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« L’Ecole de la Confiance » crée un sérieux malaise

Nombre d’enseignants contestent le projet de loi sur « l’Ecole de la confiance », voté en février à l’Assemblée nationale, et la politique de Jean-Michel Blanquer en général, qui « n’a pas de colonne vertébrale éducative ». D’où la grève du 19 mars et l’appel à manifestation du 30 mars 2019.
La grève dans les écoles maternelles et élémentaires aurait été suivie mardi 19 mars par près d’un quart des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires), selon les chiffres du ministère de l’Education, alors que le principal syndicat du primaire le Snuipp-FSU, recense de son côté 40% de grévistes.
Le « recadrage, avec menaces de sanctions », envoyé par le ministère de l’Éducation nationale début mars aux recteurs, qui vise les enseignants refusant de faire passer les évaluations de CP et CE1 à leurs élèves, a créé un vrai malaise. Ces actuelles évaluations sont assez critiquées par certains enseignants qui les jugent peu pertinentes.
Après la journée de grève du 19 mars, le SNUIpp-FSU appelle les enseignants et parents d’élèves à manifester dans la rue le samedi 30 mars. Il en explique les principales raisons via un tract largement diffusé. Y sont exposées six raisons principales, parmi lesquelles la volonté du ministère de « renforcer le devoir de réserve et d’interdire les expressions publiques dénigrant l’institution scolaire ».
Dans le cadre de cette loi, l’instruction obligatoire démarre à trois ans, et non plus à six, alors que 97% des enfants en métropole sont déjà scolarisés. Les collectivités seront obligées selon le syndicat de participer aux dépenses des maternelles privées sous contrat dès 2019, « autant d’argent pris sur le public qui assure lui mixité scolaire et sociale ».
Des Établissements Publics Locaux des Savoirs Fondamentaux (EPLSF)
Plus encore la création “ d’établissements des savoirs fondamentaux » regroupant, à l’initiative des collectivités, un collège et plusieurs écoles de son secteur, fait peur aux enseignants qui estiment qu’il s’agit d’ « un changement profond de la structure administrative de l’école sans visée pédagogique ni consultation des équipes enseignantes ». Guidée selon eux par une simple logique budgétaire. Ainsi le principal du collège deviendrait le supérieur hiérarchique des équipes avec un adjoint en charge du premier degré. Les postes de directeurs d’écoles maternelles et élémentaires seraient supprimés : « Qui assurera le travail de direction au quotidien » s’alarme le syndicat ? Et quid de la proximité au quotidien, appréciée des parents ?
Autre grief des grévistes, la volonté de confier l’évaluation de la politique éducative à un Conseil d’évaluation de l’école (CEE) dont dix des quatorze menbres seraient choisis par le Ministre. Ce Conseil remplacerait le CNESCO, institution indépendante. « Un dispositif de contrôle entraînant un pilotage vertical de nature à renforcer la concurrence entre établissements et le pression sur les enseignants ».
Les enseignants s’inquiètent aussi de la volonté du ministère de faire appel à des étudiants préparant le concours, qui contre salaire pourraient assumer des tâches allant jusqu’à l’enseignement. Le syndicat y voit « un vivier de remplacement à bas coût ».
Enfin, comme dans nombre de professions – le mouvement des Gilets Jaunes en témoigne depuis plusieurs mois -, les enseignants (diplômés Bac + 5) et notamment les plus jeunes d’entre eux ont aujourd’hui du mal à vivre avec leur rémunération, « qui a baissé ces dernières années », avec « un point d’indice gelé depuis trois ans ». Ils dénoncent aussi des disparités de salaires qui seraient liées à des quotas et un nombre important d’heures supplémentaires effectuées sans être payées.
Le corps enseignant souffre d’une perte de considération de la société en général, et de la hiérarchie en particulier, comme nombre de professions pourtant indispensables aux citoyens…
Nathalie Vauchez
Le texte intégral du Projet de Loi n°1481 peut être consulté sur assemblee-nationale.fr
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