de la défense sont les espèces toxiques comme la tristement célèbre chenille processionnaire dont les poils urticants injectent une toxine redoutable pour quiconque la touche. Dans beaucoup de cas, les chenilles arborant des couleurs vives (rouge, orange, jaune) ont un goût mauvais ou sont toxiques. La couleur est un message d’avertissement. Ces défenses peuvent être efficaces contre les oiseaux et les mammifères, mais elles sont inefficaces pour certaines espèces de guêpes parasites qui pondent leurs oeufs à l’intérieur de la chenille qui se retrouve dévorée vivante.

Cossus gâte-bois – @ Mathieu Latour

Aujourd’hui beaucoup de chenilles sont considérées comme nuisibles et dévastatrices pour les cultures. L’une des rares espèces qui présente un réel problème est la chenille de la pyrale du buis. Une espèce invasive venue d’Asie, qui se répand de plus en plus, dévorant les feuilles de buis et détruisant la population européenne. Mais à part cette espèce les autres chenilles sont à protéger. Il ne faut pas oublier que nos chenilles au bout de plusieurs mois, forment une chrysalide dans laquelle va se dérouler la métamorphose en papillon. Alors respectons ces petits habitants du jardin, essentiels à l’équilibre de la nature.

Processionnaires du pin dans leur marche à la chaîne – @ Mathieu Latour

 

Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com

ML

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