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Le martyre de Catherine d’Alexandrie dévoilé au grand public

Annoncée dans la presse, attendue, oubliée, puis rattrapée par le bouche à oreilles du dernier moment, la cérémonie du retour du prestigieux tableau peint en 1683 par Antoine du Ronnel Le martyre de Catherine d’Alexandrie, après sa restauration dans l’église de La Flotte, le 25 novembre dernier, a rassemblé une assistance nombreuse.
Chacun était à son poste, parfois dans un rôle invisible, mais précieux pour le bon déroulement de la cérémonie. Que soient vivement remerciés les photographes du tableau, Dominique Debelle et Philippe Mémeteau, ainsi que Nicole Heger, Odile et Philippe Joignant, Benoît Brenelli (à la musique et à l’éclairage).
La cérémonie peut commencer. Le maire, Monsieur Léon Gendre, le curé de l’église, monsieur Michel Cottereau et Roger Touton, membre des Amis de l’église ont accueilli et remercié. C’est Roger Touton qui le premier a dévoilé le tableau, en ôtant le voile qui le recouvrait et le dérobait jusque-là aux regards du public. Puis il joue sa partie dont il a la maîtrise, puisqu’il a souvent l’occasion d’évoquer la toile d’Antoine du Ronnel, dans sa présentation des trésors de l’église. Il dévoile donc Catherine d’Alexandrie, en contant son « histoire qui confine à la légende ». Ainsi rappelle-t-il qu’avant d’être décapitée, Catherine a été miraculée, sauvée du supplice de la roue par un ange libérateur. Tel est d’ailleurs le véritable sujet du tableau.
Quant à la restauratrice, Pascale Brenelli, elle a tenu son rôle avant, dans son atelier de Loix, où le tableau a séjourné pendant deux ans. Elle raconte la restauration complexe et minutieuse.
Elle en parle avec précision et clarté. Les auditeurs apprennent que le tableau a fait des allers et retours entre Loix et Bergerac pour assurer la pré-restauration du support, qui, elle relève d’un travail de couture et non de technique picturale de restauration. Celle-ci vient après les rapiéçages de la toile que l’artiste expose alors dans ses étapes successives. Elle attire aussi l’attention sur une partie repliée du tableau qui vient s’ajouter aux inconnues sur l’identité du peintre dont on ne connaît que le nom, mais pas le reste de son oeuvre. Le public est très intéressé.
Vient le tour de Jacqueline Berny qui cherche à « faire voir » le tableau et à le comprendre par la poésie. Le dévoilement des images s’opère, dit-elle, au fur et à mesure d’une mise en correspondance entre les mots et les détails du tableau, ses lignes et ses couleurs qui riment avec la musique des mots.
Cette « révélation » s’effectue par un travail inspiré et rigoureux, celui-ci mis en lumière par le travail non moins inspiré et rigoureux de celui qui a réalisé le montage des images courant sur le texte.
Qu’à cet égard soit vivement et publiquement remercié, Emmanuel Lapalus, concepteur rédacteur, fils de Jacqueline Berny. Le public est émerveillé pat le découpage des images.
Jacqueline Berny dit son texte dans le bonheur d’un partage avec une assistance à l’écoute, concentrée et émue. Elle ajoute que son travail a mobilisé son énergie pendant plusieurs mois. Elle s’y est attachée avec les mêmes exigences et passion qu’elle met dans la création de sa collection « Un Tableau – Une Voix ».
La création de son texte « Catherine détachée » qu’elle a écrit à la demande des Amis de l’église, présente un caractère inédit, puisqu’elle a travaillé sur le terrain, dans la contemplation d’un tableau presque à portée du regard – ou de bicyclette – du village de La Flotte à celui de Loix. Que sa vision s’est enrichie de l’évolution du travail de la restauratrice avec qui elle a établi un dialogue constructif.
Auquel il faut ajouter la joie secrète de partager le dévoilement du fameux tableau inscrit au Patrimoine de l’île de Ré avec tout un village.
JB
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