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Le Projet contesté de la Caserne d’Ars est maintenu
Les requérants* qui s’opposent au projet départemental de la Caserne d’Ars-en-Ré s’étonnent de ne plus avoir aucune nouvelle du Département, alors qu’une négociation était en cours. Ils ont alerté Ré à la Hune.
Petit retour en arrière
Le 2 février dernier, des habitants d’Ars-en-Ré découvraient l’affichage du permis de construire, accordé le 2 janvier par la Mairie d’Ars, pour le projet de caserne de secours du SDIS 17, porté et financé par le Département de la Charente-Maritime. Après différents échanges avec la Maire d’Ars et le président de la Communauté de Communes de l’île de Ré, auprès desquels ils ont présenté les fondements de leur opposition à ce projet architectural sur cet emplacement-là, il leur a été expliqué que le projet était validé et lancé, qu’il était vital pour le Nord de l’île de Ré et qu’il était inenvisageable de le revoir, avec le double risque de lui faire prendre beaucoup de retard et que le financement du Département soit fléché vers d’autres projets de casernes en Charente-Maritime.
Le 9 mars, une réunion publique était organisée par Lionel Quillet (président de la CdC) et Danièle Pétiniaud-Gros (maire d’Ars-en-Ré), visant à afficher le soutien massif des habitants et Maires de l’île de Ré à ce projet de caserne, à recueillir les doléances des habitants et accessoirement à mettre en évidence l’absence de concertation sur le terrain (sous-entendu de la part des Conseillers départementaux). A cette même date, le collectif des habitants* déposait son premiers recours.
Le 23 mars, lors d’une réunion avec Danièle Pétiniaud-Gros, Stéphane Villain, vice-président du Département et président opérationnel du SDIS 17, Véronique Richez-Lerouge et Patrice Raffarin, conseillers départementaux de l’île de Ré, le Colonel Didier Marcaillou et le lieutenant-colonel Pascal Couzinier, du SDIS 17, Stéphane Villain a confirmé sa position et celle de la présidente du Département, Sylvie Marcilly : il n’entendait pas revoir son projet sur le fond, celui-ci pouvant légèrement évoluer à la marge. « Devant ce blocage de principe sur le fond, nous avons maintenu notre recours. Stéphane Villain a cependant ouvert une piste en promettant de travailler à une amélioration, qu’il nous présenterait à la fin du mois de mai. Nous avons entendu les arguments des pompiers et accepté cette localisation de la nouvelle caserne, que nous remettions jusqu’alors en cause. », nous explique Nathalie Debray-Hurel, l’une des représentantes du Collectif*.
Un second recours, avec l’APSSC et un nouveau projet proposé
Le 2 avril 2023, le Collectif a déposé son second recours, auquel s’est associée l’Association pour la protection des sites de Saint Clément des Baleines (APSSC) et constaté, après avoir visité l’actuelle caserne le 14 avril, « les conditions déplorables dans lesquelles les pompiers exercent. »
« Nous avons eu le 28 avril une demande de négociation par le Département et la Mairie, qui nous ont dit attendre nos propositions pour envisager la signature d’un protocole d’accord avant l’été. Nous leur avons présenté nos propositions le 17 juin. Notre projet, simple, élaboré avec des professionnels, est conforme aux objectifs d’opérationnalité et de confort des pompiers ; il répond aux normes architecturales et paysagères de l’île de Ré et s’intègre parfaitement au paysage d’Ars-en-Ré, l’un des plus beaux villages de France. Enfin, il est plus écologique et plus économique que celui auquel a été accordé le permis de construire. » estime le Collectif. Celui-ci s’étonne de ne plus avoir aucune nouvelle du Département. « Ils s’étaient engagés le 23 mars à nous proposer un nouveau projet avant la fin du mois de mai. Rien. Puis à réagir avant l’été à nos propositions, présentées le 17 juin dernier. Toujours rien. Pas de réaction, pas de réponse. Quel dommage… Pendant ce temps, les travaux n’avancent pas et la nouvelle caserne prend du retard. A qui la faute ? Nous espérons toujours, qu’ensemble, nous arriverons à nous entendre pour que la construction de la caserne ne prenne pas de retard conséquent. »
Le Département maintient son projet en l’état
Interrogé par Ré à la Hune, Stéphane Villain, président opérationnel du SDIS 17 et vice-président du Département, confirme la position qu’il avait exprimée publiquement dès le mois de mars, sur la même ligne que celle des élus de l’île de Ré : « Nous avons toujours dit que nous pourrions éventuellement apporter des modifications à la marge, mais en aucun cas modifier le projet en lui-même, ce qui aurait conduit à le retarder et n’est pas acceptable. Nos services départementaux ont travaillé en relation avec la Mairie d’Ars-en-Ré sur d’éventuelles modifications, nous avons notamment étudié la possibilité d’éloigner un peu la caserne du restaurant voisin, elles se sont révélées impossibles à intégrer techniquement du fait du PLUi**. Nous restons donc sur notre projet initial, qui n’a pas pris de retard puisque leur recours n’est pas suspensif. Nous avons envoyé il y a un mois un mémoire dans ce sens au Tribunal Administratif. Je suis étonné que l’avocat du Collectif ne l’en ai pas informé. »
Il est donc très probable que le Collectif maintienne ses recours, remettant ainsi entre les mains du Tribunal Administratif l’avenir de ce projet…
Un dossier que nous continuons à suivre…
Informations et propos recueillis par Nathalie Vauchez
*Gilles et Sophie Bertran, Roger et Christine Boyer, Jean-Louis et Nathalie Hurel, Thierry et Michèle Pichard, Association pour la protection des sites de Saint Clément des Baleines, requérants et représentants du collectif des habitants d’Ars en Ré et du Nord de l’Île pour la sauvegarde de nos villages.
**PLUi : Plan local d’urbanisme intercommunal
Lire aussi nos précédents articles :
www.realahune.fr/debut-dincendie-maitrise-autour-de-la-future-caserne-dars/
www.realahune.fr/caserne-dars-le-departement-precise-sa-position/
www.realahune.fr/caserne-dars-reunion-publique-et-rencontres/
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