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Lisenn s’est envolée vers ses rêves… à Québec
A l’heure où nombre de jeunes Rétais s’apprêtent à faire leur rentrée en France, Lisenn Barré s’est envolée ce dimanche 31 août pour la ville de Québec (Canada), où elle a décroché le sésame pour une prépa d’un an dans une prestigieuse école de cirque internationale.

Ce n’est évidemment pas sans une certaine appréhension qu’elle a dit au revoir à ses parents et sa soeur, dimanche matin, à Roissy. Car toute talentueuse et déterminée que soit cette jeune fille de 19 ans, elle s’apprête à vivre une fascinante aventure, très, très loin de son île natale adorée.
Pas facile non plus pour ses parents, Mathieu Barré et Virginie Garandel, bien connus pour leur vie professionnelle et leur implication associative sur le territoire rétais, qui l’ont certes toujours encouragée dans sa passion devenue une vocation.
De l’île de Ré…
Lisenn a suivi toute sa scolarité sur l’île, dans les écoles du Bois-Plage, de Sainte-Marie puis de La Flotte, avant de rejoindre le Collège des Salières. Elle a dévoilé très tôt sa fibre artistique, découvrant dès l’âge de 4-5 ans les différentes disciplines circassiennes avec Pietro Marcucetti qui proposait des stages sur l’île de Ré, durant les vacances, avec le soutien du Foyer du Bois-Plage et des cours toute l’année à cheval entre l’île de Ré et Rochefort pour les disciplines aériennes, avec le soutien de Maryline Poix. Entre arts et sports, elle a participé aux cours de ContempoRé danse d’Anne-Laure Nivet, d’Île de Ré Danse de Christine Didier, de gymnastique avec Maryline Poix et son association Pour La France, de l’Ecole de Musique de l’île de Ré et la Philharmonie. Durant de nombreuses années elle a ensuite participé aux stages de Marie La Bohème d’Ophidie Circus, puis a intégré l’équipe d’animation : elle encadrait les enfants le matin et pouvait s’entraîner l’après-midi. Ses numéros lors des spectacles de fin de stage – souvent en duo avec Yolène Boury – ont fait rêver plus d’un enfant et forcé l’admiration des parents. Lisenn a aussi participé à différents spectacles donnés par Ophidie sur l’île de Ré et à La Cavalcade de La Rochelle, dont les déambules sur échasses à La Couarde, La Flotte, ou encore Rivedoux, ainsi qu’aux cabarets de cirque donnés par Ophidie le samedi soir à La Java des Baleines. Toutes ces activités et leurs animateurs ont contribué à façonner sa personnalité artistique, et à renforcer sa motivation pour les arts circassiens. Que ce soit sur les numéros aériens (au tissu, au trapèze…), puis à la bascule et désormais au trampoline, Lisenn est manifestement dans son élément.
… A Châtellerault, puis Lausanne…
Ainsi, voilà cinq ans, à tout juste 14 ans, Lisenn a-t-elle rejoint l’Ecole nationale de cirque de Châtellerault, où elle a pu préparer un baccalauréat option arts du cirque (12h de cirque par semaine, ainsi que le mercredi après-midi !), obtenu haut la main à 17 ans. Plus que jamais déterminée, Lisenn souhaitait déjà intégrer une école supérieure cirque et devenir artiste circassienne. Pour cela, elle a eu la chance d’être choisie pour intégrer l’Ecole de Cirque de Lausanne, pour une formation pré-professionnelle, avec de très bons enseignants spécialistes en bascule, trampoline et acrobatie, ainsi qu’en danse et en théâtre. Si les arts du cirque sont, en effet, pluridisciplinaires, Lisenn a d’abord choisi à Lausanne la bascule comme spécialité. Spectaculaire, la pratique de celle-ci demande tout à la fois d’avoir un mental d’acier et une condition physique athlétique ! Puis elle a opté temporairement pour le trampoline, la bascule exigeant d’être en duo, difficile à pérenniser au fil des pérégrinations de ces artistes en devenir. En parallèle de cette formation, elle dispensait des cours de cirque en loisirs, pour financer partiellement ses études. La tête dans les étoiles, Lisenn n’en garde pas pour autant les deux pieds dans le même sabot et travaille également chaque été sur l’île de Ré pour assumer une partie de ses frais d’études. Cet été, elle a ainsi travaillé avec l’équipe de trampoline de Saint- Martin de Ré !
… avant l’envol vers Québec ce 31 août
Lausanne n’était toutefois qu’une étape dans le parcours projeté de Lisenn, lui permettant de se préparer au mieux, en une année, pour intégrer l’une des deux Ecole nationales de cirque du Canada (Montréal et Québec), pami les plus prestigieuses dans le monde. Celles-ci forment et développent les nouveaux talents de la relève circassienne internationale. Un rêve pour la jeune fille, adolescente passionnée, douée et dotée d’une volonté de fer.
Ainsi a-t-elle été admise sur concours (une poignée d’élèves retenus sur plus d’une centaine de candidats de toutes nationalités) en prépa à l’école de cirque de Québec, seule école de cirque professionnelle publique au Canada. Cette année de prépa doit lui permettre d’intégrer ensuite une école supérieure pour un cursus de trois années de formation professionnelle conduisant au diplôme.
La joie fut grande à l’annonce de ce résultat, laissant aussi progressivement place à l’approche de l’échéance du départ à une certaine forme d’appréhension – Lisenn n’a que 19 ans – pour elle et ses parents. « J’aurai un mois de vacances en fin d’année, je reviendrai donc dans ma famille à La Flotte et ensuite je passerai l’été prochain à nouveau sur l’île ! » dit-elle tout sourire… tentant de dissimuler tant bien que mal son stress !
Lisenn rêve de devenir interprète circassienne dans des compagnies internationales, de participer à la mise en scène, puis de créer son propre numéro, les deux dimensions sportive et artistique lui plaisant tout autant.
Promis, Ré à la Hune suivra de près ses pérégrinations canadiennes et vous donnera de ses nouvelles !


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