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Les habitants demandent le recul des cuves d’hydrocarbures

Raymond Bozier, président de l’association RESPIRE, entouré de son bureau, tenait mardi 5 novembre une conférence de presse pour faire le point de la situation, au terme de l’enquête publique sur le PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques) close le 31 octobre 2013.
RESPIRE conteste le PPRT

Association loi 1901, apolitique, RESPIRE s’est créée pour agir au nom des populations exposées aux risques industriels et aux pollutions des sites SEVESO, concentrés à l’ouest de La Rochelle, sur le Grand Port Maritime. Certaines, les plus dangereuses, sont classées « seuil haut » dans l’échelle des risques technologiques SEVESO. Avec les 4 nouvelles cuves de stockage pétrolier en construction, l’implantation des installations d’ENVIROCAT pour la fabrication de bio-carburant, la mise en service prochaine de l’unité de broyage de klincker d’HOLCIM… c’est un trafic routier et ferroviaire de matières dangereuses en pleine croissance, et du risque ajouté aux risques existants, qui inquiètent les habitants des quartiers ouest rochelais.
Les candidats aux prochaines élections municipales devront tenir compte de cette situation et demandent à rencontrer RESPIRE. L. Jaumouillé et J.F. Fountaine ont donné un avis favorable au PPRT, regrette Raymond Bozier, qui souligne que d’autres personnalités soutiennent l’action des habitants, comme le député Olivier Falorni, la présidente de Région Ségolène Royal, le parti de Gauche et Europe écologie.
Des indicateurs qui traduisent l’inquiétude grandissante de la population
La participation exceptionnelle à l’enquête publique, avec plus de 70 interventions en mairie et 26 par Internet, témoigne de la crainte des habitants. « Avant », dit Raymond Bozier, qui se félicite du rôle citoyen et éducatif de RESPIRE, « ce sont au maximum 20 participants qui se seraient déplacés. »
La pétition pour le recul des cuves pétrolières prospère sur Internet avec 4200 signatures, et sur les marchés recueille 811 signatures. Elle a été remise au commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique sur le PPRT. Raymond Bozier regrette aussi que dans le PPRT, les risques sismiques et la pollution de la nappe phréatique avérée ne soient pas suffisamment considérés.
La loi Bachelot fortement contestée
Cette loi laisse seul l’industriel PICOTY décider de la faisabilité du recul des cuves, en fonction de l’évaluation qu’il fait du coût économique « acceptable » pour réaliser l’opération. La société concernée dit ne pas en avoir les moyens, alors que l’association RESPIRE estime à 2 % du montant du chiffre d’affaires le coût de l’opération. « Il a pourtant les moyens de construire 4 nouvelles cuves pour stocker 43 000 m3 supplémentaires » dit Raymond Bozier.
Sur un plan juridique, les cuves de stockage de la société pétrolière sont implantées par convention sur le domaine publique maritime. « Cette convention d’occupation temporaire du domaine public de l’État s’éteindra en 2015. L’État devra à son terme prendre ses responsabilités et tenir son rôle régalien : protéger les populations… ou défendre les intérêts industriels », ajoute-t-il.
Peu de moyens pour combattre, mais beaucoup d’arguments
Une requête est déposée au Tribunal de Poitiers contre le permis d’exploitation des cuves, et il faudra recourir à un souscription populaire pour couvrir les frais d’avocat et de dossier. Raymond Bozier a aussi participé à une rencontre organisée avec le directeur de Cabinet du Ministre de l’environnement pour lui exposer la situation et l’angoisse des habitants.
Des nouvelles d’HOLCIM
Le dossier suivi par MAT-Ré prospère et l’heure des jugements au tribunal administratif de Poitiers approche. Les travaux de la cimenterie se termineront fin 2013, avec le démarrage progressif de l’exploitation prévu début 2014. MAT-Ré a observé que l’industriel n’avait construit que 2 tours de 66 mètres de hauteur sur les 4 projetées, et que le Grand Port Maritime et Holcim communiquent sur une production de 500 000 tonnes annuelles, soit 1/3 des 1,3 millions de tonnes autorisées par arrêté préfectoral du 6 décembre 2010. « Nous maintenons l’objectif “Zéro tonne” et la déconstruction des tours jumelles », s’exprime le président Frédéric Jack dans le bulletin de liaison MAT-Ré du 4ème trimestre, invitant cependant à la vigilance, « car une extension est toujours possible ».
Deux dossiers « chauds » qui interpellent la responsabilité des élus, de l’état, et animeront, à n’en pas douter, le débat citoyen et démocratique des prochaines élections municipales.
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