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Protéger le phare des Baleines en urgence
Des travaux de sécurisation ont été réalisés de fin octobre à début novembre sur le radier du phare des Baleines. Objectif : colmater un trou d’environ 180 m2 situé à seulement douze mètres du mur d’enceinte du phare.
En arrivant sur le chantier au matin du 6 novembre, Hervé Rault ne s’attendait pas à une si mauvaise surprise. « La marée d’hier soir a tapé plus fort que prévu et a réussi à faire un trou dans le pavage au-dessus de la ceinture de sécurité que nous venions de réaliser », se désole le responsable de l’entretien des ouvrages digues et marais à la Communauté de Communes. Un contretemps qui va faire perdre à son équipe une journée de travail. « Et nous n’avons pas beaucoup de temps pour agir : à 13h15 la pelleteuse ne pourra plus repartir à cause de la marée. On va utiliser des blocs de béton qui s’étaient détachés ces derniers mois, les enfoncer droits puis couler du béton de manière à ce que l’eau ne s’infiltre pas en-dessous. On va aussi installer un tuyau afin que l’eau qui va passer au-dessus les jours de gros coefficients puisse s’évacuer. »
Des « pierres qui partent »
Les six ouvriers de RéTP, l’entreprise titulaire du marché, travaillent d’arrache-pied sous la supervision d’Hervé Rault depuis le 27 octobre pour sécuriser le radier (la plateforme en pierre) situé en contrebas du phare, sur la plage. Les premiers signes de faiblesse à cet endroit précis, sur un ouvrage datant du début du 19e siècle, étaient apparus au printemps : un simple affaissement dans le pavage, peu conséquent initialement, mais qui s’était étendu tout au fil de l’été jusqu’à atteindre 180 m2, au pied de l’emblématique phare des Baleines. À terme, l’objectif de ces travaux est de « reconstituer une forme complètement étanche afin qu’on n’ait plus cette problématique de sous-cavement et de pierres qui partent », explique Hervé Rault.
Trois phases de travaux sont prévues. La première, lancée le 27 octobre, est dite « d’urgence ». Près de 70 m³ de béton fibré ont été mis en place en quelques jours afin d’éviter tout nouvel affaissement, pour un coût total d’au moins 23 500 € HT (montant estimé avant le 6 novembre). Dans un second temps, au courant de l’hiver, 100 m3 supplémentaires de béton seront coulés (pour environ 50 000 € HT) afin de stabiliser cette sécurisation et faire un fond de base pour le pavage. Puis, troisième et dernière phase, le pavage en lui-même, qui interviendra au printemps 2026 et qui devra répondre à des critères patrimoniaux stricts définis par l’État au titre des sites classés. Cette dernière étape sera vraisemblablement celle qui coûtera le plus cher. « Pour terminer l’évaluation, nous attendons l’autorisation des services de l’État pour voir quelle surface exactement nous devrons paver », explique Émilie Anthoine, la directrice du pôle aménagement du territoire de la CdC.
Site sensible
Les coûts sont donc estimés pour l’instant à 75 000 € HT hors pavage et c’est la CdC qui va en financer la quasi intégralité, le Département ne s’engageant qu’à hauteur de 20% sur la première phase des travaux. Car si l’État est propriétaire du phare et le Département son gestionnaire, le radier, lui, est jugé « orphelin ». « C’est assez symptomatique de ce qui se passe aujourd’hui pour les communes et les communautés de communes », estime le président de la CdC Lionel Quillet. « Nous faisons face aux désengagements de l’État et du Département, et nous nous retrouvons seuls face à une réalité terrible. »
La maire de Saint-Clément-des-Baleines, elle, est rassurée. « Nous n’aurions rien pu faire à notre niveau, les coûts sont trop élevés », estime Lina Besnier. « C’est un site très touristique et emblématique de l’île de Ré, il était important d’agir le plus vite possible. » Quant à savoir si ces travaux seront réellement efficaces dans le temps, chacun reste conscient de la précarité et de la fragilité du site face aux éléments. « C’est le site le plus sensible de l’île de Ré », admet Lionel Quillet. « Avec la houle croisée, lors des grandes marées, ici ça tape très fort. Ces travaux, ce sont du moyen terme. On sait que des trous vont réapparaître au gré des aléas climatiques. Il y aura toujours des interventions à réaliser, et elles sont prévues dans le plan érosion de la CdC. »
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