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Le Radeau de la Méduse n’est plus, vive le Radeau de la Méduse !

Après quatre ans, la maison de la rue des Gabarets dans laquelle s’était posé ce Radeau de la Méduse créatif et convivial, a fermé ses portes. Sigrid Gloanec va voguer vers d’autres cieux. Rencontre avec une femme libre.
Dimanche 30 septembre : le rideau tombe sur théâtre, chant, musique, rencontres, débats, expositions ou cinéma, tels que Sigrid Gloanec les a fait vivre aux nombreux afficionados qui venaient passer là quelques heures à rêver, s’interroger, échanger, partager… Pour l’amour de l’art, des sons, des mots et des idées. Restent de biens jolis souvenirs dans un lieu d’exception.
Pas de hasard mais des rendez-vous
Femme de peintre, artiste elle-même même si elle avait arrêté considérant son époux plus doué qu’elle mais aussi pour d’autres et bien belles créations, des enfants, Sigrid Golanec baigne dans l’art depuis toujours. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle en ait fait aussi un métier, en étant directrice artistique et metteure en scène à La Rochelle où elle est installée depuis 1976. Mais après le décès de son mari, changement de cap : avec ses enfants, elle ouvre un restaurant à La Pallice, dans un esprit familial qui lui vaut très vite de devenir l’annexe de la salle La Sirène qui a vu le jour simultanément. Son nom ? La Méduse. Quand elle découvre un peu plus tard le jardin et la petite maison de la rue des Gabarets, Sigrid a un coup de coeur. Cet endroit habité lui inspire l’idée d’un lieu dédié à l’art, privilégiant la proximité entre artistes et public, où elle reçoit « comme à la maison ». Elle s’installe dans l’appartement au-dessus et insuffle la vie à ce refuge à part, non loin du port et des remparts de Vauban. Sigrid avoue ne pas se lasser de la beauté de Saint-Martin, même si aujourd’hui c’est plutôt vers sa Bretagne natale que la vie l’emmène, avec la perspective d’un projet en accord avec ses envies de partager toujours et encore, la joie de l’art sous toutes ses formes.
Et un peu de frustration
Sigrid l’avoue sans peine : elle est quand même déçue. Pourtant, le Radeau de la Méduse ne manquait pas de fidèles, puisqu’ils débordaient parfois de la salle dans le jardin. Avec cette année plus de quarante évènements de février à septembre, le succès était bien au rendez-vous, de même que les artistes en tous genres qui appréciaient l’esprit du lieu et le lien étroit établi avec le public, artistes rémunérés, rappelons-le, « au chapeau », soit à la discrétion des spectateurs. Alors ? Alors la pointe de frustration qui perce dans la voix de Sigrid vient d’autres facteurs. En vrac et dans le désordre, une pétition plutôt malveillante, des rumeurs qui l’étaient tout autant et des relations manquant de convivialité avec la commune et certaines associations martinaises. Voilà qui ne facilite pas la vie surtout lorsqu’il faut y ajouter un bail resté précaire, qui finalement s’achève. Dernier acte donc pour une Sigrid un peu fatiguée face à un contexte général peu engageant. Assez en tous cas pour avoir le déclic et plier toiles et bagages. Mais si l’hôtesse des lieux s’en va, l’association, elle, continuera hors les murs. « Il était impossible d’arrêter », explique Sigrid qui a reçu soixante nouvelles adhésions cette année. Ainsi va la vie. Fidèle à celui de Géricault, le « Radeau de la Méduse » tracera sa route contre vents et marées. Quand à Sigrid Gloanec, nul doute qu’elle trouvera d’autres sources d’inspiration. Pour une femme libre et engagée, le meilleur est toujours à venir. En tous cas, c’est ce qu’on lui souhaite.
Pauline Leriche Rouard
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