Un avenir cyclable pour l’île de Ré

Restitué au Comité Consultatif Citoyen le 9 décembre, le Schéma directeur cyclable a ensuite été voté au Conseil Communautaire qui a suivi.

Il fait quelque 137 pages, impossible à détailler ici et pédale de 2023 à 2030. Le Schéma directeur cyclable de l’île de Ré est le résultat d’un énorme travail ayant mobilisé l’énergie de tous les acteurs du territoire, y compris les Rétais au moyen d’un questionnaire en ligne et déposé dans les Mairies. Les élus bien sûr, les DGS de toutes les communes ont également été sollicités, ainsi que des associations mais aussi les membres du Comité Consultatif Citoyen, invités à plancher sur le sujet lors d’un atelier dédié.

L’intérêt d’un Schéma directeur cyclable ?

Poser un diagnostic sur l’existant, déterminer des objectifs et définir la mise en place d’actions à conduire à court, moyen et long terme pour renforcer et développer l’usage du vélo. L’outil permet également de programmer les investissements et d’intégrer la question du vélo et de son usage dans les projets d’infrastructures routières et d’urbanisme.

Un diagnostic au plus près

Et un préalable indispensable. Ausculté à la loupe, le réseau cyclable insulaire a fait l’objet d’un diagnostic déployé sur trois axes : le terrain (type de revêtement et confort de roulement, stationnements, carrefours et tronçons dangereux), la fréquentation et les usages et enfin l’accidentologie. A chaque problématique constatée, il s’est ensuite agi de proposer des solutions.

Sept objectifs

Étant entendu par l’ensemble des acteurs que le vélo est un levier d’action important en matière de développement durable, a fortiori sur un territoire à l’environnement exceptionnel préservé et soucieux de sa qualité de vie, que son usage peut et doit aujourd’hui s’élargir au-delà du seul loisir, et qu’il doit pour cela être sécurisé, facilité et encouragé, le diagnostic et la réflexion menée ont permis de déterminer sept objectifs : le développement du vélo au quotidien (considérant des trajets domicile-travail plus directs et plus rapides), la sécurisation de ses usages (notamment en matière de revêtement des pistes), le développement de points de stationnement dédiés, la limitation de la place de la voiture (pour favoriser les circulations douces et apaisées notamment en centres-bourgs).

Ajoutons à ces quatre premiers objectifs le développement d’outils d’accompagnement des vacanciers (informer sur le réseau et encourager la pratique), la réévaluation du partage des compétences entre CdC et communes (faciliter la bonne gestion du réseau cyclable) et enfin expérimenter de nouveaux dispositifs pouvant être favorables à la pratique heureuse du vélo par tous sur une fréquentation diversifiée (travail, loisirs, déplacements de proximité du quotidien).

Aboutissement de ce long travail et sans aucun doute point de satisfaction pour la Vice-Présidente de la CdC en charge des Mobilités, Lina Besnier, particulièrement impliquée bien sûr, le Schéma directeur cyclable de l’île de Ré a été mis au vote et adopté par le Conseil communautaire du 15 décembre. Il a été précisé qu’il « sera amendé en fonction des objectifs du Département », induisant qu’il n’est donc pas forcément exact au mot près. On peut néanmoins considérer que les grandes lignes d’une politique d’envergure en faveur du vélo sont désormais posées.

Trois enjeux pour le vélo sur l’Île de Ré

Décarboner les mobilités : environ 30% d’émissions de gaz à effet de serre contre un impact nul ou quasi pour le vélo. Pas de doute, le vélo est une solution à fort potentiel.

Enjeu économique…

La mobilité étant le premier poste de consommation des ménages (16%) et un vélo ne coûtant guère, hormis son investissement et son entretien, les économies sont évidentes. En outre sa fabrication et les services le concernant sont génératrices d’emplois

…Et sanitaire

Les bénéfices du vélo sur la santé sont aujourd’hui démontrés. Outre les bénéfices en termes de pollution, le vélo permet de lutter contre la sédentarisation et favorise une activité physique accessible au plus grand nombre.

Du court au long terme, 28 actions déclinant les 7 objectifs :

– Créer des itinéraires directs – Favoriser l’intermodalité – Favoriser les revêtements alliant confort et sécurité – Sensibiliser à l’usage du vélo de tous les publics – Sensibiliser les employeurs au forfait Mobilités Durables – Créer une Fête du Vélo – Développer la signalétique – Sécuriser les traversées des départementales – Sécuriser les itinéraires touristiques – Élargir certains itinéraires – Etudier la réglementation des gabarits vélos – Renforcer le patrouillage en saison estivale – Créer des stationnements sécurisés – Et des indications directionnelles les concernant – Uniformiser les stationnements – Limiter la place des stationnements longitudinaux pour voitures – Limiter la vitesse des voitures – Limiter leur accès en centres villages – Et y créer une journée sans voiture – Mettre en place une plateforme d’information – Créer un guide du « Bon et Joyeux Cycliste » – Installer des sanitaires aux abords des pistes cyclables – Revoir le partage des compétences (Communes et CdC) – Expérimenter un giratoire à la hollandaise (rond-point du Gros Jonc au Bois-Plage) – Expérimenter la création de Chaucidous (pour une circulation apaisée des vélos) – Expérimenter des pistes cyclables unidirectionnelles – Tester de nouveaux revêtements – Tester la mise en place de stations de réparations vélo