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Les oiseaux du grand large

L’observation des oiseaux ne s’effectue pas toujours sur terre dans les marais ou dans les campagnes. Certains spécimens, plus insaisissables, nécessitent d’aller les chercher en pleine mer à bord d’un bateau. C’est le cas pour différentes espèces d’oiseaux marins qui passent leur vie entière à voler et se poser entre les vagues de l’Atlantique. Ces oiseaux du grand large ne reviennent à terre qu’une fois par an entre la fin du printemps et pendant l’été pour se reproduire sur des îlots rocheux des côtes bretonnes ou plus au nord au Royaume-Uni. Fait intéressant, bon nombre de ces oiseaux ne pondent qu’un seul oeuf dont les parents s’occupent avec une grande attention.

Les oiseaux pélagiques (du grec « Pelagos » qui signifie « la haute mer ») se nourrissent de poissons, de calamars, de crevettes et d’autres invertébrés marins qu’ils pêchent en surface. Plusieurs oiseaux ont ainsi développé la capacité de plonger sous l’eau en piqué et de nager pendant un cours moment avec leurs ailes pour rattraper leur proie et s’en saisir à l’aide de leur bec. C’est notamment la spécialité du Fou de Bassan (Morus bassanus) le plus grand des oiseaux marins d’Europe. Reconnaissable à son plumage blanc, ces longues ailes pointues et sa tête jaune pour les adultes (les jeunes ont un plumage gris). Une fois qu’il a repéré sa proie dans les airs, il plonge, les ailes recroquevillées sur son corps, et tel un missile, il s’en saisit et la déguste en surface. Parfois, l’opportunité d’un banc de poissons (sardines ou harengs par exemple) regroupe plusieurs dizaines d’individus affamés aux côtés de dauphins et de poissons prédateurs plus gros.

Parmi les autres oiseaux pélagiques on trouve également le Puffin des Anglais (Puffinus puffinus) reconnaissable à sa taille proche de celle du goéland, par sa couleur gris foncé et son ventre blanc. Comme chez les albatros, il dispose de narines «tubulaires» avec une glande spéciale permettant d’évacuer de son bec les excédents de sel.

Souvent en groupe en surface lorsqu’il est au repos, il partage ses zones de pêche avec les Océanites tempête (Hydrobates pelagicus). Celles-ci comptent parmi les plus petits oiseaux marins du monde, pas plus grandes que certains passereaux. Toutes noires avec le croupion blanc et le dessous des ailes blanchâtre, leurs silhouettes évoquent celles des hirondelles. Très maladroite sur terre, elle préfère vivre au large en petit groupe et pendant la saison de reproduction, ne revient à terre que de nuit pour éviter les prédateurs que sont les goélands marins.

Tous ces oiseaux sont difficilement observables depuis les plages et même avec de bonnes jumelles, ils restent très éloignés des côtes. La meilleure solution est de prendre un bateau et de s’aventurer au large pour avoir une chance d’observer un maximum d’espèces.

Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com
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