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Les tulipes du coeur associatif contre le cancer
Pour la 26è année, le Lions Club Île de Ré a remis le 25 juin dernier un chèque - 19 K€ contre 18 K€ en 2024 - au Professeur Piot, président de la Ligue contre le cancer de Charente-Maritime.

Ce sont près de 350 K€ qui ont ainsi été versés pour contribuer au financement de la recherche depuis la première campagne de 1999/2000, initiée par Jean-Claude Artus.
Cette saison 2024/2025 a été rendue compliquée par une météo difficile et quelques défections parmi les gougeurs habituels, sans compter l’absence pour raison de santé de Jean-Louis Neveu, cheville ouvrière et coordonnateur de l’opération, Jean-Bernard Guichet ayant pris le relais.
Une belle mobilisation rétaise
Sylvie Lagache, présidente 2024/2025 du Lions Club Île de Ré – Jean-Claude Porté vient de lui succéder pour 2025/2026 – s’est dite heureuse que le club puisse ainsi donner un coup de pouce très concret à la Ligue et à travers elles aux malades et familles, à la recherche et à la prévention. « Toute l’île de Ré se lie au Lions Club. Jean Paul Héraudeau met à disposition le terrain familial, les mairies du Bois-Plage et de Rivedoux- Plage prêtent des chalets, La Verdinière un préfabriqué et les bénévoles de nombreuses associations* se relaient, les grandes surfaces et plusieurs magasins accueillent des stands de vente des tulipes, les mairies permettent l’accès à leur marché. Bref, cela fait du monde mobilisé pendant le mois que dure la récolte et la vente des tulipes. », a-telle rappelé.
Les élus présents ont souligné la force mobilisatrice impulsée par le Lions Club Île de Ré – opération la plus efficace de toute la Nouvelle Aquitaine – et le remarquable travail réalisé sans relâche par le Pr Jean-Marie Piot. Ce dernier a remercié cette chaîne de solidarité associative : « La France des associations doit perdurer, elle est indispensable, or il est parfois plus compliqué de trouver des bénévoles. La Ligue contre le cancer est le premier financeur de la Recherche après l’Etat. », a-t-il rappelé, martelant son message autour de la responsabilité des pesticides dans l’occurrence des cancers, évoquant bien sûr les excès de taux de cancers – mis en évidence par l’étude initiée par La Ligue – à saint- Rogatien, Saint-Vivien, L’Houmeau et Gémozac : « Ce gros problème, il va bien falloir le poser sur la table. Je m’étonne au vu de ces résultats que nous n’ayons jamais eu de remontées de la part du milieu médical. De même on a découvert 30 % de cancers en plus à La Pallice-Chef de Baie…» Jean- Marie Piot réclame depuis sept ans la tenue de registres (voté cette fin juin à l’Assemblée nationale), notamment dans les cancers pédiatriques : « Je me battrai pour que ces registres soient indépendants et autonomes, territoire par territoire. »
41 % des nouveaux cas de cancers pourraient être évités
Le Professeur Thierry Maugard, qui dirige une équipe de quarante personnes au LIENS-CNRS, a dressé un état des lieux de la maladie en France et dans le monde, avant de présenter un axe de recherche mené ces dernières années à La Rochelle, notamment grâce aux opérations Tulipes contre le Cancer du Lions Club.
Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde, après les maladies cardiovasculaires. Entre 2022 et 2050 on s’attend à + 75 % de nouveaux cas, 20 millions chez les hommes, 15 millions chez les femmes
En incidence, les cancers les plus fréquents sont ceux du sein, de la prostate, du poumon, du colorectum, du col de l’utérus et de l’estomac. En mortalité arrivent en tête ceux du poumon, du sein, du foie, de l’utérus et du colorectum. Mais si on rapporte la mortalité au nombre de cas, on voit que le taux de mortalité est de loin le plus élevé pour le cancer du pancréas, du foie, de l’oesophage…
Différentes cartographies élaborées par les chercheurs démontrent l’impact du mode de vie, d’une exposition à des facteurs de risque, et des prédispositions. Ainsi nous apprennent-ils que 41 % des nouveaux cas de cancers pourraient être éviter si l’exposition aux facteurs de risque était réduite. Le tabac arrive en tête en matière d’impact, suivi de l’exposition aux polluants, de l’alcool, puis par les mauvaises habitudes alimentaires et le surpoids. L’alcool conjugué au tabac démultiplie le risque de cancer du sein chez les femmes, de plusieurs autres cancers chez les hommes et les femmes, les hommes étant nettement plus à risque. Le sucre est particulièrement néfaste en ce que le cancer aime le sucre, celui-ci favorise le développement des cellules cancéreuses. Evidemment, existent aussi le facteur héréditaire et celui de « manque de chance ».
A contrario, la pratique d’une activité physique réduit le risque de plusieurs cancers : colon, sein, poumon, endomètre/utérus. La recommandation chez l’adulte est de pratiquer chaque jour au minimum 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée (ex : marche rapide) à élevée (ex : jogging) par séance d’au moins 10 mn. Côté alimentation est préconisée la réduction de consommation de viande rouge, de produits salés gras, de produits sucrés et d’alcool, tandis que sont à privilégier les aliments complets, les fruits et légumes, les légumes secs et fruits à coque et la viande blanche et produits de la mer.
Recherche fondamentale à La Rochelle
Financée par la Ligue contre le Cancer, la recherche du LIENS à La Rochelle concerne notamment l’Héparanase, une protéine surexprimée qui dégrade le microenvironnement tumoral, favorise l’invasion et la migration des cellules, et donc le développement des métastases dans l’organisme. Les thérapies anti-angiogéniques visent à réduire la vascularisation des tumeurs, le laboratoire travaille à l’élaboration des inhibiteurs de l’Héparanase pour bloquer ou ralentir vascularisation, invasion et migration des cellules tumorales. Plusieurs drogues ont déjà été imaginées et développées au laboratoire depuis 2011, La Rochelle ayant été le premier en France à étudier cette protéine. Là où le bât blesse est qu’à ce stade, il faudrait que la R&D privée, d’un laboratoire pharmaceutique, prenne le relais. Ce qui n’intéresse pas la plupart des grands labos : 15 ans de R&D pour un brevet protégé 20 ans, le calcul économique est rapide : 5 ans de vente seulement – si l’AMM est délivrée – avant de voir les génériques débouler ne permettent pas de rentabiliser un tel investissement… Les Labos privés préfèrent se focaliser sur les molécules qui rapportent. C’est aussi simple et cynique que cela.
Quelle est alors la solution ? « La recherche devrait être prise en charge par les pouvoirs publics, des organismes publics. Interpellez donc les hommes politiques, que font-ils à ce sujet ? », nous répond tout de go Jean-Marie Piot.
*Amicale laïque Les Chardons bleus, Amicale laïque de Rivedoux, les Amis du Musée Ernest Cognacq, l’Embellie, le Secours catholique, Les Jardiniers rétais, Ré Solidarité, Les Resto du coeur, RéCléRé, le Foyer du Bois et dernier venu le club des 2CV et Méhari.
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