Qui a dit que la dictée était une torture ?

On a bien rigolé dimanche 17 mars, les uns se frottant les cheveux, les autres aux rangs du fond lorgnant sur la copie du voisin…

Pas de gêne pour ce concours convivial initié par l’APE « Drôles de Maritais », qui voyait chacun attribué d’un numéro en dispense de fautes à officialiser. Car elles furent beaucoup discutées par les participants gentiment vexés. Seuls les gagnants ont été dénoncés, dont Zoé, 12 ans, sur le podium (avec seulement 6 fautes à la première partie) et entre autres Véronique Héraud, présidente de la Philharmonie, persuadée à la pause correction d’avoir tout « foiré ».

Anxieuse bien que parfaite, l’ancienne directrice de l’école de La Noue, Claudette Gaucher a lu le texte parfaitement. À l’écriture on râlait mais riait, aux résultats triés par le discret président Cédric Valadon chargé de lots, on s’amusait et applaudissait.

Petite mise en bouche : qui veut s’entrainer pour la prochaine édition ?

Marie-Victoire Vergnaud

Impondérable pont

Il est là ce pont trait d’union, ce couloir mystère, ce passage prospère. Majestueuse virgule entre la ville et l’oasis de lumière convoitée pour son calme, terre où tout ne fait plus qu’un avec l’imaginaire, repaire de rêveurs téméraires qui dans le sein de son immense nature forment tous les desseins. Aventuriers Crusoé, tremblez pourtant que le subtil arôme de la félicité ne dessine aux îliens un funeste destin ! Que de joyeux espiègles burinés par les embruns salés, à la morosité vous ne soyez invités, contraints d’affronter les règles d’un microcosme clos livré à la vengeance des flots ! Et si le câble ainsi endommagé, victime d’une malfaçon aux autres tout entiers propagée, poursuivait son effet, posant sur la courbe un point à la virgule ?

La promesse d’un ailleurs au goût de paradis enchanteur prit sur-le-champ la couleur de la brume, fines gouttelettes aigres-douces finalement abhorrées tant elles gâchaient la balade safranée longtemps révérée. Je franchis d’un bond la palissade, débouchai à la lisière de la forêt et me glissai au plus épais des arbres. Je vis la mer qui s’étalait bleue et ensoleillée jusqu’à l’horizon, et l’écume du ressac déferlant le long de la grève. Avant que mon absence eût été remarquée par les derniers briscards en faction, je humai des bouffées d’air frais et embrassai d’un dernier regard mon île devenue schizophrène. Adieu mouettes mélanocéphales, engoulevents et sternes Caugek ! Une autre vie m’attend où conter la mémoire d’un temps désormais révolu.

Dictée élaborée par Marie-Victoire Vergnaud