Rencontre avec Arthur Fery, jeune talent du tennis mondial

« Je vis depuis toujours en Angleterre, mais j’ai ma licence de tennis ici, sur l’île de Ré ».

En juillet dernier, il s’est illustré en accédant au 2ème tour des qualifications de Wimbledon après avoir battu Thomas Fabbiano (174ème mondial). L’année précédente, il était à deux doigts de rallier le tableau final face au néerlandais Tallon Griekspoor (alors à la 124ème place). En menant deux manches à zéro avant de s’incliner à l’issue d’un match de 3h18, il avait fait sensation…

C’est dire si Arthur Fery compte parmi les joueurs très prometteurs de sa génération ! En vacances à Saint-Martin, point d’ancrage de la famille depuis plusieurs générations, c’est dans l’enceinte du Ré Tennis Club au Bois- Plage qu’il a choisi de s’entraîner pour préparer la rentrée.

ADN sportif

Arthur a tout juste six mois lorsque ses parents s’installent en Angleterre où Loïc le père poursuit une carrière dans la finance. Celui-ci ne délaisse pas pour autant sa passion du sport, puisque outre le tennis dont il est un fervent adepte (il a été classé 5/6), il a réalisé son rêve d’enfant en prenant la tête du FC Lorient en 2009. Son épouse Olivia a quant à elle agité le milieu dans les années 90 ; 1ère série pendant 6 ans, elle était N°20 française et autour des 200ème au classement mondial.

À côté du domicile londonien, se trouve un petit club de quartier, et c’est donc tout naturellement qu’Arthur y fait ses premiers pas raquette en main, formé par sa maman.

Depuis, la fratrie s’est étoffée, Albane sa cadette de deux ans, pratique l’athlétisme en compétition tandis que Maxime s’est dirigé vers…Le foot. « Après l’équivalent du brevet en France, j’ai poursuivi mes études par correspondance pour pouvoir me consacrer au tennis et aux voyages qui vont avec la participation aux tournois majeurs du circuit international ».

Désormais professionnel de la discipline, Arthur trace son sillon sous la bannière britannique, mais garde résolument les pieds sur nos terrains. Quelques jours ont suffi pour que le court N°2 du « Ré TC » attise la curiosité. Les fidèles du club, les parents qui attendent alentour les enfants en stage, les amateurs de passage ont perçu la résonance de la balle, la puissance et la tonicité du jeu.

Entraînement intensif

À 20 ans, Arthur Fery est recensé parmi les 600 meilleurs mondiaux. À présent, il vise l’excellence, et si son emploi du temps ne lui permet guère de revenir aussi souvent qu’il le souhaiterait sur l’île, il profite des ses vacances d’été pour conjuguer détente et perfectionnement. Benoît Foucher son coach depuis cinq ans est de la partie. En face, Paul Inchauspé qui le toise de quelques centimètres, l’oblige à développer sa mobilité. Le grand espoir du Biarritz Olympique (dans les 20ème mondiaux) est lui aussi un habitué de Wimbledon sur lequel on mise. « On se connaît bien, on a fait nos études ensemble en Angleterre ».

De dix heures à midi et encore deux heures les après-midi, le trio évolue sur le terrain avec chaque fois un but précis. « Il s’agit d’analyser ce qu’il y a à améliorer et de mettre en place les exercices qui reflètent nos objectifs » explique Benoît Foucher. « Aujourd’hui par exemple, nous étions focus sur le pourcentage de services qui nécessitait de travailler l’équilibre et la précision en régularité ». La veille, il peaufinait son coup gauche, une haltère dans la main droite.

Attendu en Angleterre pour les tournois professionnels qui reprennent, il espère monter en classement. « C’était super de s’entraîner ici, le club est au calme, pas d’excitation, les conditions sont idéales ».