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Migration, comme un vol d’Oies Sauvages
Si l’hiver est synonyme de froid pour tous les Rétais, il est également annonciateur de l’arrivée d’un oiseau très bien connu de nos côtes : la Bernache Cravant (Branta Bernicla). Cette oie sauvage est certainement l’un des oiseaux les plus célèbres de l’île de Ré. La Bernache Cravant est facilement reconnaissable : la tête, le cou, la poitrine, la queue, le bec et les pattes sont noirs tandis que le dessus du corps est gris brun avec des bordures claires. Le dessous du corps et les ailes sont gris brunâtre avec l’arrière du corps blanc. L’adulte se distingue du jeune par la tache blanche qu’il arbore de chaque côté du cou, formant une cravate d’où est tiré son nom français « Cravant ».
Bien que certains individus soient présents toute l’année, elle reste un oiseau migrateur. Comme chaque année nous assistons de mi-octobre à mars à une importante vague migratrice de ces anatidés. La Bernache Cravant quitte sa Russie natale et la toundra sibérienne en septembre. Le froid présent dans ces pays y est si intense, en cette période, qu’il lui est très difficile de s’alimenter. Elle se dirige donc vers la côte Atlantique à la recherche de plantes aquatiques, d’algues et surtout de la zostère marine dont elle dépend. C’est une excellente nageuse qui vit toujours en groupe parfois très important. Cela permet d’éviter les attaques des prédateurs comme le busard des roseaux ou le goéland marin. Et ne vous y trompez pas, elle peut se déplacer de jour comme de nuit. Les vols migratoires sont souvent très bien vus car l’espèce peut voler bas et toujours en nombre important.
Espèce strictement marine, elle se retrouve sur les côtes de toute l’ile de Ré et dans les marais salants à marée haute. La marée basse est un moment privilégié pour l’observer dans l’estran rocheux ou sur les vasières à la recherche de nourriture au côté d’autres oiseaux migrateurs. Elle apprécie particulièrement la compagnie des canards comme le canard siffleur et le canard pilet qui mangent les restes d’algues. Mais il est aussi possible d’en observer dans les champs et les prés de terre car elles peuvent y trouver des compléments dans leur alimentation et s’y reposer. Quand la température remonte, il est l’heure pour elles de retourner dans la toundra pour donner naissance à leurs petits. Le nid est à même le sol et les petits peuvent le quitter dès qu’ils savent marcher en été.
Si vous voulez les observer, rendez-vous sur les côtes de n’importe quelle plage à marée haute cet hiver ou sur l’estran rocheux du Phare des Baleines.
Mathieu Latour – Photographe animalier – mathieu.latour98@gmail.com
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