- Actualites non classé
- Portraits
- Portrait
Trente ans de navigation au long cours
La 6e édition du livre de souvenirs du Commandant Guy Kerignard « Carnets de bord » vient de sortir d’imprimerie. Un ouvrage passionnant qui raconte tout à la fois une carrière variée et remarquable, et un monde désormais révolu.

Né à La Rochelle dans une famille de marins, Guy Kerignard intègrera à 20 ans l’Ecole Nationale de la Marine Marchande du Havre et embarquera à la fin de sa scolarité sur un navire de la Cie Générale Transatlantique, compagnie dans laquelle il fera toute sa carrière, naviguant sur un nombre incroyable de bateaux. L’homme, connaîtra un avancement rapide parcourant les mers et rencontrant les grands de ce monde. Sa hiérarchie, trouvant qu’il avait le profil type de l’officier de paquebot, lui confiera des missions délicates dont le commandement du France. En 1965, il rencontre Hermine Bettin et l’épouse. Elle sera toujours le soutien auprès de qui il se ressource dans leur maison de l’île de Ré lors de périodes difficiles.
Une élégance onéreuse
A bord du France, Guy Kerignard vivra parfois des heures difficiles liées à l’actualité du moment. Le France accueille une clientèle riche, de nombreuses vedettes de cinéma dont Liz Taylor et son mari Richard Burton, Charles Bronson ou des peintres célèbres tel Salvador Dali et les trois ocelots qui ne le quittaient jamais. Le France est un bateau de transport qui rejoint New York en cinq jours et demi, mais tradition oblige, le capitaine doit faire en sorte que les clients soient satisfaits et bénéficient d’un service exceptionnel connu sous le nom de « French Lines Service », avec argenterie, vaisselle monogrammée et, en 1ère classe, au restaurant, un serveur pour six personnes. La cuisine est gastronomique et les dîners et soirées dansantes en robes longues et smoking. Mille employés sont aux petits soins des deux mille passagers. Le bateau utilise sept-cent-vingt tonnes de mazout par jour et tout cela coûte très cher.
La fin du dernier grand paquebot de ligne
Rattrapé par le choc pétrolier des années 70 et par l’exploitation du tout nouveau Boeing 747 qui lui enlève la plus grande partie de sa clientèle, le France connaît une sérieuse baisse de sa rentabilité et le 11 sept 1974, réagissant à l’annonce du Gouvernement Chirac de désarmer le bateau, une mutinerie s’instaure devant le port du Havre qui ne se terminera qu’avec la vente du France au Norvégien Knut Kloster. C’est à Guy Kerignard que l’on s’adressera pour amener le France au chantier naval de Bemerhaven, en Allemagne, afin de le transformer en navire de croisière plus économe. Il sera le consultant du commandant Norvégien assurant le passage du France sous pavillon norvégien.
Le commandant Kerignard ne prendra sa retraite dans sa maison de Rivedoux qu’en 1986 et connaîtra d’autres aventures mais aucune n’aura autant de résonance que la fin du dernier grand paquebot de ligne.
Guy Kerignard recevra la cravate de Commandeur du Mérite maritime des mains du Commandant Pierre Estur, le 7 janvier 2006, qui le félicitera d’une « carrière intéressante, riche et variée » durant laquelle il aura connu une véritable révolution technique de la navigation à laquelle il aura su s’adapter.
Pour se procurer « Carnets de Bord » (498 pages avec photos), contacter Hermine Kerignard : 06 60 31 90 38 44
Lire aussi
-
Portraits
Mathieu Latour ou l’émotion animalière à l’état pur
Nous avons connu un adolescent passionné par le règne animal et la photographie, nous retrouvons un jeune homme de 27 ans engagé, dont la vie est vouée à sensibiliser le grand public à « la 6ème extinction de masse, causée par l’homme ». Avec toujours une note d’espoir, autour de toutes les actions de protection des animaux menées par les ONG. Et un travail d’une beauté époustouflante. Rencontre.
-
Portraits
Patrick Chevrier, une vie au large
Ancien patron du bateau de pêche flottais « Jemapa », le président de l’Amicale des anciens Cols Bleus de l’île de Ré a consacré toute son existence à la mer, parfois au péril de sa vie. Portrait.
-
Portraits
Bastien Guillot, confiturier gourmand
On en avait entendu parler avant de les goûter… Avec Bastien Guillot, difficile de ne pas se faire prendre la main… dans le pot de confiture !
Je souhaite réagir à cet article