Oser la traversée à la nage !

Depuis les années soixante-dix la course-traversée à la nage La Rochelle – île de Ré fait fureur ! Toujours plus nombreux, les nageurs étaient cette fois 142 à se jeter à l’eau.

Et il fallait être motivé pour prendre le départ un peu avant 9 heures samedi 28 mai au Belvédère ! La plus jeune a 14 ans, le plus âgé 72 (ils étaient 20 de plus que l’année dernière) et tous ont relevé le défi proposé chaque année par Pierre-Yves Breillad, le président du club subaqua de La Rochelle. L’événement rassemble les licenciés d’une quinzaine de clubs de la région auxquels se sont greffés cette fois Paris et Toulouse.

45 bénévoles ont été mobilisés pour sécuriser l’opération qui nécessite toute une logistique. La circulation n’étant pas fermée aux voiliers sous le pont, sept bateaux fixes, dont un référent avec un médecin à bord, balisaient la course tandis que 8 kayaks suivaient le flot des bonnets orange. Pour que les nageurs ne dérivent pas, la compétition se joue toujours à l ‘étale de haute mer. Il fallait être un peu plus courageux cette année (l’édition 2015 avait pris le départ à 15h30 sous un soleil radieux) pour affronter les courants à l’aube et la sensation de solitude sous l’immensité du pont.

Toute contrainte créant une opportunité, Pierre-Yves Breillad en a profité avec le soutien de la commune de Rivedoux (elle suit l’événement chaque année, Patrice Raffarin étant venu à bicyclette, saluer les participants dès potron-minet) pour fêter l’évènement autour d’un barbecue géant. Car s’il s’agit bien d’un défi personnel, c’est aussi l’amour de la mer que partagent tous ces complices ascendants poisson.

Record battu !

En mono ou bi-palmes, avec ou sans appui, moins de trente-cinq ans, plus de cinquante, entre les deux : comme toujours il y a tout un tas de classement. Ce qui est sûr c’est qu’à chaque fois on compte un tiers de femmes et qu’à ce titre, il convient de saluer la performance de Maïté Aranda Amunarri. Cette jeune Bordelaise de 26 ans gagnante de l’édition 2015, a nettement amélioré son temps (35’50 contre 37’10), ce qui, bien qu’étant dans les premières arrivées, n’a pas suffit à lui faire remporter la palme.

Celle-ci revient à Armand Réau, pompier à Poitiers, qui a plié le record en 33 minutes ! 3200 mètres de traversée (auxquels s’ajoutent facilement 200 mètres de sinuosité) ce qui, avec une moyenne de cent mètres à la minute pour le gagnant, fait du mono-palme le meilleur challenger de la course (certains peuvent atteindre des vitesses supérieures à 12 km/h). Parmi les habitués, Sylvie Hugel avait pris la troisième place du podium avec 38 minutes l’année dernière et conserve son titre avec quatre minutes de mieux.

Les plus longs auront mis une heure de plus (1h36 pour le vaillant dernier), mais avec la satisfaction d’avoir eux aussi amélioré le chrono et surtout participé à un événement « bon esprit ».

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