- Île de Ré Mag’
- Nature
L’île de Ré, terre de champignons rares
La Société mycologique du massif d’Argençon (SMMA) et Ré Nature Environnement, qui ont signé une convention de partenariat voilà onze ans, organisent chaque année une sortie-récolte de champignons, en général à l’automne.

Les expertises sont reconnues en France et à l’international : la SMMA, présidée par Michel Hairaud, participe ainsi à l’inventaire des espèces de champignons sur l’île de Ré. Lors de la sortie de l’automne 2023, sur le site de La Grainetière, à La Flotte, une importante récolte de champignons a été réalisée par les cinquante-sept participants, répartis en petits groupes. Les espaces boisés y sont très denses, notamment composés de cyprès de Lambert, chênes verts, pins parasols, peupliers noirs et pins maritimes. Sa densité de cyprès en fait un lieu de premier plan pour les champignons. Ainsi, en une matinée, plus de cent-vingt espèces de champignons ont été collectées, puis exposées sur des tables, avant d’être commentées par les experts de la SMMA, écoutés avec attention par les participants. L’après-midi, une sortie aux Biettes et aux Gouillauds (Bois-Plage), a permis de réaliser un autre inventaire. Tout cela sera documenté par la SMMA.
En tout, près de huit cents espèces ont été répertoriées lors de près de cinq mille récoltes effectuées depuis onze ans, sur l’île de Ré, avec la SMMA, et on en découvre de plus en plus.
Parmi elles, très nombreuses sont les espèces de champignons considérées comme rares, voire très rares ou endémiques car liées à des habitats particuliers bien représentés au sein du patrimoine naturel rétais. Par exemple, les « étoiles de terre » ou Géastres qui sont étroitement liés aux vieux Cyprès de Lambert dont l’île de Ré représente le secteur européen le plus dense. Parmi la vingtaine d’espèces de Géastres connues en Europe, on en trouve une quinzaine à l’île de Ré.
En novembre dernier, Michel Hairaud a confirmé qu’un champignon, le Propolis Farinosa, prélevé en novembre 2022 aux Maraises (Saint-Martin de Ré) sur une branche de peuplier noir, encore inconnu dans le monde, a donné lieu à la reconnaissance mondiale d’une nouvelle espèce d’une famille particulière. Celle-ci a été étudiée et référencée par Jason Karakéhian, grand mycologue de l’Université de Chicago dans l’Illinois.
Trois nouvelles espèces sont en voie d’authentification, en plus du Propolis Farinosa. L’île de Ré représente ainsi une source intéressante – voire exceptionnelle – en France et en Europe de nouvelles espèces de champignons. Les spécialistes l’expliquent notamment par notre climat océanique, l’hygrométrie de l’air intéressante même lors des étés chauds, la géologie et la nature de nos sols, ainsi que par la couverture végétale. Une vaste mosaïque de micro-milieux d’une grande variété se retrouve sur notre île, expliquant la diversité des espèces de champignons qu’on y trouve.
Un champignon de Paris, l’Agaric, cultivé par l’INRA dans ses champignonnières, est ainsi ressourcé génétiquement grâce à des sources sauvages d’Agaric qu’on trouve dans l’île de Ré. Les intérêts économiques potentiels sont liés à la possible émergence de nouvelles molécules aux débouchés intéressants en pharmacologie.
La plupart des champignons présents sur l’île de Ré ne sont pas comestibles, s’ils sont ingérés par l’être humain ils peuvent être mortels, il est même formellement déconseillé de les toucher. Quand une espèce est comestible, il s’agit en général de la Pleurote du Panicaut (Argouane), on la trouve alors en quantité.
La Nature rétaise regorge décidément de bien de trésors !



Lire aussi
-
Publi-info
“LES CORSAIRES” : UNE BELLE PALETTE DE PRESTATIONS
Dix magasins se sont installés voilà près de cinq ans autour d’Intermarché Saint-Martin de Ré, composant un centre commercial attractif toute l’année. Sport, santé, beauté et bien-être, téléphonie ou encore produits du terroir... « Les Corsaires » complètent parfaitement la vaste offre de la grande surface.
-
Publi-info
Intermarché Saint-martin de Ré : 05 46 09 42 02
-
Île de Ré Mag’
Louise Gravestock : au chevet des voiles rétaises
Avoir 18 ans, quitter le foyer familial pour voir le monde, cela peut paraître courant. Mais débarquer sur l’île de Ré juste après la tempête Xynthia sans parler un mot de français, c’est un peu moins banal. C’est justement comme cela que Louise Gravestock a quitté l’Angleterre pour poser ses valises à Ré, en mars 2010. Retroussant ses manches et apprenant le français dans la foulée, la jeune britannique n’est jamais repartie. Elle a depuis créé sa propre activité, la seule voilerie de l’île de Ré.
Je souhaite réagir à cet article