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Lutter contre la désertification médicale en Charente-Maritime
Le Département de Charente-Maritime vient d’adopter un grand plan de santé pour faire venir des médecins dans les zones en tension
C’est un plan d’envergure à cinq millions d’euros, dont un million pour la seule partie fonctionnement. « Il est tourné aussi bien vers les médecins déjà formés ou en cours de formation, les infirmièr(e)s et les collectivités portant un projet de maison de santé », explique la conseillère LR Corinne Imbert. En charge du dossier, la sénatrice a présenté le programme aux élus du Département à l’occasion de la session d’automne du Conseil départemental, qui s’est tenue du 26 au 30 octobre 2020. Pour le président de la Charente-Maritime Dominique Bussereau, « c’est un plan important car nous voyons bien les manquements en zone rurale et dans les villes moyennes ».
Le programme s’appuie sur un état des lieux réalisé par le Département en partenariat avec l’Agence régionale de Santé (ARS). Sans surprise, l’extrême sud de la Charente-Maritime et le bassin de Saint-Jean d’Angély sont les territoires souffrant le plus du manque de médecins. « La carte de zonages a été établies selon ces critères : une population majoritaire de plus de 75 ans ; des médecins généralistes de plus de 60 ans ; une faible densité de praticiens par rapport à la population ; un accès aux transports difficile », explique Corinne Imbert. De manière générale, la démographie a augmenté en dix ans, alors que le nombre de médecins a décru. Malgré les renouvellements, la Charente-Maritime a perdu 32 praticiens entre 2009 et 2019. Les plus fortes baisses se situent dans les bassins de Rochefort et de Royan. Sans être prioritaires pour le moment, ces zones « intermédiaires » en termes de désertification seront donc suivies de près. Autre paramètre d’importance: les plus de 60 ans représentent la majorité de la population locale, y compris parmi les praticiens (27%).
Ce n’est pas la première fois que la Charente-Maritime se penche sur la problématique de la désertification médicale. En 2011, elle avait déjà lancé un dispositif d’aide à l’installation à destination des jeunes médecins. Ce programme se traduit par une aide financière exponentielle sur trois ans et par une signature de convention engageant l’étudiant à s’installer au moins quatre ans sur le territoire après ses études. Une aide aux collectivités pour héberger des remplaçants à leur médecin généraliste avait également été mise en place. Sans oublier certains investissements auprès des mairies qui portaient des projets de maisons de Santé. Tous ces dispositifs ont été complétés et intégrés aux seize actions définies par ce grand plan santé. Les étudiants en médecine en fin de cycle pourront notamment bénéficier d’aides au logement.
Parmi les nouveautés du plan, le Département compte accueillir les infirmiers en « formation de pratique avancée », qui existe depuis 2018 au niveau national, et permet aux soignants d’élever leur niveau de compétences. Du côté des praticiens en libéral, ils seront encouragés à prendre des stagiaires. Notamment avec un dédommagement financier pour les deux jours de formation nécessaire pour devenir maître de stage. Concernant les collectivités, le Département prévoit de renforcer son soutien en aidant aux rachats de cabinets médicaux par les communes de moins de quatre mille habitants. Il prévoit également de s’investir dans les fonctionnements des Centres de Santé de médecine générale. Ce qui n’empêchera pas, en parallèle, de continuer à développer la télémédecine, en particulier dans les zones les plus reculées.
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