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« La double vie de Martin Balaam » : un spectacle culotté !

La Compagnie des Tardigrades revient avec une nouvelle pièce dont l’âne, mascotte en culotte de l’île, est le personnage central.
Si Kafka nous proposait de glisser dans la monstrueuse cuirasse d’une sorte de scarabée pour interroger notre relation à l’autre et à la différence, Nadine Berland et Michel Quidu ont choisi eux de se pencher sur le Baudet, qui n’est pas si bourrique qu’on le prétend. Rares sont en effet les expressions qui pour le désigner ne sont pas péjoratives… L’animal, domestiqué environ cinq mille ans avant notre ère a pourtant permis en fidèle compagnon de l’homme, d’accompagner l’essor du commerce et donc l’expansion de nombreuses civilisations. Ingratitude et réputation injustifiée se devaient d’être officiellement réparées !
Le sait-on ? Ses longues oreilles lui confèrent une ouïe particulièrement fine, qui complétée par un large champ de vision et un odorat fort développé en font un équidé particulièrement sensible, affectueux, avec une perception du monde qui l’entoure, multipliée.
Dans la Bible le devin Balaam est arrêté par un ange alors qu’il voyage à dos d’ânesse pour se rendre auprès de Balak…Marcheur sans boussole qui zigzague sur les chemins, c’est à ce « génial improvisateur » que la compagnie a souhaité cette fois rendre hommage avec un nouvel opus, occasion de donner au temps et à l’espace une autre dimension.
Une troupe résolument naturaliste
Elle fait partie des associations qui forment le socle et racontent la genèse de l’écomusée « L’Ancre Maritaise ». Quand les uns protègent les oiseaux, la faune, la flore ou encore remettent au goût du jour les écluses à poissons, « Les Tardigrades » créent l’évènement chaque saison grâce à un spectacle inédit. Les crapauds, les abeilles et (osons passer du coq à l’âne), le poulpe, les huîtres autant que la forêt les ont inspirés.
Une fois n’est pas coutume, les rôles sont inversés pour cette aventure en duo (ils sont souvent accompagnés au gré des rencontres artistiques), Nadine est à la mise en scène, tandis que Michel se dévoilera sur la scène improvisée du jardin de l’opportune ancienne cours de ferme nichée au coeur du village. Entre la vie d’un homme et les rêves d’un âne, les croisements s’opèrent pour explorer, de dominant à subalterne, la place de liberté que le fil de l’histoire nous accorde.
La Nature est là comme une source créatrice, le théâtre comme un outil, couteau suisse taquin de la question du rôle de l’homme dans l’écosystème.
Entre la culotte et le bonnet, la carotte ou le bâton, l’âne n’est pas si bête !
Infos et réservations à L’ANCRE Maritaise 63, Cours des Jarrières La Noue – 05 46 55 41 38
À 20h30 les 18, 26 juillet et les 2, 9, 16 et 23 août 10€ plein tarif, 5 pour les 8 à 12 ans (Soirée spéciale dans les jardins du Musée Ernest Cognacq le 8 août). www.ciedestardigrades.fr
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