Où le thème de l’eau n’a jamais été aussi bien mis en scène

Sur les pelouses du Phare des Baleines, cinq installations artistiques, moins nombreuses que lors des précédentes éditions, ont bravé les intempéries du week-end de Pentecôte sans susciter l’engouement massif du public, une sculpture a été victime de casse.

Carré noir pour ciel variable par Catherine Métais

La référence à la toile Carré noir sur fond blanc de Kasimir Malevitch n’était pas nécessairement accessible à tous dans l’installation que la plasticienne présentait aux Baleines. Composée de 36 sceaux noirs emplis d’eau, contenant parfois un miroir, la composition réfléchissant le ciel n’en était pas moins d’actualité et tout un chacun aura pu en vérifier la justesse en matière de ciel variable.

500 000 de Guy Fredericq, la fragilité de l’équilibre

Initialement suspendue à un arbre, l’impressionnante pâle en châtaignier brûlé et acier de Guy Frédericq était censée tourner au ras du sol afin de symboliser la fragilité de notre équilibre. Peut-être 500 000, comme le nombre des liquidateurs de Tchernobyl depuis la catastrophe nucléaire dont beaucoup ont payé de leurs vies, aura-t-elle fait passer le message bien au-delà des espérances du sculpteur moderne primitif, puisque l’imposante pièce s’est retrouvée au sol, victime de la tempête ou, comme le suppose l’auteur, d’un indélicat qui se serait suspendu à la branche.

H2O et oubli

Revenant toujours à ses moutons, l’artiste loidais Arno Raposo avait choisi de montrer l’action de la pluie sur la céramique et l’acier de ses ovins. La matière a patiné, certains disques de porcelaine sont fissurés et le métal a rouillé mais l’on devine, au coeur des herbivores, un prédateur ailé, c’est leur mémoire, plus si vive, qui tend déjà vers l’oubli.

Installé à La Rochelle, Walter Bilirit travaille sur l’eau depuis plusieurs années et c’est à l’océan qu’il confie ses constructions. Il présente ici comme à Clerjotte plusieurs pièces en béton longtemps oubliées en mer, des roues, qui sous l’action des marées ont entamé leur évolution propre et, colonisées par les vers marins, les roues de béton semblent maintenant de la dentelle.

Le rêve de l’infirmière mélomane

Un pupitre de musicien, deux claviers, est-ce un orgue qui trône sur la pelouse ? en s’approchant, ce sont des seringues, des dizaines de seringues qui menacent de leurs dangereuses pointes de piqûres très colorées.