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Le musée du Platin fait vivre le patrimoine depuis 30 ans
Le musée du Platin, à La Flotte, a fêté ses 30 ans, samedi 11 octobre. Géré par l’association Flotille en pertuis, il s’attache à faire vivre le patrimoine culturel et maritime de l’Île de Ré à travers des objets, des témoignages, des expositions et des événements.

Il y a trente ans, le bâtiment situé 4 cours Félix Faure, à La Flotte, entamait une nouvelle vie. L’ancienne distillerie Margotteau, liquidée dans les années 1950, transformée ensuite en caserne de pompiers jusqu’en 1986, devient, en 1995, le musée du Platin. Samedi 11 octobre, près de quatre-vingts personnes s’y sont réunies pour fêter trois décennies de récolte de témoignages matériels et mémoriels.
« Un lieu pour abriter nos objets »
Si le musée du Platin a 30 ans, il faut regarder un plus loin dans le rétroviseur pour comprendre son histoire : l’association Flotille en pertuis naît au début des années 1980. Elle s’attache dès lors à promouvoir le patrimoine culturel et maritime de l’Île de Ré. Une première puis une seconde exposition – d’abord organisées à la mairie – poussent les membres de l’association à vouloir poser leurs valises chargées d’histoire rétaise. Lorsque les pompiers déménagent dans la zone artisanale, le maire de La Flotte de l’époque, Léon Gendre, leur attribue le local. Local que son successeur, Jean- Paul Héraudeau, continue de leur laisser. « Nous avons un lieu pour abriter nos objets », rapporte Jean-Marie Chauvet d’Arcizas, président de l’association Flotille en pertuis, gestionnaire du musée.
Depuis, les expositions s’enchaînent. Les objets et témoignages familiaux s’engrangent. « Nous voulons vanter l’Île de Ré et sa mutation sans tomber dans le piège du pittoresque », poursuit Jean- Marie Chauvet d’Arcizas. Depuis les années 1990, le musée du Platin a varié les thèmes de ses expositions, pour transmettre des pans d’histoires rétaises : les bateaux des pertuis, les trois ports de La Flotte, l’immigration des Rétais au Québec, les huîtres, les vignes ou encore le petit train de l’Île de Ré.
L’exposition du moment retrace les années 1940 à 2000. Elle s’intitule “Ré, île de loisirs”. Elle raconte l’évolution de la vie rétaise et du tourisme jusqu’à la construction du pont et après. Elle s’appuie sur des extraits de journaux, des cartes postales et des archives privées. « La société rétaise sort de sa vie intemporelle, s’ouvre sur le tourisme, le camping, les baigneux. Nous montrons son évolution, le visiteur se fait son opinion. Nous voulons être le plus objectif possible. » L’exposition est visible jusqu’au début de la saison estivale 2027. Pour la suite, le conseil d’administration réfléchit au prochain sujet. Des pistes sont sur la table, mais rien n’est, à date, encore tranché.
Un patrimoine qui ne part pas à la brocante
L’appel aux dons d’objets et aux histoires rétaises est toujours d’actualité : l’association récupère des vêtements, des ustensiles du quotidien, des outils de travail… Plutôt que de vendre en brocante les babioles entassées dans des armoires familiales, le musée du Platin récupère « un patrimoine. Parfois, des gens nous apportent des objets qui ont toujours été dans les maisons et qu’ils pensent être d’ici, mais ce n’est pas toujours le cas », souligne Jean-Marie Chauvet d’Arcizas. Et, l’important pour que les objets soient exposés, c’est « surtout documenter ce qu’on nous donne. Un vieux truc sans histoire a moins d’intérêt ».
Diversifier les publics pour transmettre
« Nous n’avons pas d’objectif de fréquentation du musée mais celui de répondre aux besoins de différents publics. Nous remarquons que beaucoup de gens viennent avec leurs enfants ainsi que des étrangers. » Le musée du Platin travaille ainsi avec des écoles, des centres de loisirs, organise des escape games pour les adolescents et des ateliers familiaux. « Ce qui nous intéresse, c’est le travail de mémoire et de transmission. » Le musée du Platin s’inscrit aussi dans un réseau thématique plus large, à l’échelle du territoire rétais, avec le Musée Ernest Cognacq, la Maison du Fier, la Maison du Marais Salant, et l’Ancre Maritaise pour présenter les multiples facettes de l’Île de Ré, aux locaux comme aux touristes.

Bientôt des vestiges viking au musée ?
Des fouilles archéologiques ont révélé des vestiges à La Flotte. « La fouille dévoile essentiellement des vestiges médiévaux qui attestent de vastes réseaux d’échanges au haut Moyen Âge entre le monde nordique et la côte atlantique », présente l’Institut national de recherches archéologiques et préventives (Inrap), sur son site internet. Actuellement, « les vestiges sont au service régional d’archéologie », informe Jean-Marie Chauvet d’Arcizas. « Nous attendons qu’ils lèvent leurs secrets. Est-ce que ces hommes du nord étaient établis ici et ils ont été enterrés sur place ? étaient-ils de passage ? » Et le président de l’association de conclure : « Nous aimerions pouvoir les exposer ».
Lire notre article paru en avril 2025 : www.realahune.fr/des-tombes-de-vikings-sur-lile-de-re/

Flotille en pertuis, en chiffres
Une douzaine de membres dans le conseil d’administration
1 salarié
Une quinzaine de bénévoles
80 adhérents
14 bateaux, dont 9 classés au titre des monuments historiques et 2 reconnus d’intérêt patrimonial
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Des visites guidées accessibles à tous
Du 16 octobre au 27 novembre, le service “patrimoine” de la Communauté de Communes organise sept visites guidées pour (re)découvrir des éléments du patrimoine de l’île de Ré. Elles s’adressent à tous les publics, simples curieux comme passionnés d’histoire.
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