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Le Phasme Gaulois
Le soleil et la chaleur sont de retour et avec eux les insectes qui sortent de leurs cachettes hivernales. Parmi les nombreuses petites bêtes de l’île de Ré, il y en a une qui se montre particulièrement discrète malgré sa grande taille (7 à 10 cm) : c’est le Phasme Gaulois (Clonopsis Gallica).

Cet insecte appartient à la grande famille des phasmes. Il en existe plus de trois mille espèces réparties à travers le globe, mais c’est surtout dans les forêts tropicales qu’ils sont les plus nombreux. Pourtant cette espèce est la seule présente en Charente- Maritime alors que deux autres vivent sur la côte méditerranéenne.

Le nom « phasme » signifie en grec « fantôme ». Et en le regardant de plus près on comprend pourquoi. Le phasme ressemble comme deux gouttes d’eau à une brindille. Avec son corps mince et ses couleurs brune ou vertes, le phasme est un maître du camouflage parmi la végétation des zones boisées.

De plus, les phasmes avancent plutôt lentement, ce qui leur évite d’être remarqués par des oiseaux. L’insecte va même plus loin en mettant ses deux pattes avant vers le haut pour imiter à la perfection les petites tiges. Immobile toute la journée, il se déplace surtout la nuit.

Comme tous les phasmes, le phasme gaulois est herbivore et consomme surtout des ronces et du lierre. Il ne représente aucun danger pour votre jardin. Fait étonnant, il est presque impossible de trouver un mâle puisque les femelles se reproduisent par parthénogénèse. Cela signifie que les femelles peuvent se reproduire sans être fécondées par un mâle, mais elles n’engendrent alors que des femelles. Les populations sont donc comprises à 99% de femelles et le ratio se situe aux alentours d’un « mâle » pour plusieurs milliers d’individus. Chaque femelle pond quelques dizaines d’oeufs par an.
Autre fait surprenant, les oeufs des phasmes peuvent rester en dormance jusqu’à deux ans avant d’éclore. Les oeufs ont un pouvoir de résistance vraiment incroyable, pouvant résister à une déshydratation complète, à l’absence d’oxygène et aux rayonnements. Ils peuvent même voyager dans l’estomac d’un oiseau sans être digérés. Puis quand le volatile éjecte ses fientes, il éjecte aussi les oeufs de phasme qui continueront à se développer.

Alors si vous avez des buissons de ronces à proximité de chez vous, profitez d’une nuit chaude pour aller jeter un coup d’oeil et observer ces insectes fascinants.
Mathieu Latour
Photographe animalier
Administrateur Ré Nature Environnement
mathieu.latour98@gmail.com
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