La rentrée de l’Immobilier : bilan de saison et rénovation énergétique
C’est l’un des rendez-vous que nous aimons préparer. Car il concerne chacun d’entre nous mais aussi l’Ile de Ré toute entière. Secteur important, l’Immobilier est l’un des points de compréhension de la vie économique. En cette année particulière, l’analyse des professionnels se révèle d’autant plus précieuse, témoignant de la résilience et du rayonnement de notre territoire. Egalement à l’ordre du jour, économie d’énergie et réduction des gaz à effet de serre. Un double enjeu qui passe par la rénovation énergétique, soutenue par des aides élargies. Vous pouvez retrouver tous nos cahiers Habitat sur www.realahune.fr
BILAN – TENDANCE DU MARCHE
L’Immobilier tire son épingle d’un jeu perturbé
Janvier et février toujours un peu moroses, le confinement se concluant par un mois de juin plutôt creux… « Le temps s’est arrêté » résume Morgan Morice, de l’agence Orpi Morgan Morice à Saint- Martin. Quelque six mois limités à la finalisation des projets déjà entamés et c’était déjà pas mal
Alors en ce début octobre, les professionnels interrogés ne cachent pas leur satisfaction : ils ont fait une bonne année, pas exceptionnelle bien sûr, mais une bonne année quand même.
Ce n’était pas gagné. « Je n’étais pas certaine que les gens seraient au rendez-vous », avoue Claire Baudrais, directrice de l’Agence du Fier aux Portes. Mais si, ils étaient là les acquéreurs, avec souvent de beaux et vrais projets.
Beaucoup de demandes pour peu d’offres
Covid ou pas, l’Ile de Ré se fredonne toujours sur le même refrain : la demande est supérieure à l’offre et les biens à vendre sont trop rares. Or c’est elle qui gouverne tous les marchés immobiliers et donne le rythme des prix.
Peu de chance donc de voir ceux de l’immobilier rétais baisser. « Stables à tendance haussière » pour Claire Baudrais mais aussi Christophe Coussin de l’agence Hurtaud Immobilier à Sainte-Marie, qui constatent peu de négociations de la part d’acquéreurs se positionnant très vite sur les biens convoités. Pour Valérie Franchet de Cap Ouest Transactions à Loix « on arrive à des sommets ». « C’est un peu paradoxal vu mon métier mais il y a là quelque chose qui me dérange », explique-telle, « je suis désolée de voir que les jeunes ne peuvent pas se loger ici ».
Morgan Morice, lui, constate une « hausse clairement marquée ». Mais comme il le souligne, « l’Île de Ré est un nano marché et une transaction peut à elle seule faire bouger les statistiques ». Subtil et fin, le marché rétais. A tel point que quand on lui parle prix, Morgan Morice préfère répondre projet de vie. A chaque projet son bien et à chaque bien… son budget.
Qui et pourquoi
Qui sont les acquéreurs 2020 ? Des Français essentiellement. Car comme le rappelle Christophe Coussin, les étrangers sont un peu restés « dans leurs frontières », même si nos voisins européens, belges, néerlandais ou suisses, s’intéressent toujours à l’Ile de Ré.
A noter la part plus ou moins importante (selon les agences interrogées) mais réelle d’une clientèle d’expatriés. De retraités. Et aussi les quadras. « Beaucoup d’entre eux ont des parents déjà propriétaires de résidences secondaires devenues trop petites. Alors ils achètent. C’est une nouvelle génération de résidents secondaires » explique Valérie Franchet à Loix.
Urbains souvent, CSP+ toujours, certains n’ont pas, pour Morgan Morice, la culture de la « maison de campagne ». Mais les circonstances les incitent à regarder les choses sous un autre angle.
Le changement de vie post covid ?
C’est l’idée qui court depuis le printemps. Mais pour Valérie Franchet, « elle ne concerne pas l’Ile de Ré ». Même écho chez Claire Baudrais : « pas d’influence de la crise Covid. On est sur des projets de vie qui n’ont rien à voir » explique-t-elle, « ils étaient déjà là. Les autres sont à la marge ». Au Sud de l’île ? « Le changement de vie est un peu fantasmé », estime Christophe Coussin, « après il faut pouvoir le faire et le télétravail n’est pas la règle. Alors oui certains vont se délocaliser mais pas forcément très loin. La clientèle reste la même mais l’achat de la résidence secondaire a sans doute été conforté ».
L’Ile de Ré, doublement attractive
Solution de repli, havre de paix où vivre de beaux moments, cette résidence secondaire rétaise est également un bon investissement. Future résidence principale à l’heure de la retraite ou bien à revendre plus tard… quels que soient les objectifs, l’Ile de Ré est un placement sûr et ce telle qu’en elle-même. Territoire à l’urbanisation limitée et par ailleurs figée pour plus d’une décennie par le PLUi, riche de ses infrastructures de services et reliée à une ville elle aussi agréable, desservie par autoroutes, gare SNCF et aéroport. Outre ses beautés naturelles et sa qualité de vie privilégiée, l’Ile de Ré additionne les atouts. Le contexte de crise ? « Il est généralement favorable à l’Immobilier » rappelle Christophe Coussin. La Pierre, valeur refuge, l’est doublement sur un territoire privilégié. « La proximité avec La Rochelle est un atout essentiel » souligne Christophe Coussin, « facilitant l’installation de résidents permanents ». De son côté Morgan Morice évoque l’arrivée de la fibre optique, le TGV mais aussi un écueil d’envergure : le logement ! Qui reste aujourd’hui à son sens « le seul vrai frein à une installation importante sur l’Île de Ré ».
Pour les vacances de la Toussaint, le manque de visibilité est réel. Le marché sera actif si les gens peuvent venir, disent-ils tous. Logique. En tous cas, et même s’ils ne rattraperont bien sûr pas le temps perdu, les professionnels de l’immobilier rétais ont plus que jamais, cette année, bénéficié de l’exceptionnelle attractivité du territoire.
Pauline Leriche Rouard
Merci à Christophe Coussin (Hurtaud Immobilier), Morgan Morice (Orpi Morgan Morice Immobilier), Claire Baudrais (Agence du Fier) et Valérie Franchet (Cap Ouest Transactions), d’avoir pris le temps de répondre à nos questions
Côté locations saisonnières
Un marché « hyper réactif, tout à la dernière minute » pour reprendre les propos de Morgan Morice, qui enregistre malgré tout un moins 10% sur la saison à cause du Covid. Sans oublier que certains bailleurs sont restés sur l’île au lieu d’aller passer l’été ailleurs. Toutefois, travaillant pour quelque 70% avec des clients récurrents et français, Morgan Morice « ne se plaint pas ». « Ceux qui attendent toujours beaucoup des étrangers ont dû avoir une saison difficile » constate-t-il.
Côté Immobilier commercial
En la matière, Morgan Morice est lucide : on est sur un créneau « beaucoup moins “gentil” que le résidentiel. Alors « certains attendent les éventuels dépôts de bilan pour faire des affaires ». Mais l’agent immobilier tient à insister sur une chose, la solidarité des propriétaires bailleurs avec les commerçants locataires saisonniers. « 95% des bailleurs ont accepté de faire le cadeau d’une bonne partie du loyer ». Un effort sur de vrais montants que Morgan Morice tient à saluer car « sinon ces commerçants auraient vécu une bien mauvaise saison ». Et sur l’offre commerciale, notons que la commercialisation des locaux de l’Intermarché « se passe bien ». Une preuve qu’envers et contre tout, certains continuent leur développement.
TRANSITION ENERGETIQUE
Rénovation énergétique : les pouvoirs publics accélèrent
Avec près de cinq millions de passoires thermiques en France, le moins que l’on puisse dire est qu’il y a urgence en matière de rénovation énergétique
Plusieurs mesures en ce sens sont apparues dans la copie rendue par les citoyens de la Convention citoyenne pour le Climat. Certaines aides existent déjà. Elles s’appellent CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique) et plus récemment MaPrimeRénov’, lancée début 2020. Deux dispositifs qui cohabitent cette année, mon second devant remplacer mon premier. Inscrite dans le plan de relance et au projet de Loi de Finances 2021, MaPrimeRénov’ va évoluer pour devenir accessible à tous.
MaPrimeRénov’ en détails
Son décret d’application a été publié le 14 janvier 2020. MaPrimeRénov’ résulte d’une fusion entre le CITE et les aides proposées par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH).
Ce nouveau dispositif concerne les travaux de rénovation énergétique de la résidence principale tels que changement de chaudière, isolation ou encore remplacement du système de ventilation, extraction d’une cuve à fuel et même audit énergétique complet du logement.
CITE-MaPrimeRénov’ : quelles différences ?
Leur point commun : les deux dispositifs peinent tous deux à trouver leur public. Complexe et lent, le CITE était un crédit d’impôt, récupérable un an après la réalisation des travaux, un délai bien long selon le budget nécessaire et il peut être élevé.
MaPrimeRénov’ est, comme son nom l’indique, une prime. On peut la demander suite à un devis et connaître son montant à l’avance. Elle est ensuite versée à son bénéficiaire peu après la fin des travaux. Cumulable avec d’autres aides mais soumise aux revenus, elle s’adressait jusque-là aux ménages les plus modestes, tandis que le CITE concernait les plus aisés.
Plus deux milliards d’euros
C’est le budget supplémentaire qui sera alloué à MaPrimeRénov’ sur deux ans, alors qu’elle va coûter moins de huit cent millions d’euros en 2020. L’effort est réel et suit un objectif précis : élargir le dispositif à un maximum de foyers français, et particulièrement à tous ceux exclus à la fois du crédit d’impôt et de la prime dans sa version d’origine.
MaPrimeRénov’ 2 sera désormais accessible aux locataires, propriétaires bailleurs et copropriétés sans conditions de revenus. Son montant définitif sera en revanche toujours fonction de ceux-ci mais aussi de la localisation du logement concerné et du type de travaux à réaliser. Elle sera utilisable en une ou plusieurs fois sur une durée de un à cinq ans, avec des plafonds selon le type de travaux.
Ainsi reformulée, MaPrimeRénov’ devrait soutenir les efforts d’un public beaucoup plus large, et financer de 40% des devis des ménages les plus aisés et jusqu’à 90% pour les plus modestes. Et pour aller encore plus loin, si les travaux engagés permettent à une maison individuelle de ne plus être une « passoire thermique », un bonus de 1 500 € supplémentaires sera accordé.
Pauline Leriche Rouard
Bon à savoir
Passoire thermique, comment savoir ? Sont considérés comme passoires thermiques les bâtiments et maisons classés F ou G sur le DPE (Diagnostic de Performance Energétique).
Attention au choix du prestataires : seuls les travaux réalisés par des entreprises reconnues RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) sont éligibles au dispositif
Quels objectifs pour le Gouvernement ? 500 000 demandes en 2021. A noter que l’objectif 2020 était de 200 000 et que seules 85 000 demandes ont été enregistrées, preuve que le dispositif initial visait un public certainement trop restreint.
Plus d’information sur www.maprimerenov.gouv.fr
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